Les
écrivains français racontent
l'école 100 textes
essentiels Claude
Thélot Editions Delagrave.
ISBN:
2-7068-1490-X (2001) 24,39
€ Dernière de
couverture De Rabelais et
Montaigne aux auteurs contemporains, en passant par
Victor Hugo, Albert Camus et Marcel Pagnol, ces IOO
textes, connus ou inconnus, ont été
retenus d'abord pour le plaisir que procure leur
lecture. Mais ils illustrent aussi tous les niveaux
de l'enseignement (le primaire et le certificat
d'études, le collège et le
lycée, l'université et les grandes
écoles, la formation continue) et tous ses
aspects (la vie scolaire, les apprentissages, les
examens, les enseignants, les relations entre
maîtres et élèves, entre
l'école et le monde...). Ces textes et les
illustrations choisis par Claude Thélot,
spécialiste reconnu du système
éducatif, ne constituent ni une histoire de
l'école, bien qu'ils portent sur cinq cents
ans, ni un recueil de mémoires ou de
souvenirs, bien qu'il y en ait quelques-uns ; ils
brossent plutôt un tableau de l'école
à travers les âges, telle que la
littérature l'a vue et
décrite. Couvrant toutes les
périodes et tous les aspects, l'ouvrage
dépasse les simples coups de projecteur pour
donner une vision d'ensemble de l'école et
de son évolution et, par là
même, il peut déboucher sur des
réflexions de politique
éducative. Table des
matières Avant-propos Chapitre 1
L'école et la classe
-Les conditions de
l'enseignement au début du XIX siècle
:Nicolas Lachaux; Franche-Comté
(années 1820) -Une école
primaire de village : jean-Henri Fabre; Aveyron
(1830) -La salle de classe
: Roger Wallet; Oise (1905) -Les sorties :
Christine Bravo; Paris (années
1980) Chapitre 2
Les contenus enseignés -Français et
patois : Annie Ernaux; Normandie (années
1920) -Le
français, langue de l'école contre
les langues régionales :Pierre-Jakez
Hélias; Finistère (1925) -Calcul
poétique : « Page d'écriture
» : Jacques Prévert (1949) -Une
rédaction : Nathalie Sarraute; Banlieue
parisienne (1912) -La
récitation : André Gide; Montpellier
(1881) -La leçon de
morale : Marcel Pagnol; Une grande ville
(1928) Chapitre 3
Les élèves et leurs relations
avec le maître -Je ne comprends
pas ce que l'on me veut :André Gide; Paris
(1877) Apprendre sans
comprendre, par répétition et par
violence :Antoine Sylvère; Ambert,
Puy-de-Dôme (1892) -Donc, je n'ai pas
eu mon certificat d'études »
:Ephraïm Grenadou; Beauce
(1905-1910) -Formation -
"féodale - versus formation
démocratique " :Jean-Paul Sartre; Paris
(1912-1916) -Le maître
comme substitut du père : Albert Camus;
Alger (1925) Chapitre 4
Les examens -Le certificat
d'études primaires : jean L'Hote
Lunéville (1936) -J'aime
l'école, j'aime l'étude, j'aime lire,
écrire, apprendre :Émilie Cartes;
Hautes-Alpes (1905-1914) -La
préparation au concours des bourses pour
accéder au lycée :Marcel Pagnol;
Marseille (1905) Chapitre 5
Hésitations et critiques sur
l'école -L'énergie de mon
aversion pour l'école : Agricol Perdiguier;
Avignon (1812) -Léonard
ira-t-il à l'école ou n'ira-t-il pas
? : Martin Nadaud; Creuse (1820) -Écolier ou
fermier ? Gaspard et Nicolas : Comtesse de
Ségur (1871) -Billevesées...
: Maurice Fombeure; (années 1950) Chapitre 6
La politique scolaire L'école dans
l'Histoire ; la dernière classe
: -Alphonse Daudet;
Alsace (1871) -Rouges contre
blancs : école publique et école
privée en Bretagne :Pierre-Jakez
Hélias; Finistère (1925) -Vous aurez un
tableau noir, désormais !: Jean Giraudoux;
Une petite ville du Limousin (1933) -Une inspection :
Sempé et René Goscinny; Paris
(1960) Chapitre 1
La vie au collège ou en
institution -L'arrivée
et la vie de Louis Lambert, esprit de génie
au collège des Oratoriens de Vendôme :
Balzac; Vendôme (1811) -La vie dans
l'institution Massin à Paris : Ernest
Lavisse; Paris (1856-1859) -L'évocation
de la vie au collège : Émile Zola
Aix-en-Provence (années 1860) -Scène de
dortoir : "Les joues rouges" : Jules Renard Nevers
(1878) -Récréations
et bagarres : Alain Fournier; Cher (années
1890) -L'entrée en
sixième : Marcel Pagnol; Marseille
(1905) Chapitre 2
Les contenus enseignés et les
filières -L'enseignement
idéal à la Renaissance :Lettre de
Gargantua à Pantagruel : Rabelais
(1532) -Qu'apprend-on dans
les collèges ? : Jean d'Alembert; Paris
(1751) -Latin, grec et
discours : Les humanités, comme on nous les
enseigna, nous apprirent vraiment trop peu de
choses sur l'humanité: Ernest Lavisse; Laon
et Paris (années 1850) -Ce qu'apprend
Claudine en primaire supérieur : Colette;
Yonne (1885) -L'orientation vers
un CAP : Hervé Bazin; Angers
(1974) -Antoine
Bloyé, « gars d'z'Arts à Angers
: Paul Nizan; Angers (1880-1883) Chapitre 3
Les élèves et leurs relations
avec les professeurs -La retenue
prononcée contre Jean Santeuil : La
première classe de M. Beulier: Marcel Proust
Paris (1888) -La reconnaissance
envers les maîtres : Voltaire; Paris
(années 1700) -Des études
secondaires - entre professeurs in partibus
et répétiteurs ignorants et
vulgaires: André Gide; Paris (années
1880) -Ça, je ne
le supporterai pas !: "Le cahier" :Michèle
Gazier;Banlieue parisienne (1992) -Boîte
à bac versus boîte de nuit : Claude
Klotz; Agglomération parisienne
(1987) Chapitre 4
Les examens et les prix -Le prix
d'excellence d'Antoine Bloyé (enseignement
spécial) : Paul Nizan; Saint-Nazaire
(1879) -Le brevet: Colette
et Willy; Yonne (1885) -Le
baccalauréat au milieu du XIX siècle:
Frédéric Mistral Nimes
(1847) -Le
baccalauréat à la fin du XX
siècle: Nicole de Buron Paris
(1989) Chapitre 5
Hésitations et critiques sur le
collège -Critique de
l'enseignement des « sophistes du Moyen Age
:Rabelais (XVI siècle) -L'enseignement
reçu par Montaigne. Préceptorat
contre collège :Montaigne; Bordeaux
(1535-1545) -Le dédain
des connaissances scolaires : Charles Perrault;
Paris (1637) -Certain Enfant qui
sentoit son collège... : Jean de La Fontaine
(1679) -Contre le
collège : Victor Hugo; Paris
(1810) -À quoi
mène une langue morte...: Guy de Maupassant
; une grande ville du C'entre (1886) -Des parents
populaires devant les études de leur fille :
Annie Ernaux; Normandie (années
1960) Chapitre 6
La politique scolaire -Collège et
primaire supérieur : Jean-Louis Curtis;
Pyrénées-Atlantiques (années
1920) -Chapitre 1
Les contenus enseignés, les examens et
les concours -Devenir architecte
: Émile Zola; Paris (second
Empire) -La licence et le
concours : Jean Prévost;Paris
(1919) -La philosophie, la
khâgne et l'Ecole normale supérieure :
Raymond Aron; Paris (années 1920) Chapitre 2
La vie de l'étudiant -Les
étudiants selon leur milieu d'origine :
Jean-Louis Curtis; Paris (1933) -La liberté
de l'étudiant : Jacques Laurent; Paris
(1935) -Étudiant
à Nanterre au début des années
1970 :Roger Ikor; Banlieue parisienne
(1972) -L'université
de masse : Thierry Livoir; Paris (1993) Chapitre 3
Hésitations et critiques sur les
études supérieures -Le ridicule des
examens universitaires : Charles Perrault;
Orléans (1651) -La routine de
l'université française : Voltaire
Paris (1735) -Licencié en
droit à Aix-en-Provence :
Frédéric Mistral; Aix-en-Provence
(1848-1850) Partie IV - LES
INSTITUTEURS Chapitre 1
La formation et les débuts
L'examen de passage
pour devenir un sous-maître :Émile
Erckmann, Alexandre Chatrian; Lorraine
(1816) -L'école
normale et les concours communaux d'instituteur
avant la loi Guizot : Nicolas Lachaux;
Franche-Comté (1832) -La volonté
et l'énergie d'apprendre : Jean-Henri Fabre;
Carpentras (1845) -Commencer dans les
Alpes : Émilie Caries; Haute Alpes
(1918-1920) Chapitre 2
Le métier -La leçon de
chimie : Jean-Henri Fabre; Guipent-ras
(1841) -Les hussards de la
République : Charles Péguy; Loiret
(1880) -Enseigner la
vérité, la justice, l'amour :
Émile Zola;; Nord (vers 1900) -La formation
continue. Une conférence pédagogique
: Roger Wallet; Oise (1965) -Lire une histoire
:" Robinson Crusoé": Christine Bravo; Paris
(1984) Chapitre 3
Les relations avec le reste du monde
-Les cadeaux de fin
d'année : Jean L'Hote Lunéville
(1936) -École
à la fois ouverte et fermée : que
dire aux élèves ? : Jules Romains;
Paris (1908) -L'instituteur et
le curé juste avant le coup d'Etat de 1851 :
Gustave Flaubert; Normandie (1851) - La foi envers et
contre tout : Roger Martin du Gard; Un village
(1932) Chapitre 1
La formation et les débuts
-Le passage du
CAPES : Annie Ernaux Normandie (années
1960) -Un jeune
professeur de philosophie en lycée technique
après mai 1968 : Pascal Lainé; Nord
(1971) Chapitre 2
Le métier -Les régents
du collège de Laon : Ernest Lavisse Laon
(1852-1856) -Vaincre la pluie,
la passivité, le silence : Claude Klotz;
Banlieue parisienne (1967) -La correction des
copies : Roger Ikor; Paris (1972) -Professeur et
étudiante : Le pédagogue
Michèle Gazier Paris (1992) -Les relations
entre chercheurs : Yasmina Reza; Paris
(2000) Chapitre 3
Les relations avec le reste du monde
-Les limites de la
liberté du professeur : Roger Martin du Gard
Paris (1895) -L'inspection :
Paul Guth; Normandie (années
1930) -La notation et sa
contestation : Hervé Bazin Angers
(1970) Chapitre 1 -
Précepteur -L'arrivée
et le statut de Julien Sorel : Stendhal
Franche-Comté (1830) Chapitre 2 -
Chef d'établissement -Diriger un
lycée : Marguerite Gentzbittel Nevers et
Paris (1973-1988) Chapitre 3
Personnel administratif, technicien,ouvrier
et de service -Première
journée de la dame de service à la
maternelle : Léon Frapié; Paris
(1904) Chapitre 4 -
Surveillant -Le pion :
Jean-Louis Curtis; Paris (1932) -Grandeur et
servitude du surveillant : Victor Hugo Paris
(années 1810) Chapitre 1
Faut-il enseigner les fables de La Fontaine
? -Contre
l'enseignement des fables de La Fontaine
:Jean-Jacques Rousseau (1762) -Contre les fables
de La Fontaine : Alphonse de Lamartine; Bourgogne
(1800) -Pour
l'enseignement des fables de La Fontaine : Ernest
Lavisse Thiérache (1850) Chapitre 2
Apprendre à tout âge
-Les cours du soir
d'un ouvrier : Martin Nadaud Paris (1838-1848)
-Un stage de
formation professionnelle : Béatrix Beck;
Paris (années 1970) Chapitre 3
L' « effet Pygmalion », clef de la
réussite éducative -Une illustration
de l'« effet Pygmalion A : Alphonse Daudet
(1850) Liste
chronologique des textes Auteurs et oeuvres Table
des matières Un
passage
<<La
formation continue : une conférence
pédagogique Roger WALLET, Portraits
d'automne, 1998. Oise, 1965. J'eus
là-dessus les premiers jeudis de formation
à l'École Normale. Nous étions
une trentaine de suppléants, beaucoup du
midi, Gard, Hérault, Tarn, Aveyron,
j'étais le seul de l'Aude. L'inspecteur qui
nous accueillit le matin était un de ces
vieux maniaques du règlement qui nous la
jouait à la militaire. Un regroupement par
mois, le second jeudi, pour nous préparer en
trois ans. Inévitable bibliographie, Piaget,
Zazzo. Bien loin de London et Kerouac. On verrait
ce matin une leçon de lecture en cours
préparatoire. » Méthode mixte,
vous devez connaître. » Silence.
Mais si, Rémi et Nicole, Caroline et
Nicolas, ne me dites pas que vous en êtes
encore au syllabaire Boscher. Ils furent
quelques-uns à rire et l'atmosphère
se détendit. Exposé rapide sur les
méthodes de lecture, sur leurs
mérites comparés,
sévère mise en garde contre la
méthode naturelle, Freinet sentait la
poudre, » Orthodoxie, orthodoxie ! Apprenez
d'abord le métier avant de vous lancer dans
des aventures sans avenir. » Puis nous
passâmes en classe. Les élèves
nous attendaient sagement. Le maître
était un grand costaud, coiffé en
brosse, la presque cinquantaine, blouse grise et
cravate. Pas de manuel. Il fabriquait
lui-même ses textes et ses images. Pour le
reste je retrouvai parfaitement tout ce que j'avais
dans mes cartons. Les enfants étaient
attentifs et vifs, ils répondaient avec une
précision désarmante. Des mots en V ?
Vivaldi ! L'inspecteur reconnut ensuite qu'en
effet, en école annexe, on pouvait compter
sur l'implication des parents. Il s'en excusa
presque. L'instituteur m'effraya par sa
façon de tout analyser, de tout
disséquer, de ne rien laisser au hasard et
surtout pas à l'imagination des enfants.
Structurer -, il répétait
ça comme le sésame de la
pédagogie. L'inspecteur acquiesçait
pendant que nous nous évertuions à
prendre des notes. La matinée me laissa
particulièrement abattu. Je n'étais
pas le seul. Nous allâmes à
quelques-uns déjeuner au Buffet de la
gare. Ils étaient
comme moi, jetés là sans vraiment
l'avoir souhaité, un peu par obligation, un
peu parce que ,. Quoi faire d'autre ? La banque ?
» On échangea nos adresses à la
fin du repas. L'après-midi fut insipide. Un
conseiller pédagogique nous parla deux
heures de morale, nous remit une fiche de
préparation et entreprit de nous mettre au
travail par petits groupes. II finit par convenir
que nous pourrions lui envoyer notre devoir pour la
prochaine réunion et nous lâcha
d'assez bonne heure.>> p.351 Commentaire Un livre qui permet de
relativiser les problèmes actuels de
l'école. Le passé est bien
nécessaire pour comprendre le
présent!