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DU SITE
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La
tendresse
SYLVIE
CONSOLI
Édition Odile Jacob
(2003) ISBN:
2-7381-1277-3 (23 €)
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Dernière de
couverture
Comment naît
la tendresse? Cela se complique-t-il à
l'adolescence ? Pourquoi certains adultes ne
supportent-ils pas d'être touchés ?
Pourquoi d'autres recherchent-ils le contact
à tout prix ?
Comment se traduit
le refus ou le manque de caresses ?
Et si la peau
était, tout simplement, le reflet de la
tendresse ?
Et si la
tendresse était, pour chacun d'entre nous,
petits ou grands, femmes ou hommes, une des
conditions de notre équilibre psychique
?
SYLVIE
CONSOLI Dermatologue, Sylvie Consoli est
psychanalyste et membre de la Société
psychanalytique de Paris.
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Table des
matières
Avant-propos.
Souvenirs, souvenirs
1. À la
surface
2. La peau
malade
3. L'art du
toucher
4. Un besoin
vital
5. Le Moi
corporel
6. Histoires
singulières
7. Pour une
tendresse bien
tempérée
Épilogue
Notes
bibliographiques
Remerciements
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Un passage
<<Quand le
toucher devient virtuel
Plus
récemment, et dans un domaine que l'on
pourrait qualifier de plus sérieux - encore
que le bien-être physique et psychique
provoqué par une crème chez quelqu'un
ne soit absolument pas négligeable -, la
recherche en informatique conduit « les
ordinateurs à la conquête des sens
artificiels " ». Toutefois, pour les
informaticiens, simuler l'exacte sensation du
contact de la main sur un objet reste très
difficile. La main, en effet, reçoit dans
ces conditions, des stimuli sensoriels beaucoup
plus complexes à analyser et à
simuler que, par exemple, la rétine. Ainsi
pour tromper l'il et lui donner la sensation
d'une succession continue d'images un signal d'une
vingtaine de hertz est suffisant (c'est pourquoi 24
images par seconde sont nécessaires pour
voir un film au cinéma). Les
récepteurs sensoriels du toucher sont
stimulés, quant à eux, par des
signaux d'une fréquence d'environ 3 000
hertz. Aussi, actuellement, la simulation du
contact direct de la main avec un objet virtuel en
trois dimensions sur un écran d'ordinateur
et donc la simulation de la préhension de
cet objet est impossible. Aujourd'hui, pour
s'approcher au mieux d'une telle simulation, on a
élaboré des
périphériques dits « à
retour d'effort ». Ceux-ci reproduisent
seulement la force exercée sur la main d'un
intermédiaire (un stylet le plus souvent)
situé entre la main de l'utilisateur du
périphérique et l'objet virtuel en
trois dimensions reproduit sur l'écran de
l'ordinateur.
Les informaticiens
ont donc imaginé un
périphérique formé par un bras
articulé connecté à un
ordinateur et terminé par un stylet
manipulé par l'utilisateur comme une souris.
Quand l'objet virtuel est heurté par le
curseur qui représente sur l'écran
les mouvements dans l'espace de
l'extrémité du stylet, c'est le
« retour d'effort » ou « retour de
force ». L'utilisateur du
périphérique ressent alors la
résistance de l'objet virtuel et il peut
éprouver la rigidité, le poids, voire
la rugosité de l'objet virtuel heurté
par le curseur. En effet, quand le curseur «
touche » l'objet virtuel en trois dimensions,
plusieurs moteurs bloquent ou modulent les
mouvements des articulations du bras auquel est
relié le stylet. C'est ainsi que, par
l'intermédiaire du stylet, l'utilisateur
ressent la résistance de l'objet virtuel. En
outre, ce stylet peut, comme un burin, sculpter
aussi bien une motte de beurre virtuelle qu'un bloc
de béton armé... Ces avancées
techniques innovent dans des domaines aussi
différents que celui du dessin animé
(la conception de personnages) ou celui de
l'armement (entraînement au déminage
sur une terre meuble, dure ou boueuse par
exemple).
Toutes ces
recherches sophistiquées ne doivent
cependant pas faire oublier deux
caractéristiques du toucher : c'est le sens
réflexif par excellence (il annonce en cela
la réflexivité de la pensée -
se penser pensant) et il est indissociable des
autres sens. La relation psychothérapique
avec un psychanalyste illustre bien cette
réflexivité du toucher et de la
pensée. La parole du psychanalyste touche le
patient parce qu'elle renvoie à ce dernier
quelque chose de lui qu'il va reconnaître
comme lui appartenant et qu'il va re-trouver et se
ré-approprier. Mais cette parole du
psychanalyste, si elle touche le patient, c'est
aussi parce que le psychanalyste lui-même a
été touché par la parole de
son patient. Ainsi, dans cette relation, deux
sujets se rencontrent, se reconnaissent, se pensent
grâce à l'échange d'une parole
sincère et donc non dénuée
d'affects.>>p.43-45
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Commentaire
Un livre
à la jointure du médical et du
psychologique. L'auteur est aussi à
l'aise dans les maladies dermatologiques que dans
la relation au patient. Il montre le lien entre le
corps et le psychisme, leur interaction; c'est un
livre qui "touche" par sa simplicité et
l'implication de son auteur.
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