Le Moi et le
temps Psychanalyse du temps et
du vieillissement Henri
Bianchi Editions Dunod (1987)
ISBN:
2-04-018622-0 Dernière de
couverture
Ecrire que la vie
de tout être humain s'écoule entre les
limites de sa naissance et de sa mort est certes
une évidence Mais noter que notre
désir vient buter sur ces deux limites et
que ce sont elles qui bornent ses objets, c'est
déjà reconnaitre le fondement d'une
problématique de l'homme comme
être-au-temps. A tout àge,
vivre c'est construire les voies d'expression
adéquates aux exigences d'un désir
dont l'illimitation doit être sans cesse
combattue Vieillir, ce n'est donc nullement suivre
une sorte de "cours du temps" extérieur au
Moi .L'identité au contraire ne se
conçoit que dans celle constante
nécessité d'intégrer des
limites qui lui échappent. L'objet de cet cet
ouvrage est de montrer le travail psychique
à l'oeuvre dans cette intégration.
Prenant appui sur la théorie freudienne,
source de points de vue insuffisamment
explorés, l'auteur développe une
approche originale qu'il illustre en nous
restituant la spécificité de son
expérience cliniquez. Son livre ouvre
ainsi à la psychanalyse un nouveau champ
d'investigation et enrichit la reflexion de tous
les chercheurs et praticiens confrontés
à l'expérience du temps. Henri
Bianchi, psychanalyste, Président de
l'Association internationale de gérontologie
psychanalytique, enseigne à
l'Université de Paris VII. Il est l'auteur
de nombreux essais dont Les bénéfices
de l'illusion et D'Oedipe à
Faust. Table des
matières
Avant-propos PREMIÈRE
PARTIE L'EXPÉRIENCE
DU TEMPS ET L'EXPÉRIENCE DES
LIMITES 1.
EXPÉRIENCE PSYCHIQUE DU TEMPS
ET DESTINS DE
L'INTENSITÉ DANS LA THÉORIE
FREUDIENNE . La
rencontre de la psychanalyse avec le
temps Naissance du
temps psychique
Identité et successivité L'objet,
médiateur du temps . 2. AUX LIMITES
DE L'IDENTITÉ: L'ORIGINE ET LE
TERME Fantasme de
la fin, fantasme de l'origine : mises en
scène et repères Exigence
d'un travail psychique d'intégration des
limites. Deux
schèmes ordonnateurs de sens : fusion et
séparation Du fantasme
au mythe : une même logique
inconsciente DEUXIÈME
PARTIE DÉRIVES
TEMPORELLES DE L'IDENTITÉ 3. COMMENT
SAISIR LE « MAL DU TEMPS »
? La notion du
vieillissement et ses interprétations. Deux
hypothèses Structure et
vieillissement. Sujet et
vieillissement 4. DYNAMIQUE DES
INSTANCES ET ÉCOULEMENT
TEMPOREL Appareil
psychique et fonction de relation
L'investissement « hors moi », condition
du maintien de la continuité
subjective .
L'évolution du Surmoi et des rapports
Moi-Surmoi au-delà de la
maturité Dialectiques
du Moi et du Ça De la
continuité biologique à la
continuité de sens 5.
L'ÉPREUVE DU TEMPS, ÉPREUVE DE
RÉALITÉ Les
alternatives du sujet temporel Figures
exemplaires et travail identificatoire Attitudes de
déni de la réalité . «
Travail du temps » et maintien de
l'identité Le deuil du
Moi-objet A propos de
l'issue mélancolique.
Représentations culturelles du temps et
angoisses archaïques POUR
CONCLURE 6. LE MOI ET
L'INSTITUTION DE LA
CONTINUITÉ
L'institution de la continuité dans la vie
psychique «
Holding » et continuité Objet
transitionnel et continuité. De la
continuité spatiale à la
continuité temporelle Table des
Observations. Références
bibliographiques Index Un
passage
<<Devoir
finir, comme avoir commencé - et le
non-savoir sur la fin peut être aussi porteur
d'angoisse que celui qui s'attache à
l'origine - jette un défi au désir
inconscient irrépressible d'«
être tout le temps », qui double celui
d'« être tout ». L'enfant
connaît, on le sait, une sorte de sentiment
d'éternité, et souvent refuse
l'idée de n'avoir pas été
là avant sa naissance. A l'urgence que
décrètent menace de mort et
vieillissement répond donc la
nécessité d'intégrer la limite
qu'ils désignent, de l'intégrer
d'abord à un maintien de l'exigence du
désir; car sans désir, il n'y a pas
de vie, pas d'investissement possible qui puisse
donner sens à l'existence. Et il s'agit
éventuellement ensuite d'intégrer
cette même limite à une
rationalité capable de l'inclure. Nous
trouvons là n'importe quel système de
représentations et de croyance
constitué en système d'explication et
de réassurance. Les modes
d'intégration, de métabolisation, si
on veut, de cette limite, à partir desquels
elle va donc se trouver incluse dans une
représentation - réaliste et adulte,
et non plus infantile - de soi et du monde,
intériorisée et acceptée,
butent naturellement, euxrnêmes, sur une
difficulté majeure : la mort, qui ne fait
pas partie de l'expérience psychologique du
sujet vivant et par laquelle tout sens
échappe, doit être « mise en sens
». Science, religion,
action se donnent là à
considérer sous l'angle de la contribution
qu'elles apportent, de façon manifeste ou
latente, à une telle demande de sens. Quant
au fond, néanmoins, nous le savons bien, le
problème ne peut que rester pendant, la
seule réponse qu'être une
non-réponse.>> p.18-19 Un livre à ne lire
que dans la mesure où on s'intéresse à
l'aspect psychanalytique.
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