Et si on parlait
du suicide des Jeunes Jean-Marie
Petitclerc Editions Presses
de la Renaissance.
(2005) ISBN: 2-7509-0048-4 (10
€) l Dernière
de couverture
Chaque année
en France, près d'un millier de jeunes de
moins de 24 ans se donnent la mort. Alerté
par ce véritable « fait de
société », mais aussi par le
manque de prévention et de communication sur
ce douloureux sujet, Jean-Marie Petitclerc nous
donne les clés pour mieux le comprendre et
savoir réagir. Fort de son
expérience d'éducateur
spécialisé et éclairé
notamment par les réflexions de Tony
Anatrella, il analyse avec pertinence les
principales causes du suicide des adolescents
la volonté de fuir une situation
insupportable, l'appel au secours que l'adulte
n'entend pas, l'épreuve du deuil, le besoin
de relever un défi ou le désir de se
sacrifier. Conjuguant des
témoignages de jeunes et le style direct de
l'auteur, cet ouvrage au parler « vrai »
est une aide précieuse pour apprendre
à déceler les signes avant-coureurs
d'un comportement suicidaire, mais aussi pour
redonner le goût de vivre aux adolescents qui
ont tenté de mettre fin à leurs
jours, et pour soutenir leur entourage. Diplômé
de l'École polytechnique, Jean-Marie
Petitclerc a ensuite suivi une formation
d'éducateur spécialisé.
Prêtre salésien de Don Bosco, il est
directeur d'une association de prévention,
Le Valdocco, dans un quartier sensible
d'Argenteuil. II est aussi directeur de formation
aux métiers de la ville et chargé de
mission au conseil général des
Yvelines sur les problèmes de
prévention. Connu pour ses nombreuses
conférences, il est l'auteur d'une dizaine
d'ouvrages sur le thème de
l'éducation, et a notamment publié Et
si on parlait... de la violence (Presses de la
Renaissance, 2002). Table des
matières Un
problème
d'actualité Chapitre 1
: Des chiffres alarmants Chapitre 2
: Le mal-être de
l'adolescent Chapitre 3
: De l'idée suicidaire à
l'acte suicidaire Chapitre 4
: Le suicide-fuite Chapitre 5
: Le suicide-appel Chapitre 6
: Le suicide-défi Chapitre 7
: Le suicide-deuil Chapitre 8
: Le suicide-sacrifice Chapitre 9
: Prévenir le suicide Chapitre
10 : Réagir face aux tentatives de
suicide Chapitre
11 : Face au suicide Le courage
de vivre Annexe :
Rapport parlementaire au Premier
ministre Un passage <<Les
idées suicidaires Parler
d'idées suicidaires est bien
différent. Il ne s'agit pas là d'un
questionnement philosophique sur le néant,
car l'adolescent, en proie à de telles
idées, n'a pas souvent le recul pour
penser. A l'origine de
telles idées chez l'adolescent, se trouve le
plus souvent un état dépressif, plus
ou moins apparent et souvent lié à
une problématique familiale
difficile. Cet état
dépressif est repérable à
plusieurs signes extérieurs. Le plus souvent, on
constate chez l'adolescent une grande tristesse,
qu'accompagne un sentiment de profond ennui. Il se
désintéresse des activités
habituelles. Ce désinvestissement peut
toucher les activités scolaires : baisse des
notes, apparition de remarques sur le bulletin
scolaire du style : «Ressaisissez-vous !
Sinon, le redoublement est prévisible »
ou bien « A la tête ailleurs
». Mais il peut
toucher aussi les activités familiales, et
l'adolescent a tendance à se
désinvestir tout autant des activités
extra-scolaires : peu à peu, il n'a plus
envie de pratiquer le sport qu'il aimait. Il perd
le goût des activités partagées
avec les amis. Il n'éprouve plus de plaisir
au contact des autres, et ne cesse de trouver des
excuses pour se replier sur lui-même,
s'isoler dans sa chambre... L'humeur
dépressive peut faire place chez
l'adolescent à des manifestations
d'irritabilité et des colères qui
peuvent à tort le faire passer pour
caractériel, difficile. Cet état
dépressif s'accompagne d'un renforcement
d'une mauvaise estime de soi. L'adolescent se pense
nul, et a tendance à se culpabiliser face
à tout ce qui va mal, allant parfois
jusqu'à se rendre responsable de la dispute
de ses parents ou de la mort d'un
proche. Autre
symptôme d'un état dépressif :
le ralentissement psychomoteur. Celui-ci se traduit
par une grande fatigue et une inertie
déconcertante pour l'entourage. Mener une
activité quelle qu'elle soit devient
pénible. L'adolescent se voit alors souvent
reprocher sa grande mollesse, son manque de «
punch ». Cet état possède un
fort retentissement sur le plan scolaire.
L'adolescent présente des difficultés
à se concentrer, a tendance à se
plaindre de fréquents trous de
mémoire. Il a du mal à s'organiser
dans son travail et oublie au fur et à
mesure ce qu'il apprend. Les mauvaises notes
s'accumulent, provoquant alors réprimandes
des enseignants, remontrances des parents, ce qui
entraîne une accentuation du sentiment
d'autodévaluation. Enfin,
l'état dépressif peut s'accompagner
de troubles somatiques, dans le registre du sommeil
(difficultés d'endormissement,
réveils nocturnes, insomnies matinales) ou
de l'alimentation (tendance anorexique, ou au
contraire accès de boulimie). L'impuissance
à maîtriser cette situation devenue
insupportable, la conviction de
l'impossibilité d'y échapper
engendrent chez l'adolescent un état de
profonde tristesse, et le suicide peut alors
revêtir la signification d'une ultime
tentative de se soustraire à un conflit
devenu intolérable. « Le désir
de mort peut être en partie conçu
comme la conséquence de l'échec de
tous les mécanismes d'action sur le milieu.
» p.32 Commentaire Un livre facile à lire et
indispensable à tout enseignant!