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DU SITE
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Des clés,
pour réussir au collège et au
lycée
Coordonné par
Françoise Rey et André
Sirota
Editions
Erès. ISBN: 978-2-7492-0697-4 (2007) 21
€
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Dernière de
couverture
Le
collège lycée expérimental
(CLE) d'Hérouville-Saint-Clair est un des
quatre établissements expérimentaux
ouverts en 1982 sous le Ministère Savary.
Dès le début de l'expérience,
les enseignants ont fait appel à un
psychosociologue, André Sirota, pour leur
permettre de mener à bien leur difficile
mission d'aider les jeunes qui leur sont
confiés à « grandir » et
à apprendre. Cette collaboration de plus de
vingt ans montre l'importance d'une parole
instituée pour recréer le lien social
toujours menacé. Elle montre aussi la
nécessité du travail psychique que
les professeurs doivent opérer,
individuellement et collectivement, pour accomplir
leurs tâches d'enseignement.
L'ouvrage
reflète ce travail d'équipe qui
articule l'approche du chercheur en sciences
humaines, centrée sur les fonctionnements
collectifs, et celle des acteurs engagés que
sont les enseignants. Le lecteur y trouvera des
anecdotes, burlesques ou tragiques, des portraits
d'élèves, le récit des
événements qui font le quotidien
d'une classe ; une réflexion sur
l'identité professionnelle, sur les
questions de la peur, de l'autorité, de la
responsabilité, du travail en équipe,
du pouvoir à l'école, des rapports
entre les enseignants, les parents et les
élèves.
A travers cet
ensemble de témoignages et d'analyses, sont
exposées des idées novatrices mises
en pratique dans un établissement public
d'enseignement, qui pourraient utilement inspirer
les collèges et les lycées en crise
aujourd'hui. Des élèves et des
enseignants qui réussissent et qui sont
heureux de travailler ensemble, ce n'est pas un
rêve impossible, encore faut-il s'en donner
les moyens et convaincre les pouvoirs publics de
l'intérêt qu'il y aurait à
multiplier en France des écoles «
différentes ».
Françoise
Rey est agrégée de lettres
classiques, retraitée de l'Education
nationale.
André
Sirota est professeur de psychopathologie
sociale â l'université d'Angers,
membre du Laboratoire LASI, université Paris
X Nanterre, président de la SFPPG
(Société française de
psychothérapie psychanalytique de
groupe).
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Table des
matières
Avant-propos. Repousser les
frontières du possible
Françoise
Rey
Une école où
grandir ensemble : le CLE à
Hérouville-Saint-Clair
André
Sirota
DES PARCOURS DE
PROFESSEURS ENGAGÉS AUPRÈS DE LEURS
ÉLÈVES ADOLESCENTS
Le plaisir
d'entreprendre
Françoise
Rey
Enseigner
l'histoire-géo : une carrière au
service des élèves et de la
culture
Micheline Leclerc
Découvrir,
échanger, partager
Josette Colleu
Trouver ma voix
Emmanuel Jardin
Mais pourquoi rejoindre le
CLE alors que j'étais si bien ailleurs
?
Annie Horellou
Être CPE au CLE :
« Eduquer ? Enseigner ? Qu'allais-je donc
faire dans cette galère ? »
Martine Baransky
DES PRATIQUES
PÉDAGOGIQUES ET
ÉDUCATIVES
Enseigner l'EPS au
CLE
Chantal
Charpentier
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Le CLE, petite
fabrique d'images : la filière
cinéma-audiovisuel François
Leclercq
Le théâtre en
milieu scolaire
Annie Horellou
Une rentrée
ordinaire
Corinne
Gondouin-Weisse
Une simple histoire de
tutorat
Valérie
Guindé
Solitude ? Une année
en classe de seconde
Monique Lang
La braguette
Françoise
Rey
Analyser collectivement les
situations éducatives Une classe de seconde
: de l'inquiétante étrangeté
à la découverte de ses
semblables
André
Sirota
DU CÔTÉ DES
ÉLÈVES ET DES PARENTS
« Ah bon ! Vos
enfants vont au CLE,
je ne savais pas qu'ils
avaient des problèmes !
Martine Almy
Souvenirs d'un
Cléen
Hugues Leclerc
Lettres de parents et
témoignages
d'élèves
Conclusions. Un avenir pour
l'école
André Sirota avec le
concours de Françoise Rey
Annexes
Résumé des
principales caractéristiques du
CLE
Liste des sigles
utilisés
Textes, travaux, documents
concernant ou évoquant le CLE
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Un passage
<<LE
RÔLE DE L'ÉCOLE
En portant un
regard rétrospectif sur son parcours, chaque
auteur a confié ici des moments forts ou des
étapes qui ont marqué son engagement
à l'école et ont compté dans
sa vie. De grandes questions de l'existence s'y
retrouvent, portant sur la transmission des
connaissances, l'identité, la
reconnaissance, l'individu, le groupe, les cadres
sociaux, les rapports entre
générations, etc. Chaque auteur a
déposé dans son récit quelque
chose de ce qu'il a trouvé,
lâché, conquis, découvert et
réalisé au CLE, non sans peine, mais
non sans plaisir : plaisir que l'on éprouve
au moment même de l'acte d'enseigner quand
l'intérêt des élèves est
suscité ; plaisir aussi de la
découverte, quasi indicible, parce qu'il
élève la condition humaine. Ce
dernier plaisir est celui que l'on ressent quand on
repense à des épisodes passés
qui ont provoqué des atteintes narcissiques
fortes, alors qu'on prend de la distance avec
l'événement, qu'on élabore et
qu'on peut comprendre autrement ce qui s'est
produit en soi et en dehors de soi. Ces plaisirs
sont vivifiants et réparateurs. Ils
réconcilient avec soi-même, avec les
autres, avec l'institution scolaire. Pour chacun en
son for intérieur, ces plaisirs restituent
au savoir sa dimension subjective (C.
Blanchard-Laville, 2002) et accompagnent la
découverte des liens entre les
identifications intimes, les itinéraires de
formation, les intérêts culturels et
intellectuels, les parcours professionnels, les
choix essentiels.
On
redécouvre dans les récits, si on
l'avait oublié, que l'école, autant
que la famille, est une structure de base de la
société et de l'individu et
qu'à l'école et à ses
maîtres est confiée une part de cette
mission essentielle de toute société
qu'est la formation des jeunes
générations et leur
préparation à l'entrée dans la
vie adulte. C'est dire que l'école est
l'instance nécessaire qui a pour mission
d'accompagner le difficile travail de grandir et de
faire grandir en société. Bien que
constituant un « allant de soi », cette
idée mérite d'être
rappelée. Ce rappel est d'autant plus
justifié que l'air du temps est
façonné par une représentation
de facilité toute virtuelle, que les
médias distillent tous les jours à
forte dose et dont on ne saurait minimiser
l'influence'. Ce modelage médiatique aplanit
les différences, masque les actes de travail
et laisse croire, flattant l'infantile, que l'on
peut être grand avant d'avoir grandi, que
tout est accessible sans effort et qu'il suffit
d'appuyer sur un bouton pour être ou avoir,
que les différences entre
générations n'existent pas ou ne
structurent pas la psyché ou la
société. Miroir aux alouettes, il
oeuvre à un travail de sape et alimente une
sorte d'anticulture. De là à
suggérer qu'il est facile d'enseigner ou
d'apprendre, il n'y a que quelques pas à
franchir et l'on se joint au choeur des
récriminations et des critiques ignorantes
contre l'école. Ainsi d'aucuns estiment,
sans oser toujours le formuler ouvertement, qu'il
serait facile d'apprendre si les enseignants tout
simplement enseignaient et de la bonne
manière, c'est-à-dire en se centrant
sur les contenus disciplinaires. Cette opinion
traduit un déni de réalité, le
déni de l'importance de la configuration des
places respectives des professeurs et des
élèves et de la dynamique des
relations intersubjectives qui sont constitutives
du cadre scolaire et déterminent les
conditions de mobilisation sur les
contenus.>> p.294
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Commentaire
Un livre qui donne la parole
aux acteurs des changements dans un
établissement
expérimental. Très
intéressant.
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