Analyse de
groupe et psychodrame Fondements
théoriques, dispositifs et pratiques en
institution Sous la direction
de
Jacqueline
Falguière Editions Erès.
(2002)
ISBN:
2-86586-987-3 (29,5 €) Dernière de
couverture Pourquoi le groupe
? Pourquoi le psychodrame ? Pourquoi allier l'une
et l'autre techniques en référence
à la psychanalyse ? Avec quel public ? Dans
quel cadre institutionnel ? Quelle formation
personnelle et professionnelle est
nécessaire ? Dans cet ouvrage,
des psychanalystes, engagés dans la
formation et la recherche au sein de l'Institut
d'analyse de groupe et de psychodrame, apportent
leurs réponses étayées sur
leur expérience clinique. Ils s'attachent
à montrer comment a été
élaborée cette pratique
singulière basée sur l'alliance entre
l'analyse de groupe et le psychodrame dans une
perspective d'articulation de l'individu et du
groupe, ou plus précisément du
fonctionnement psychique individuel et des
productions de groupe. Ils décrivent et
interprètent les processus qui la fondent,
l'organisent et la rendent efficiente. Une large place est
faite aux pratiques cliniques avec des groupes de
patients (jeunes enfants, adolescents, toxicomanes,
troubles graves tels que la psychose...)
nécessitant des aménagements du cadre
et de la technique, ainsi qu'aux conceptions de la
formation des praticiens qui sont celles de
l'Institut. Enfin, est
également abordé le travail avec les
groupes institutionnels. Celui-ci permet de prendre
la mesure des crises et des difficultés
spécifiques auxquelles sont
confrontées les équipes de soin en
institution, et de les traiter dans le cadre
d'interventions. Jacqueline
Falguière est psychanalyste, analyste de
groupe et psychodramatiste. Elle est membre de la
Société psychanalytique de Paris et
de la Société française de
psychothérapie psychanalytique de groupe.
Elle est rédactrice en chef de la Revue de
psychothérapie psychanalytique de groupe
publiée aux éditions
Érès. L'Institut
français d'analyse de groupe et de
psychodrame (IFAGP), créé en 1955
sous le nom de Groupe français
d'études de sociométrie, a
développé un courant de recherches et
d'intervention sur l'analyse de groupe et le
psychodrame en lien avec les institutions de
soin. Table des
matières Préface
Michel Laxenaire Avant-propos
Claude Ouzilou Introduction
Jacqueline Falguière Le groupe et la
psychothérapie institutionnelle Jean-Marie
Enjalbert L'élaboration
d'une pratique et sa théorisation Jacqueline
Falguière Pratiques en
institutions Thérapies de
groupe en institution pour très jeunes
enfants dysharmoniques Marte Briguet-Lamarre et
Janine Lahontaa Le psychodrame de
groupe ou en groupe à la période de
latence Jacques Schiavinato L'adolescent et le
groupe Jacques Schiavinato Le psychodrame
à l'épreuve du mal-être
adolescent Marzenka Slomska-Schmitt Troubles addictifs
: groupe analytique en institution Alain
Deneux. Traitement de la
violence et de l'agressivité dans les
groupes de psychodrame Jacques
Schiavinato La psychose et les
groupes de psychothérapie analytique en
institution Jean-Marie Enjalbert L'établissement
de soins et l'institution Approches et
développement clinique de l'intervention en
institution Claude Ouzilou Bibliographie Un passage <<Ce qui est
susceptible de déclencher la violence, c'est
la menace sur l'identité, qu'elle soit
objective ou purement fantasmatique. À
partir du moment où le territoire personnel,
l'image de soi, l'identité sont vécus
comme menacés, et où le narcissisme
subit une effraction, apparaît la
réponse violente destructrice en miroir de
la menace ressentie par le sujet. À
l'identité menacée, répond
l'émergence d'une violence qui a pour but de
détruire l'identité de l'autre
menaçant, avec bien sûr des tentatives
d'aménagement variables selon les
individus. On voit que ce qui
peut déclencher la violence, cette menace
sur l'identité, est d'un ordre et d'un
niveau très différents selon les
sujets, c'est-à-dire selon que le même
geste, le même propos, chez l'un peut
éveiller des senti ments de menace d'une
identité fragilement maintenue, chez l'autre
va pouvoir être rapidement
aménagé sur le mode de conduites
agressives ou de fantasmes agressifs, et, chez le
troisième ne va susciter aucune
réaction. En parlant de
l'effraction sur le territoire personnel,
c'est-à-dire l'espace psychique interne, on
peut remarquer comment celle-ci peut opérer
dans le réel dans les guerres fratricides,
où la présence d'un groupe ethnique
peut directement menacer l'identité d'un
autre groupe ethnique (les Hutu et les Tusti ou les
Serbes et les Croates...) Ce que l'on ressent
comme violence présente toujours une
dimension meurtrière. Il existe un effet de
désobjectivation profonde dans la violence,
ce qui fait que la violence n'est pas toujours
agressive ou violente sur le plan
manifeste. Certaines
propositions amoureuses peuvent être
ressenties comme une violence et une offense dans
la mesure où il n'est tenu aucun compte du
désir propre du sujet qui n'est
considéré que comme un objet au sens
matériel du terme, et qui n'a
d'intérêt qu'au service du
désir d'autrui. L'autre est alors
disqualifié dans son identité de
sujet de désir et de jugement. Au niveau des
groupes, comme des peuples, on sait bien que
quelqu'un qui est blessé dans son
amour-propre devient dangereux pour lui-même
et pour les autres. On en fait continuellement
l'expérience dans la vie
quotidienne.>> p.214