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DU SITE
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Apprivoiser
l'avenir pour et avec les jeunes
Martine Lani-Bayle et
François Texier
Editions Mare &
Martin. ISBN:
2-84934-034-9 (2007) 24€
www.mareetmartin.com
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Dernière de
couverture
N é en
1916 pendant la Première Guerre mondiale,
André de Peretti raconte son enfance, son
expérience du Maroc, sa captivité en
Allemagne durant la Seconde Guerre, sa
carrière... Avec retenue, il aborde son
mal-être dans les années 1940, sa
thérapie brève, une joie de vivre qui
revient et l'enthousiasme pédagogique.
Invariablement, face à la noirceur et
à la lourdeur du monde, il inverse la
tendance et choisit la bataille de la
légèreté et de l'humour, de la
solidarité et de la ruse.
C'est ce message
d'optimisme contagieux, mais raisonnable, qu'il
n'aura de cesse de transmettre, tant aux
générations proches de la sienne
qu'aux jeunes d'aujourd'hui, à qui il
propose de surfer avec adresse sur la
complexité du monde. Prompt à rendre
à tout lecteur son énergie
créatrice, cet ouvrage transcrit et analyse
le dialogue qu'a entretenu André de Peretti
avec quatre adultes puis cinq lycéens,
ouvrant ainsi avec conscience les portes de
l'avenir pour les jeunes et pour les
aînés qui s'exprimeront à leurs
tours sur ces enjeux.
Cet ouvrage fait
aussi l'exposé d'une recherche clinique
réalisée avec le partenariat de tous,
à partir de la sollicitation
réflexive d'un récit
d'expérience de vie.
André de
Peretti est polytechnicien, docteur ès
lettres et sciences humaines, psychosociologue,
ingénieur en chef honoraire des Manufactures
de l'État, directeur honoraire de programmes
à l'Institut national de recherches
pédagogiques, ancien président de la
commission ministérielle sur la formation
des personnels de l'Éducation nationale. Il
est l'auteur de nombreux ouvrages scientifiques,
pédagogiques et
littéraires.
Martine
Lani-Bayle est professeur en sciences de
l'éducation à l'université de
Nantes, après avoir été
psychologue clinicienne. Auteur de nombreux
ouvrages et spécialiste des histoires de vie
et de l'intergénérationnel, elle a
mis en oeuvre la recherche avec André de
Peretti, puis coordonné et mis en forme cet
ouvrage.
François
Texier, docteur en sciences de
l'éducation, est maintenant ingénieur
d'études à l'université de
Nantes. Il s'intéresse aux récits de
vie et a participé active-ment à la
recherche réalisée avec André
de Peretti.
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Table des
matières
Avant-propos
Préambule
sur la démarche, par Martine
Lani-Bayle
Histoire de la
recherche, recherche de l'histoire
Origine et
construction de la recherche, par Martine
lani-Bayle
1. L'impulsion de
départ et le déroulement
général
2. Les textes
d'appel d'André de Peretti
3. Nos
hypothèses et propositions
4. Questions de
méthodologie
5.
Générations de chercheurs
- Genèse
de la recherche, par François
Texier
1. Une
réaction équipe
2. Un nouveau
contexte pour penser la question éducative :
l'ombre des barbares
3. Préparer
la rencontre avec André de
Peretti
4. Peut-il y avoir
des enseignements en pédagogie?
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Histoires
mêlées de la personne et des
idées Entretien du vendredi 21 novembre 2003
au matin
1. Quelques
remontées d'enfance
2. Vers une logique
de la communication
3. Entre Claudel et
Rogers, entre audace et distance
4. Et la
captivité ?
5. Retour à
la personne et aux structures
6. Les ruses de
l'action
7. La force de la
pensée et de l'humour
À
l'écoute d'André de Peretti, par
François Texier
1.
Enthousiasme
2.
Egalité
3. Ruse
4.
Individualisation et personnalisation : des
nuances
5. Alors, que fait
le récit ?
Commentaires,
par Martine Lani-Bayle
1. Le mouvement du
texte
2. Les
étapes du récit
3. Les personnes
marquantes
4. Lecture
générationnelle
5. Des lignes
directrices récurrentes
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Raconter le
passé pour penser l'avenir ?
- Préalable
réflexif, par François
Texier
Préambule
à la rencontre, par Martine
Lani-Bayle
Entretien du 21
novembre 2003 l'après-midi
1.
Prologue
2. Appel au
passé et à
l'identification
3. Appel à
l'avenir
4. En
retrait
5. Toujours
contrebalancer les constats
6.
Créativité et audace
7. Quels avenirs
professionnels ?
8. Un «
glorieux » message
9. Une leçon
avec humour
Analyse de
l'entretien, par François
Texier
1. Une vision
générationnelle d'après les
années 70
2. Grille de
lecture chronologique
3. Synthèses
sur la grille chronologique
- Commentaires,
par Martine Lani-Bayle
1. L'oscillation
des échanges
2. Les croisements
temporels
3. Vers un message
à construire
Notes sur
l'avenir et l'intergénérationnel, par
Martine Lani-Bayle
Postface, par
André de Peretti Annexes
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Un passage
<<Il y a
d'abord eu une forte inspiration qui m'est venue
dans mon enfance. Un soir, je ne voulais pas
apprendre ma leçon, suivant des bonnes
habitudes, et ma mère, à ce
moment-là, a insisté : elle m'a
laissé entendre qu'elle ne me laisserait pas
m'endormir tant que je ne saurais pas ma
leçon. Ça m'a aidé. En tout
cas, c'est un souvenir qui ressort. Par
conséquent, il faut bien supposer qu'il m'a
été assez important.
Un deuxième
souvenir, au hasard des choses, c'est la lecture de
La joie de connaître de Pierre Termier, grand
géologue français, dont le titre m'a
frappé. Il y avait un premier chapitre qui
commençait par : « Des poètes en
grand nombre et souvent avec magnificence ont dit
la joie d'aimer ; brièvement et simplement,
je dirai la joie de connaître. » Cette
phrase était reprise à la fin du
chapitre. Eh bien ! cette joie de connaître,
elle m'a effectivement marqué dans mes 13,
14 ans.
À ce
moment-là aussi dans ma famille, un oncle et
une tante chez qui j'habitais parce que mes
parents étaient restés au Maroc
recevaient Julien Benda, le philosophe. Il a
écrit un certain nombre de livres qui m'ont
beaucoup influencé, par exemple La trahison
des clercs que je constate trop souvent dans notre
monde universitaire ou dans l'intelligentsia
française... Julien Benda était de
formation scientifique il était
ingénieur de formation, centralien
mais il était, aussi, un très
très grand virtuose pianiste. Et ma tante
était cantatrice.
En même
temps, je m'étais, vers 11, 12 ans,
passionné pour les imitations d'animaux. Et
j'avais composé un petit opéra sur la
basse-cour. Ce n'était pas Chantecler, je ne
faisais pas des vers français mais des
variations de gloussements de poules et de coqs. Et
Benda avait été très
amusé. Il avait eu la gentillesse de
prêter attention à mon petit
divertissement. De mon côté,
j'écoutais les extraits qu'il lisait de ses
livres. Donc, j'étais pris au sérieux
pour mes 12 ans.
Un autre
élément, c'est que mon oncle, qui
était lui-même aussi centralien,
m'avait passé des livres de
mathématiques rédigés par des
Américains, traduits en français, et
qui exprimaient, de façon très
simple, le calcul infinitésimal. Alors je me
suis plongé, en classe de 4e ou
3e , dans le calcul
infinitésimal, où je me suis ensuite
évertué à progresser.>>
p. 38
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Commentaire
Travail de
recherche sur les influences
intergénérationnelles à partir
d'entretiens d'André de Peretti et de jeunes
à qui il s'est adressé. Très
intéressant.
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