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DU SITE
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Modernisation de
l'école et contextes
culturels
Des politiques aux
pratiques en France et en
Grande-Bretagne
sous la direction de
Régis
Malet et Estelle Brisard
Editions L'Harmattan.
ISBN:
2-7475-9329-0 (2005)
24€
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Dernière de
couverture
Dans le contexte
européen et international. sous l'effet de
puissants phénomènes de convergence
qui voient s'épanouir clans le domaine
éducatif une rhétorique de changement
à dominante utilitaire, les politiques, les
expériences, les projets et les pratiques se
croisent, se transfèrent, s'imitent et se
comparent.
A partir d'une
confrontation serrée de recherches
menées par des universitaires britanniques
et français et d'une synthèse
critique de la recherche sur l'école et ses
enseignants dans les deux pays, cet ouvrage explore
les évolutions des politiques scolaires et
les formes d'élaboration, d'impulsion et de
mise en oeuvre des réformes de
l'école et de la profession enseignante en
France et en Grande-Bretagne.
Dans ces deux pays
riches de traditions éducatives et
identités nationales contrastées,
l'école et ses acteurs se trouvent
aujourd'hui placés au coeur d'une
série (le tensions, entendues comme ensemble
de forces parfois contradictoires : entre les
niveaux local, national et transnational, entre les
permanences héritées du passé
et les exigences de la modernité, entre les
injonctions de changement et les pratiques
ordinaires dans les établissements
scolaires. L'ouvrage offre un éclairage
international (les moyens par lesquels les
institutions éducatives au travail
produisent des configurations culturelles dans le
quotidien (le l'organisation scolaire.
Dépassant
l'opposition artificielle entre l'explication par
les causes externes - politiques.
sociétales, économiques - et
l'explication par les configurations culturelles
internes, cet ouvrage éclaire leurs
interactions dialectiques et leurs dynamiqucs
propres. en examinant les différents
discours et logiques - politiques, culturelles,
organisationnelles, professionnelles -- à
l'oeuvre dans les transformations contemporaines
que connaissent les mondes scolaires et
enseignants.
Régis
MALET est Maître de Conférence en
Sciences de l'éducation à
l'Université de Lille Ill.
Estelle
BRISARD est Lecturer in Education à
l'Université de Paisley, Ecosse.
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Table des
matières
Préface par
Agnès van Zanten
Introduction par
Régis Malet
PREMIERE
PARTIE :
COMPARER LES
MONDES SCOLAIRES. ENJEUX CULTURELS, POLITIQUES ET
SCIENTIFIQUES
L'étude
comparée des politiques de l'école et
du travail des enseignants : vers une perspective
critique par Jenny Ozga
Les mondes
scolaires et enseignants et la construction
culturelle et politique du sens par
Régis Malet
Comment
problématiser la comparaison internationale?
L'exemple des trajectoires professionnelles des
enseignantes du second degré en France et en
Angleterre par Marie-Pierre Moreau
DEUXIEME
PARTIE :
FORMATION ET
TRANSFORMATIONS DU LIEN SOCIAL ET PROFESSIONNEL A
L'ECOLE
La mise en ordre du
corps à l'école en Angleterre et en
France par Maroussia
Raveaud
Injonctions au
travail concerté et culture du collectif
dans les établissements du secondaire
anglais et français par Régis
Malet et Estelle Brisard
Le travail
coordonné dans le système
d'enseignement français par
Marie-Christine Le Floch
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TROISIEME
PARTIE :
LE(S) METIER(S)
D'ENSEIGNANT. ENTRE TRADITIONS ET TRANSITIONS
PROFESSIONNELLES
Les transformations
du travail des enseignants en Angleterre, en
France, et au Danemark : contextes culturels et
formes d'appropriation des réformes de
l'école par Marilyn Osborn et
Elizabeth McNess
Conceptions du
métier et pratiques pédagogiques des
enseignants en Angleterre, en France et en
Allemagne : l'exemple des professeurs de
Mathématiques par Birgit Pepin, en
collaboration avec Estelle Brisard et Régis
Malet 1
Enseignants en
établissements " faciles " ou " difficiles
". Des contextes aux épreuves par Anne
Barrère
Les professeurs de
lycée professionnel français, entre
les mutations d'une institution et la
résistance des élèves
par Aziz Jellab
Conclusion par
Estelle Brisard
Présentation
des auteurs
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Un passage
<<L'apparence
de l'enfant est la première touchée
par l'univers scolaire. Si l'uniforme n'est
obligatoire dans aucune des écoles anglaises
visitées, toutes proposent des
vêtements (polo, T-shirt, pull-over) aux
couleurs de l'école et portant son logo. Ces
habits sont adoptés par un nombre
significatif d'enfants, surtout dans les zones les
moins favorisées (vêtements robustes,
peu coûteux, qui évitent le
problème des marques). Les enfants sans
uniforme portent généralement la
même palette de couleurs scolaires (gris,
noir, bleu marine, vert foncé), parfois
à la demande de l'école. Le
corps-enveloppe de l'écolier anglais porte
donc l'empreinte scolaire. En France, les tenues
vestimentaires sont beaucoup plus variées
et, dans les milieux défavorisés
principalement, peuvent être proches de la
mode adulte : chaussures plate-forme, minijupe,
survêtements de marque, etc. Les enseignants
désapprouvent mais se retiennent de faire
des commentaires aux enfants eux-mêmes ou aux
familles. Ils se limitent à des
considérations pratiques telles que
l'impossibilité de faire du patin à
roulettes en chaussures à talon.
L'écolier français est ainsi
accepté, ou plutôt
toléré, tel qu'il est vêtu :
l'apparence relève manifestement d'un
domaine dans lequel l'intervention de
l'école n'est pas ressentie comme
légitime. Un autre aspect du corps qui pose
la question problématique des limites de
l'intervention de l'école est celui du sexe.
Quels regards portent les enseignants sur cet
aspect du corps ? L'école anglaise se
caractérise par l'étendue de ses
tabous. Ceux-ci n'entourent pas le seul sexe, mais
tous les aspects du corps qui produisent des
bruits, des odeurs et des nuisances de tout ordre.
Cette réticence s'étend
jusqu'à des sujets jugés anodins en
France : lorsqu'une élève anglaise
est touchée par des poux, une lettre est
distribuée aux parents sans que le mot
« poux » ne soit jamais prononcé
devant les élèves et la fillette en
cause est honteuse et inconsolable. De même,
deux rots sonores sont sévèrement
réprouvés du regard sans être
nommés. Il est éclairant de comparer
le traitement des deux « accidents »
survenus lors des observations. Dans le cas
anglais, la discrétion était de mise
: l'enfant a été confié
à une auxiliaire pédagogique qui a
réglé le problème loin des
regards indiscrets. A la maternelle
française, l'enseignante a
évoqué l'incident ouvertement, sans
que l'enfant concerné semble en être
gêné : " Tu as fait pipi dans ta
culotte? Dis-donc, tu n'éaurais pas pu aller
aux toilette?">> p. 114
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Commentaire
Un livre qui nous ouvre notre
horizon en nous montrant ce qui se passe ailleurs que chez
nous