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DU SITE
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Deux voix pour
une école
Xavier Darcos, Philippe
Meirieu
Editions
Desclée de Brouwer ISBN: 2-220-05370-9
(2003) 15,50 €
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Dernière de
couverture
C'est un fait
: l'École, notre École, est
aujourd'hui au coeur des préoccupations de
tous. Au-delà des traditionnels clivages
politiques, intellectuels, religieux ou sociaux,
chacun s'interroge sur l'avenir du système
scolaire et, plus largement, sur l'éducation
à donner aux jeunes. II n'est pas de jour,
en effet, où l'on n'évoque
l'apprentissage de la lecture, le malaise des
enseignants, la violence dans certains
établissements, la transmission des valeurs,
le bien-fondé de la mixité ou la
question des signes religieux dans les classes...
Par des biais multiples, l'École se trouve
ainsi au centre du débat public.
Ce débat,
Xavier Darcos, ministre
délégué à
l'Enseignement scolaire, et Philippe Meirieu,
directeur de l'IUFM de Lyon, ont voulu le prendre
à bras-le-corps, au cours d'entretiens
animés par Marielle Court, journaliste au
Figaro. Tout sépare, a priori, le ministre
du pédagogue, le politique du formateur
d'enseignants. Issus de familles politiques
opposées, partisans de méthodes
d'enseignement radicalement différentes, les
deux hommes se retrouvent cependant autour d'un
même attachement à l'École de
la République et à ses idéaux
fondateurs. Voilà pourquoi ils
débattent ici, sans complaisance ni
sectarisme.
Comment sortir de
la crise ? Faut-il choisir entre savoir et
pédagogie ? De l'école primaire au
lycée, la reproduction des
inégalités est-elle une
fatalité ? Quelle place pour les enseignants
? Comment intégrer la
décentralisation ? Autant de questions aux
conséquences très concrètes
pour l'avenir de nos enfants.
Loin de baisser les
bras, Xavier Darcos et Philippe Meirieu plaident
l'un et l'autre avec vigueur pour que les
Français se réapproprient leur
École et répondent eux-mêmes
à la seul( question valable : quelle mission
doit-elle remplir ? Avec une passion
partagée, ils invitent à se mobiliser
autour d'un nouveau pacte scolaire, mettant leur
deux voix au service de l'École.
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Table des
matières
Avant-propos
1. Sortie de crise
?
2. Les savoirs ou
la pédagogie : un débat
dépassé... mais par quoi ?
3. Une institution
bloquée et un débat confisqué
4. De
l'école primaire au collège : un
système en quête de ses bases
5. Du
collège au lycée : orientation ou
reproduction ?
6. Du lycée
à la qualification : le véritable
défi .
7. Les enseignants
au centre du système ?
8. La
décentralisation, pour quoi faire ?
9. Un vrai
débat pour un nouveau pacte scolaire . En
guise de conclusion
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Un passage
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Philippe MEIRIEU : ... Car les
élèves ne rechignent pas à
l'effort : ils ont simplement besoin de l'inscrire
dans une progression dont ils sont partie prenante.
Ils ont besoin de comprendre que l'Ecole n'est pas
là pour les faire trébucher, mais
pour les accompagner. Ce n'est pas parce qu'ils ne
sont pas motivés que la plupart des enfants
échouent : c'est parce qu'ils ont trop
échoué qu'ils ont fini par perdre
toute motivation.
Xavier
DARCOS : Il ne serait pas possible d'avoir dans
un collège difficile une juxtaposition de
classes où ce type de méthodes
[Méthodes Freinet] serait
appliqué. Cela ne ferait que rendre plus
confuse la situation globale de
l'établissement. Mais je suis favorable au
rétablissement de certaines traditions,
comme la remise des prix et plus encore si
les prix en question sont des ouvrages, ce qui
réconcilierait nos élèves avec
les livres.
Philippe
MEIRIEU : La confusion apparente qui peut
exister dans une classe où les
élèves travaillent par petits groupes
est bien moindre que la confusion réelle des
esprits qui existe dans des classes polies qui
écoutent apparemment l'enseignant : chacun
sait que la première chose que l'on apprend
à l'Ecole est de faire semblant d'être
là tout en étant ailleurs.
L'essentiel est de mettre les élèves
au travail, pas de les faire tenir tranquilles
à tout prix.
Cela
ramène au thème de l'ennui qui, pour
la première fois, a fait l'objet d'un
colloque très officiel de l'Éducation
nationale. L'ennui est-il consubstantiel à
l'École ou faut-il le combattre
?
Philippe
MEIRIEU : La véritable question n'est
pas celle de l'ennui, c'est celle du sens. L'ennui
n'est qu'un symptôme.
Xavier
DARCOS : Pourtant, la consultation' que vous
avez effectuée auprès des
lycéens portait sur ce thème
?
Philippe MEIRIEU
: Absolument pas. Il ne s'agissait pas de
remplacer les programmes par le caprice des
lycéens !
Xavier
DARCOS : C'est pourtant ce que beaucoup ont cru
comprendre !
Philippe MEIRIEU
: Il s'agissait, en réalité, de
réfléchir avec les
élèves sur le sens de leur
présence au lycée et les conditions
de leur réussite. Je reste convaincu que le
choix des contenus d'enseignement ne peut
appartenir à ceux que l'on enseigne... Mais
ce choix ne peut être fait
indépendamment des élèves et
de la manière dont ils reçoivent les
savoirs ! Sauf à renoncer à toute
efficacité ! Alors, effectivement, parmi
bien d'autres questions, l'une était
effectivement libellée ainsi : «
Qu'est-ce que vous pensez important d'apprendre et
qui, dans l'état actuel des choses, vous
ennuie ? » On demandait bien d'abord ce qui
était « important »... et,
ensuite, on souhaitait faire
réfléchir les lycéens sur la
différence essentielle entre l'importance et
l'intérêt. Ils l'ont, d'ailleurs,
très bien compris.>>
p.50-51
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Commentaire
Un livre passionnant qui,
bien qu'écrit en 2003, est toujours
d'actualité. Il montre bien les points de
divergences mais également les points
où un accord est possible.
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