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DU SITE
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La nouvelle
question scolaire
Les
bénéfices de la
démocratisation
Eric Maurin
Editions du Seuil.
ISBN:
978-2-02-091467-3 (2007) 18
€
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Dernière de
couverture
U n vent
mauvais souffle sur l'école. Un certain
pessimisme idéologique se conjugue aux
amertumes et aux nostalgies pour accabler les
politiques de démocratisation scolaire:
elles auraient fait baisser le niveau
général des élèves,
condamné les plus méritants à
ne pas se voir récompensés de leurs
efforts, distribué des diplômes dont
la valeur se déprécie, exposé
au déclassement un nombre croissant de
jeunes qualifiés...
Dressant le bilan
de ces politiques à une échelle
rarement envisagée, Éric Maurin
démonte méthodiquement chacun de ces
mythes. Non seulement l'expansion scolaire a «
payé », mais sa poursuite
s'avère décisive pour faire face au
nouveau monde économique qui s'annonce.
Puisant dans les expériences scandinaves,
britanniques, américaines, chiliennes,
australiennes..., ce livre permet de repenser en
profondeur les relations entre éducation et
économie, à contre-courant des
interprétations sociologiques et des humeurs
politiques aujourd'hui dominantes.
Éric
Maurin est économiste. directeur de
recherches à l'EHESS. Il a notamment
publié Le Ghetto français (La
République des Idées/Seuil. 2004) et
L'Égalité des possibles (La
République des Idées/Seuil.
2002).
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Table des
matières
Introduction
PREMIÈRE
PARTIE
L'âge du
collège unique
Chapitre
Premier: La réforme comme
expérience sociale: le cas des pays
scandinaves
Chapitre
II: L'Angleterre et la fin des grammar schools
Chapitre
III: L'expérience irlandaise
Chapitre
IV: Collège unique et réduction
des inégalités en France
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DEUXIÈME
PARTIE
La
démocratisation aux portes de
l'emploi
Chapitre V
: L'expansion scolaire contre le
chômage
Chapitre VI:
Le mythe de la dévalorisation des
diplômes
Chapitre
VII : De la nature des bénéfices
de l'expansion éducative
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TROISIÈME
PARTIE
Les nouveaux
défis de la démocratisation
scolaire
Chapitre
VIII: L'avenir des hautes
qualifications
Chapitre
IX : École maternelle et petite enfance
: les expériences française et
américaine
Chapitre X
: La question du libre choix des parents et de
l'autonomie des écoles
Chapitre
XI: La réforme du financement de
l'enseignement supérieur
Chapitre
XII: La lutte contre l'échec dans le
secondaire et à
l'université
Conclusion
L'éducation fait-elle le bonheur
?
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Un passage
<<Comme nous
l'avons vu dans les pages qui
précèdent, toutes les
démocraties ne sont pas allées aussi
vite ni aussi loin dans cette direction. Les
systèmes éducatifs allemand ou
autrichien restent plus sélectifs que le
système français, et ce dernier
demeure plus fermé et inégal que les
systèmes suédois ou finlandais. En
dépit des obstacles et des polémiques
qu'il a partout suscités, ce processus
historique des-sine toutefois la tendance de fond
de ces cinquante dernières années
dans de nombreux pays : les enseignements primaire
et secondaire sont devenus accessibles au plus
grand nombre, et les puissances de
l'hérédité sociale sont
aujourd'hui mieux contenues qu'elles ne
l'étaient pour les générations
de nos grands-parents, voire de nos parents. Les
générations d'enfants de paysans et
d'ouvriers suédois ou français,
bénéficiaires des réformes
d'après-guerre, connaissent un destin social
sans rapport avec celui qui aurait
été le leur sans l'avènement
de l'école unique dans leur pays'. Tel que
nous avons pu le retracer dans ce livre, le bilan
du gigantesque effort de démocratisation de
l'école au cours de la deuxième
moitié du xxe siècle est plus
qu'honorable.
Restons toutefois
lucides: le processus n'est ni achevé ni
assuré de pouvoir se prolonger partout. La
proportion de jeunes qui sortent de l'école
sans qualification reste importante dans de
nombreux pays. Beaucoup d'adolescents et de
très jeunes adultes européens n'ont
encore aujourd'hui d'autre choix que de
chômer ou de travailler pour un salaire
très faible, quand c'est d'une formation de
qualité qu'ils auraient le plus besoin. Par
ailleurs, dans bien des pays, la proportion
d'étudiants qui obtiennent une qualification
universitaire est encore très loin
d'atteindre l'objectif de 50% d'une
génération que s'est récemment
fixé l'Angleterre. Surtout, les
inégalités d'accès à
l'enseignement supérieur selon l'origine
sociale restent considérables. Les
filières les plus prestigieuses du
supérieur demeurent aujourd'hui ni plus ni
moins étanches qu'autrefois aux enfants
issus des familles les plus modestes. De nouveaux
caps devront être franchis et ils ne le
seront pas en appliquant les recettes du
passé. Au-delà même des
difficiles questions de financement, l'ouverture de
l'enseignement supérieur exige que soient
repensés la vocation et le fonctionnement de
chacun des étages du système
scolaire.>> p.260
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