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DU SITE
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L'inflation
scolaire
Les désillusions de
la méritocratie
Marie
Duru-Bellat
Editions Seuil.
Collection "La république des idées".
ISBN: 2-02-85168-8 (2006) 10,5
€
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Dernière de
couverture
« Les
études, plus on en fait, mieux on se
porte».
Voici ce qu'on
pourrait lire dans le Dictionnaire des idées
reçues contemporaines à
l'entrée «École». Cette
conviction partagée est-elle encore
pertinente? On peut en douter. Pour les individus
d'abord, dont le mérite ne se trouve pas
nécessairement mieux reconnu, ni
l'hérédité sociale mieux
conjurée, parce qu'ils seront restés
plus longtemps sur les bancs de l'école.
Pour la société ensuite, car la
distribution des places et des emplois ne se fait
pas forcément de manière plus
pertinente quand elle s'appuie sur les seuls
diplômes délivrés par
l'école. Bref, devant les déceptions
et les sentiments de déclassement que creuse
et creusera davantage encore demain
«l'inflation scolaire », le temps est
peut-être venu de se défaire d'une
idée devenue un dogme et de repenser les
manières d'entrer dans la vie.
Marie
Duru-Bellat est sociologue de
l'éducation, professeur à
l'Université de Bourgogne et chercheur
à l'Institut de Recherche en Education
(IREDU-CNRS). Elle a notamment publié
l'Hypocrisie scolaire (avec François
Dubet, Seuil, 2000) et Les inégalités
sociales à
l'école. Genèse et mythe(PUF
2002)
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Table des
matières
Introduction
CHAPITRE
PREMIER
Les promesses
déçues de l'« ascenseur »
social
Tel père,
tel fils ?
Le
diplôme, un bien inégalement
distribué
Des
diplômes dont la valeur marchande est en
baisse
L'importance
relative du diplôme
Les avatars de
la méritocratie en Europe
CHAPITRE
II
Mérite et
justice sociale
Les incertitudes
du mérite scolaire
Mérite
scolaire et mérite professionnel
Les
ambiguïtés du déclassement
Les multiples
mérites du travailleur
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CHAPITRE
III
Plus
d'éducation, pour quoi ?
Quels
bénéfices économiques et
sociaux ?
L'invocation
hasardeuse des « besoins de l'économie
»
Comparaison
n'est pas raison
Des «
effets sociaux » difficiles à cerner
Quand le «
tout scolaire» tue l'éducation
CHAPITRE
IV
Repenser
l'entrée dans la vie
Dissocier
éducation et orientation/sélection
Une orientation
plus professionnelle et plus
responsable
Rendre la vie
professionnelle plus attractive
CONCLUSION
ANNEXE
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Un passage
<<Aujourd'hui,
alors que l'école exerce une emprise sans
précédent sur le destin des individus
et que la méritocratie se présente
comme la seule idéologie acceptable dans les
sociétés modernes, les
bénéfices sociaux qui en
étaient attendus ne semblent guère au
rendez-vous. La méritocratie reste certes un
mythe nécessaire, et il est confortable,
pour la société et pour les
individus, de considérer que les titres
scolaires appréhendent le mérite
moins imparfaitement que ne le feraient d'autres
dispositifs. Mais la logique du mérite, donc
de la compétition et du classement,
doit-elle prévaloir dès
l'école maternelle? Si l'école veut
être à la hauteur de sa fonction
éducative et culturelle, cela suppose
qu'elle sache résister à l'emprise du
mérite, qu'elle accepte de différer
toute logique de compétition pour d'abord et
avant tout s'efforcer d'assurer à tous une
éducation solide, facteur
d'émancipation, d'intégration et de
justice. Pour la suite des études et
dès lors que les perspectives
professionnelles dont elles augurent sont
inégales, il serait sage, vu les
incertitudes qui entachent le mérite,
d'organiser une sélection explicite
intégrant, au-delà du niveau
académique, de multiples critères de
la valeur des élèves, et laissant la
porte ouverte à de secondes chances. Dans ce
modèle, la logique du mérite scolaire
interviendrait de manière plus tardive, plus
circonscrite, moins écrasante et
hégémonique, et des mérites
autres que ceux filtrés par les
épreuves scolaires seraient
reconnus.>> p.103
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Commentaire
Un livre très
intéressant qui remet en cause bien des idées
reçues.