L'entreprise
face à l'illettrice LES ENJEUX DE LA
FORMATION Editions
Anthropose ISBN:
2-7178-3459-1
(1997) Dernière de
couverture L'entreprise,
système complexe, est confrontée
à l'interculturel dans différents
domaines. La pression se fait sentir à
l'ensemble du personnel quand les détenteurs
de capitaux imposent leur culture et leur mode de
fonctionnement à tous les salariés
d'un groupe. Les ingénieurs ont rare-ment
l'habitude d'écouter les opérateurs
avant de concevoir un produit nouveau,
particulièrement en France. Qu'en est-il des
ouvriers illettrés dont on n'imagine pas
qu'ils puissent encore exister en cette fin de
vingtième siècle ? L'illettrisme
est-il identique lorsqu'il concerne des ouvriers
natifs d'un bassin d'emploi français ou
lorsque les ouvriers sont originaires du
Sénégal, de Turquie ou du Portugal
? L'auteur, homme de
terrain, montre que des décideurs peuvent
choisir de garder incluses des personnes pourtant
non préparées à s'adapter et
à occuper des postes nouveaux dans
l'entreprise. La formation est
alors un outil privilégié pour
reprendre confiance en soi et pour parvenir
à valoriser des atouts non
négligeables. Elle permet même
à toutes les catégories
sdcio-professionnelles présentes dans
l'entre-prise de s'interroger sur les points forts
et les lieux de vulnérabilité qui
traversent chaque agent et chaque
acteur. La confrontation
entre responsables d'entreprise et salariés
illettrés est porteur de sens et de
dynamique. Chacun à sa place, malgré
des cultures d'appartenance différentes,
joue un rôle dans la construction du devenir
de l'entreprise. Benoît
HESS est consultant en entreprise dans
l'accompagnement du changement. Il est
engagé dans des organisations et des
associations agissant pour favoriser le retour
à l'emploi. Table des
matières L'illettrisme : de
quoi parle-t-on ? Quand on est ouvrier et
illettré, a-t-on un avenir dans l'entreprise ?
Présentation
des entreprises 1. COMPRENDRE
LES RÉSISTANCES HUMAINES AUX
MUTATIONS. 1.1. Enquête
sur les histoires de vie 1.2. Typologie des
salariés de faible niveau de
formation 1.3. Les
difficultés rencontrées dans
l'exercice de la vie professionnelle et le
phénomène de compensation 1.4. Les
difficultés rencontrées dans la vie
sociale 1.5. Les dangers
encourus par l'entreprise 1.6. Les besoins de
l'entreprise/Le projet de l'entreprise 1.7. Les
technologies nouvelles que les opérateurs
devront intégrer 1.8. Le refus de la
technologie/Le refus du changement 1.9. La "logique de
l'honneur" 2. LA FORMATION,
LIEU DE NAISSANCE DE LA CONFIANCE POUR
DÉPASSER LES
RÉSISTANCES 2.1. La prise en
compte des perturbations
générées par l'environnement :
construire une action de formationalors que les
plans sociaux se succèdent dans
l'entreprise 2.2. Les conditions
à réunir avant de mettre en oeuvre
une action de formation 2.3. Les questions
posées par l'interculturalité
2.4.
Modélisation d'un dispositif de formation
2.5. Le contenu de la
formation
2.6. Motivation du
salarié, projet personnel, projet de
l'en-treprise 2.7. L'implication
de l'encadrement/L'exercice de la fonction de
tuteur 2.8. La formation
collective, aiguillon de la formation indi-viduelle
2.9. Une
pédagogie centrée sur la confiance
2.10.La formation
contribue directement au maintien dans l'emploi
3.
L'ACCOMPAGNEMENT, APPUI NÉCESSAIRE POUR
RENFORCER LA CONFIANCE ET AMPLIFIER LE
DÉVELOPPEMENT PERSONNEL ET PROFESSIONNEL
3.1. Comment faire
naître la confiance ? 3.2. Faire grandir
l'autonomie 3.3. Accompagnement
professionnel/Accompagnement social 3.4. PAT Miroir sur
la relation chef d'entreprise/opérateur
illettré CONCLUSION
Appendice 1 :
Items de PAT Miroir sur les
représentations de l'employeur et des
salariés illettrés par rapport
à la construction du devenir de
l'entreprise Appendice 2
: Les paradoxes Appendice 3
: Vérification de la "faisabilité
d'un dispositif de formation" Appendice 4
: Evaluation pour constituer des groupes
homogènes Appendice 5 :
Préconisations pour faire naître
la confiance Conditions à réunir pour
garder un emploi consolidé (Tableau)
Bibliographie
Un passage <<Pour
qualifier cette fonction d'accompagnement en
entreprise, on utilise volontiers le terme de
"tutorat". Il s'applique bien sou-vent à des
stagiaires qui ont besoin d'un
référent dans l'entreprise. Cela
facilite la prise de contact et ainsi les questions
qui surviennent à l'esprit de la personne
nouvelle trouvent un lieu de réponse
précis et privilégié. Non
seulement cette procédure concerne les
stagiaires mais aussi les nouveaux salariés
dans l'entreprise, en particulier quand ils sont
jeunes et qu'ils ont donc des difficultés
à saisir le fonctionnement du
système. "A bien des égards, le
tutorat peut être considéré
comme un relais nécessaire à
l'apprentissage des codes qui régissent le
travail et l'emploi dans une entreprise. Comme son
nom l'indique, c'est l'appui à partir duquel
s'acquiert la force de l'autonomie. C'est de cette
conception qu'est tirée la définition
du tutorat revendiquée par ceux qui ont
bénéficié d'une aide à
l'insertion par le travail : "Celui qui est en
insertion est nouveau dans l'entreprise (...) En
général, il a peur de ne pas pouvoir
assumer son poste. Il est terriblement
vulnérable parce qu'il n'appartient à
aucun des groupes de solidarité qui existent
dans l'entreprise. Donc, la première chose
sur laquelle on insiste et sur laquelle on revient
tout le temps, c'est la confiance. Il faut que la
personne prenne sur elle contre sa peur pour
retrouver confiance en elle. Et il faut donc que
les patrons et les autres la mettent en confiance.
C'est la première tâche du tuteur
(...). Celui qui est en insertion attend du tuteur
à la fois une information technique et aussi
(...) qu'il facilite la communication, autant sur
le plan humain que sur le plan technique (...). Et
puis, celui qui arrive a du mal à se situer
dans tous les rapports de force qui existent dans
l'entre-prise. C'est au tuteur de l'y
aider.>> p. 122 Commentaire
Un livre
intéressant pour comprendre les
problèmes que pose un illettré dans
une entreprise.