Pour l'honneur
de l'école André de
Peretti Editions
Hachette Education ISBN: 2-01-170675-0
(2000) Dernière de
couverture
« Que faut-il
entendre ? Et que faut-il croire sur le
système éducatif et culturel
français ? Effondrement ? " Naufrage
scolaire " ? " Désastre sans
précédent " ? " La fin de
l'école républicaine " ? "
L'enseignement malade de l'égalitarisme " ?
" L'enseignement en détresse " ? " Un ratage
historique " ? " On liquide les profs " ? "
L'horreur pédagogique " ? " À bas les
élèves " ? " Le massacre des
Innocents " ? Que l'esprit
critique et la " méthode " nous gardent de
telles défaillances, ou nous aident à
nous en " défausser " ! Mais, qu'on ne m'en
veuille pas (ou qu'on m'en veuille !), il y a une
autre faute (de goût ?), inadmissible,
inexcusable qui me fait quitter l'ordre de
l'humour. C'est la faute, non " à
Voltaire ou à
Rousseau " , mais " à " l'outrance des
analyses tournées en dénonciation et
dérisions. Et j'ajoute : à l'outrance
développée en forme de
prophétisme catastrophique. Non et non !
L'outrance, vache, est folle. Et nous ne pourrons
pas dire que nous n'avons pas été
prévenus. » André de
Peretti livre ici une analyse mordante et non moins
précise et avisée des débats
qui animent les réformes et les discours sur
le système éducatif français.
II s'attaque aux contempteurs de l'école qui
méprisent leur sujet plus qu'ils ne le
maîtrisent et dénonce cette imposture
de la pensée qui consiste à masquer
des pans entiers d'une réalité
française positive et performante, pour
détruire sans cesse ce qu'il s'agit de
consolider. André de
Peretti a assumé des
responsabilités multiples
d'ingénieur, de professeur, de
parlementaire, de formateur, de chercheur. ll a
été conseiller de plusieurs ministres
de l'Éducation et a présidé
une commission ministérielle sur la
formation des personnels de l'Éducation
nationale pour le ministre Alain Savary.
André de Peretti est une des figures les
plus marquante du monde de l'éducation de
ces dernières décennies. Table des
matières Introduction
:Excès et mesures ? PARTIE
1 L'imbroglio des
querelles anciennes et toujours modernes
! CHAPITRE 1 Une
perplexité mondiale CHAPITRE 2 La
querelle des anciennetés CHAPITRE 3
Absolutisme et quiétisme CHAPITRE 4 Ordre et
liberté CHAPITRE 5
École des notables et École du
peuple CHAPITRE 6 Le
stupide XIX e siècle CHAPITRE 7
Élitisme ou démocratie CHAPITRE 8
Intermède d'une étude de cas : la (
réforme de 1902 » (avant, pendant,
après) L'Ecole
française peut-elle convenir à notre
temps? CHAPITRE 9
L'imbroglio perpétué ? CHAPITRE 10 Le
mythe identitaire CHAPTIRE 11
Stagnation sur un demi-siècle CHAPITRE 12
Évolutions et transvaluations CHAPITRE 13
Explosions scolaires et universitaires CHAPITRE 14 Grandes
manoeuvres (ou l'imbroglio retrouvé
?) CHAPITRE 15 La
revanche des adultes et des clercs CHAPITRE 16
Cohabitation et manifestations II
Problèmes de qualité, de
dimensionnement, d'organisation et de
formation Querelles
qualitatives et
quantitatives CHAPITRE 17 Du
niveau CHAPITRE 18 Mythe
du niveau et mécanisme de
défense CHAPITRE 19
Repères factuels sur la qualité de
l'École CHAPITRE 20 Malaise
des collèges? CHAPITRE 21
Indicateurs pour les lycées CHAPITRE 22
Interrogations sur les dimensions de nos structures
scolaires CHAPITRE 23
Recensions à l'échelle
mondiale CHAPITRE 24
Expérimentations et investigations
approfondies Complexité
et chances de l'organisation
scolaire CHAPITRE 25 Classes
et phénomènes de groupe CHAPITRE 26
Modèles, fonctions et finalités de
l'École CHAPITRE 27 Des
élèves et des rôles CHAPITRE 28
Organisation et variété de
groupements d'élèves CHAPITRE 29
Architecture de l'enseignement et antinomies
à contenir ... CHAPITRE 30 Pour ou
contre la pédagogie et les sciences de
l'éducation CHAPTI'RE 31
Évaluation et formation CHAPITRE 32 Pour
l'honneur de l'École Bibliographie
Index Un passage <<Mythe du
niveau et mécanisme de
défense En fait, et mises
à part les études des chercheurs et
d'experts, qui restent encore confidentielles, les
enseignants, qui parlent si fréquemment du
niveau qui baisse), ne se réfèrent
à aucun fondement critique ni à
aucune référence sérieuse. Il
s'agit d'une trop habituelle rengaine (ou
même d'un tic culturel ou professionnel) qui
peut s'expliquer dans la convergence de mobiles
divers. Par cette
expression toute faite et qui dispense de toute
recherche difficile, tel enseignant peut tout
d'abord expliciter les difficultés qu'il
ressent de façon croissante dans son
métier. Ou bien il exprime la surprise qu'il
éprouve, une année
déterminée, à rencontrer des
problèmes insolites pour lui, dans une
classe particulière, sur une discipline
donnée, et par rapport à quoi il
extrapole trop promptement. Parfois c'est sa
lassitude professionnelle ou des
contrariétés qu'il annonce, à
mi-course de sa carrière : et il faut lire
que c'est bien le niveau de son enthousiasme ou de
ses espoirs professionnels qui a
baissé. Dans beaucoup de
cas, il peut s'agir de problèmes d'humeur
conjoncturels pour certains enseignants : à
l'égard d'un groupe d'élèves,
ou vis-à-vis de leurs collègues, ou
encore en raison de modifications de leur travail
par suite de réformes, de rénovations
ou de conditions locales
différentes. Il est habituel de
signifier son embarras devant une classe plus
hétérogène, ou dont les
élèves n'ont pas les habitudes
méthodologiques et les connaissances qu'on
souhaiterait acquises depuis l'année
précédente : il faut alors lire que
c'est le niveau des facilités
pédagogiques qui a baissé (ou le
niveau de la complexité d'enseigner qui
s'est élevé). C'est aussi un
langage-réflexe devant les modifications
incessantes des conditions d'enseignement qu'impose
le zèle inépuisable des cabinets
ministériels en succession
accélérée. La plupart du
temps, c'est pour un enseignant une façon de
se consoler ou de se dédouaner de
résultats toujours insuffisants (à
ses yeux ou aux yeux des autres) obtenus par ses
élèves. Il est aisé de
constater que les professeurs
réfèrent trop fréquemment
leurs appréciations non pas à des
objectifs accessibles mais à des
finalités culturelles, par définition
inaccessibles. C'est aussi une façon de se
défouler de l'ambiguïté
naturelle à l'égard des
jeunes. C'est
également une bonne manière pour
s'affirmer rigoureux, à bon compte, dans
l'aréopage des collègues enseignants.
C'est enfin une manière facile de fronder
les parents, l'État ou la nation, et de
rehausser sa propre qualification ou de
défendre son savoir fragilisé par
l'accélération technique et
scientifique. Toutefois, ce jeu
de renvoi des responsabilités, après
un temps de badinage, s'est élevé
d'un cran. Il a pu servir de discours de lutte en
direction d'interlocuteurs multiples, avec une
ambiguïté encore accrue, sinon quelque
" dommage " à produire.>> p.
185 Commentaire On peut voir ce livre en
intégralité sur: http://francois.muller.free.fr/diversifier/ecole/index.htm Un livre qui fait
réfléchir sur tous les problèmes de
l'école écrit par un homme consciencieux et
possédant une grande expérience