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Le groupe: Manuel de psychanalyse de groupe

Claudio Neri

 

Editions Dunod (1997). ISBN: 2-10-003008-6

Dernière de couverture

«L'ouvrage de Claudio Neri constitue un événement parce qu'il apporte une perspective innovante sur une question qui ne s'inscrit pas directement dans la tradition française de l'approche psychanalytique du groupe.

Ce livre s'organise autour d'un modèle d'intelligibilité centré sur la «naturalisation» de la théorie du champ dans la compréhension psychanalytique du groupe. Les travaux de M. et W. Baranger avaient introduit l'idée de base que le fantasme inconscient du couple analyste analysant est une forme et une force organisatrices du processus psychanalystique ; psychanalyste et patient participent au même processus dynamique. En étendant la notion de champ bipersonnel à la situation analytique du groupe, Claudio Neri inscrit sa recherche dans l'investigation bionienne sur les caractéristiques psychiques propres à l'espace groupal. Cette «naturalisation», transforme considérablement les enjeux d'intelligibilité des processus interpersonnels et du dispositif méthodologique qui les rend pensables et traitables.

Le concept de commuting, que C. Neri utilise pour décrire le passage et les relations entre la dimension de l'individu et la dimension du groupe, s'inscrit dans une tentative pour rendre compte de cet échange entre les espaces intrapsychiques et l'espace du groupe. Avec les concepts de champ, de commuting, de sémiosphère, nous sommes dans une logique des implications réciproques du sujet et de l'objet - pas l'un sans l'autre - qui renouvelle la compréhension de l'appareil psychique.

C'est dire combien ce livre possède des qualités d'enseignement remarquables qui ouvrent la voie à la connaissance de cette part de la psyché engagée dans l'âme du groupe. Si l'adjectif ne s'était pas stupidement dévalué, on dirait de cet ouvrage qu'il est un manuel, l'œuvre d'un artisan attentif à la liberté de lecture de ses invités».René Kaës

Claudio Neri, neuropsychiatre, psychanalyste, enseigne la théorie et la technique de la dynamique de groupe à la faculté de psychologie de l'université «La Sapienza» (Rome).

Table des matières

PRÉFACE À L'ÉDITION FRANÇAISE

AVANT-PROPOS

INTRODUCTION

I . LE TRAVAIL ANALYTIQUE

Aperçu historique

À travers un demi-siècle, 8 • Le transfert dans le groupe, 9 • Foulkes, 10 • Bion, 12 • Observations, 16.

Une vue d'ensemble

Les individus, 18 • Les relations interpersonnelles, 19 • Interaction entre les individus et le groupe, 22 • Les phénomènes transpersonnels, 23 • La technique, 25.

2. L'ÉVOLUTION DU GROUPE

L'État groupal naissant

L'attente messianique et l'illusion groupale, 28 • La dépersonnalisation, 29 • Un carrefour, 30 • La technique, 31.

Le stade de la communauté des frères

Jean-Paul Sartre, 33 • La conscience d'être un groupe, 33 • La communauté des frères, 34 • La technique, 35.

L'espace commun du groupe

La création de l'espace-temps, 36 • La peau mentale, 37.

Le genius loti

Une divinité du lieu, 38 • La sociabilité syncrétique, 39 • L'identité du groupe, 41 • Le genius loti et le leader du groupe, 41.

3. LE CHAMP

Le champ

Le champ, l'espace, le setting, 44 • Le champ comme dépôt transpersonnel, 46 • Le champ-état mental, 49 • La synchronicité, 52 L'interdépendance, 53 • Considérations finales, 54.

L'autoreprésentation et la sémiosphère

L'autoreprésentation, 56 • Le cinéma, le théâtre, la littérature, 57 Le travail de la représentation, 58 • Le rêve en tant que langage, 59 • Un autobus-cabinet, 60 • Rêves personnels et rêves pour le compte du groupe, 61 • L'image de soi et la représentation du groupe, 62 Un ensemble multi-dimensionnel, 64 • La technique, 64.

4. LA PENSÉE DE GROUPE

Le cerveau et l'esprit

La pensée primitive et la pensée évoluée, 68 • Coexistence de la pensée primitive et de la pensée évoluée, 70 • Les unités supra-individuelles pensantes d'ordre supérieur, 74 • Faire de la place, 75 La syntonie, 76.

Les caractéristiques de la pensée de groupe

La pensée dans le petit groupe à visée psychanalytique, 77 • Globalité et multiformité, 78.

La fonction thérapeutique de la pensée de groupe

La capacité métabolique, 80 • Une pensée qui agit hors de l'individu, 81 • Un espace pour la pensée, 82 • La technique, 83.

Les conditions nécessaires pour la pensée de groupe

La présence du groupe, 83 • La présence du groupe et l'espace commun, 86 • Une constellation, 86.

La mimésis

La mimésis, 89 • La transformation en « K » et l'évolution en « O », 90 • Efficacité de la mimésis, 91 • Concrétude de la mimésis dans le groupe, 92 • La technique, 93.

Oscillations entre les émotions et la pensée

La conception classique et la conception psychanalytique, 94 • Les oscillations, 95 • Destructurer, 95.

5. LE GROUPE ET L'INDIVIDU

L'arrivée de nouveaux membres Les enveloppes, 100 -De l'extérieur à l'intérieur, 101 • Observations, 103.

Le vécu du groupe à l'arrivée des nouveaux membres

Un rite de passage, 104 • Le groupe et l'anti-groupe, 104 • Les anciens membres : des morts qui reviennent, 105 • Observations, 106.

Le groupe comme objet-soi

Quelques fonctions thérapeutiques du groupe, 107 • Le groupe comme objet-soi, 108 • La technique, 111.

La narration efficace

Le eommuting, 113 • De raconter jusqu'à devenir un personnage du récit, 115 • Les conditions pour que se réalise un récit efficace, 116 -Le Sprechgesang ou chant parlé, 117 • L'interprétation insaturée, 119.

La diffusion transtemporelle

La technique, 123.

ANNEXES

Le groupe et la masse psychologique

La transformation d'un groupe en institution L'efficacité thérapeutique du groupe

GLOSSAIRE - BIBLIOGRAPHIE - TABLE DES ENCADRÉS - INDEX ANALYTIQUE - INDEX DES NOMS PROPRES

Un passage

<<Les transformations constantes et spontanées de la pensée et des passions peuvent parfois se bloquer, ce qui entrave et gêne considérablement tout le fonctionnement du groupe. L'impossibilité de vivre, de participer et de connaître un sentiment donné (par exemple, la dépression et le sentiment de perte) peut se traduire par un état mental (tel qu'une sensation d'oppression) présent chez la plupart des membres et qui se manifeste dès que le groupe se réunit. D'autres fois, l'oscillation entre les passions et la pensée se bloque à la suite d'un processus d'institutionnalisation des croyances, des émotions et des fantasmes, qui les transforme en cérémonies vides et stéréotypées. D'autres fois encore, ce blocage peut entraîner la division du groupe en deux sous-groupes, qui s'opposent, s'entravent et se stabilisent mutuellement. Selon la terminologie de Bion, il s'agit dans ce cas d'un « schisme ».

Pour faire face à ces situations de blocage, l'analyste doit, dans certains cas, favoriser la liaison. Dans d'autres cas, il doit faire en sorte que se réalisent de meilleures conditions de sécurité, qui sous-tendent cette liaison. La sécurité permet par exemple aux membres du groupe, qui pourraient et voudraient faire part de leurs pensées et de leurs affects plus intimes, d'intervenir. Leur silence peut dépendre en effet de ce que la situation du groupe est si intensément animée et passionnelle qu'ils préfèrent rester dans la position plus tranquille et protégée d'observateurs silencieux. Si l'analyste introduit des tons plus calmes, ces membres se sentent « autorisés » à exprimer ce qu'ils ont dans le cœur et dans l'esprit. Le travail du groupe dans son ensemble retrouve son efficacité grâce à leur apport (cf. A. Baruzzi, 1980).

D'autres fois encore, il ne s'agit pas de favoriser de meilleures conditions de sécurité, mais de dé-structurer un « agrégat affectifcognitif » défensif et paralysant qui opère d'une manière cachée en bloquant le groupe. L'opération de dé-structurer peut prendre des formes différentes : la forme, active et éclatante, du happening et du brain storming ; progressive et continue, du travail des associations et des interprétations ; ciblée et subtile, de la perception de la demande, masquée et en suspens au-delà (et au milieu) du blocage ou de la turbulence. Dé-structurer vise, en tout état de cause, à démanteler les idéologies, les constructions verbales et les stratégies défensives pour que les pensées puissent s'inscrire dans des contextes émotionnels émergents (ou « champs émotionnels »). Ceci contribue aussi à faire en sorte que chacun des membres abandonne son îlot éventuel de « non-participation » qui le protège et qui, toutefois, L'empêche en même temps de fournir son apport et de tirer profit de la pensée de groupe (cf. F. Corrao, 1985, p. 15 ; R. Bodei, 1991).>> p.96

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