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La dynamique des groupes

Jean Maisonneuve

 

Que-sais-je n°1306 P.U.F. (1968) ISBN: 2-13-038225-8

Table des matières

INTRODUCTION

PREMIÈRE PARTIE

LES PRINCIPAUX THÈMES DE RECHERCHE EN DYNAMIQUE DES GROUPES

Chapitre Premier - Courants de recherche et notions de base

- II. - Le problème de la cohésion; conformisme et déviationnisme

- III. - Changement et résistance au changement

- IV. - Les processus d'interaction ......

- V. - Leadership et influence sociale

- VI. - Affectivité et liens collectifs.

SECONDE PARTIE

LES APPLICATIONS DE LA DYNAMIQUE DES GROUPES

Remarques préliminaires sur l'intervention

Chapitre VII. - La formation psychosociologique, son sens, ses niveaux

- VIII. - Les méthodes de formation en petits groupes (réunions-discussions, séminaires de groupe de base, cycles d'évolution professionnelle)

Conclusion

Bibliographie Sommaire

Un passage

 

<<. Les hypothèses de Bion. - Les conceptions du psychiatre anglais W. R. Bion se fondent sur une expérience intensive de groupes thérapeutiques consistant en échanges libres, sans ordre du jour ni leader désigné. Bien qu'il s'inspire largement de Freud et de M. Klein, Bion dégage un ensemble de concepts et de schèmes de portée spécifiquement collective et concernant les émotions de groupe.

Essayons de présenter les éléments essentiels d'un ouvrage complexe et parfois obscur (bib).

La vie d'un groupe, quel qu'il soit, se poursuit à deux niveaux

- Un niveau manifeste, rationnel, conscient, celui des tâches, en rapport direct avec la réalité objective. Bion nomme ce niveau « groupe de travail » (ajoutant même souvent « spécialisé »). L'activité y suppose un apprentissage et se trouve normalement facilitée par une structure institutionnelle et divers systèmes de contrôle acceptés par des membres qui coopèrent volontairement.

Un niveau implicite, irrationnel, généralement inconscient et irréaliste, dominé par des fantasmes. L'activité mentale de ce " groupe de base"

est « instantanée et instinctive » ; elle n'exige aucune formation ni aptitude spéciale à coopérer, mais suppose seulement une « valence » - terme emprunté à la chimie pour exprimer la disposition spontanée des individus à entrer en combinaison avec le reste du groupe et conformer ses sentiments et sa conduite avec ce que Bion nomme les " hypothèses de base". Or, ces processus viennent perturber plus gravement la coopération rationnelle aussi longtemps qu'ils restent non élucidés et non maîtrisés.

Le terme "d'hypothèse de base " désigne des attitudes ou plutôt des schèmes mentaux collectifs (group mentality). Après une série de recherches, Bion fut conduit à distinguer trois schèmes entre lesquels oscillerait la vie émotionnelle des groupes et qui constituent à ses yeux des " instruments" pertinents pour démêler le matériel chaotique qui émerge au cours des séances de groupe.

A) La dépendance. - Lorsque le groupe adopte inconsciemment ce schème, il se conduit comme s'il existait uniquement pour être protégé par une personne ou une idée ou un symbole dont " la fonction est d'assurer la sécurité d'un organisme immature", de lui fournir une nourriture matérielle et spirituelle. Cet état ne se maintient que si le leader accepte complémentairement le rôle omnipotent et protecteur, qu'on cherche à lui conférer.

Toutefois, dans un tel cas, le sentiment de sécurité est lié chez plusieurs membres à un sentiment d'impuissance et de frustration ; non seulement chez les " ambitieux" mais chez tous ceux qui aspireraient à se faire entendre sans oser entrer en compétition avec le leader. Certains se sentent même coupables dans la mesure où ils ont l'impression d'exiger trop et de donner peu.

B) L'attaque-fuite (fight-flight) - Le groupe se conduit alors comme s'il ne pouvait subsister qu'en luttant contre un danger diffus ou en le fuyant. Le leader correspondant à ce schème est celui dont les interventions donnent précisément aux membres des occasions de fuite ou d'agression; il ressuscite des fantasmes liés à l'image du père terrible. Ce couple d'attitudes peut être dirigé tantôt contre un leader qui refuserait d'assurer la sécurité du schème de dépendance, tantôt contre tel membre ou tel sous-groupe qui serait perçu comme déviant ou traître ; ainsi s'exprime l'incapacité actuelle du groupe à comprendre et à aimer.

C) Le couplage (pairing). - Alors que les émotions liées au schème précédent étaient à base de colère et de haine, elles sont ici de l'ordre de l'amour et de l'espoir. Cette atmosphère, selon Bion, serait dans les groupes naissants amorcée et symbolisée par la formation de paires et de relations d'intimité au sein du groupe; elle impliquerait l'attente d'un " sauveur" à naître, capable de transformer le groupe, de l'arracher à la destruction et au désespoir. Etat qui ne saurait subsister que pour autant qu'il ne se prétend pas réalisé, puisque l'espoir cesserait en tant que tel. Ce processus de couplage, d'affinité reposerait en dernière analyse moins sur le souci de procréation, de production, que sur la recherche inquiète d'un complément.>> P.72

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