L'Europe
s'élargit au risque du morcellement. Demain,
une constitution, un Président, ou deux,
pour l'unification, au risque qu'elle soit trop
formelle!
Mais comment conjuguer au mieux unité
et diversité? Pas seulement d'en haut !Il
faut que les Européens puissent se
reconnaître et s'inventer à travers
des rencontres, des échanges: de
l'école à l'université comme
ensuite aux plans politiques, économiques,
associatifs.
Aujourd'hui, les échanges
s'accroissent en nombre et en durée. Cela
permet de mieux comprendre et traiter ressemblances
et différences. Non sans avoir besoin de
s'appuyer sur une révolution mentale : une
autre mobilité, une autre
compréhension de l'histoire, des traitements
plus adaptatifs des conflits, des cultures
cultivées, médiatiques, nationales et
régionales en dialogue.
Nouvelle culture à partager, à
inventer, pour entraîner l'Europe dans un
projet démocratique. Pour la rendre plus
proche d'un monde qui doit, lui aussi, comprendre
et composer sa diversité.
Dynamiques interculturelles pour l'Europe
présente expériences,
méthodes, évaluations, formations
approfondies en partie déjà mises en
oeuvre. L'Europe, région du monde, ne se
construit qu'en inventant son propre modèle
de société.
Au coeur de l'interculturalité
européenne, les auteurs, universitaires
et consultants, s'appuient sur leurs communes
contributions antérieures qui, de
Pédagogie des rencontres interculturelles
à L'histoire interculturelle des
sociétés, sont déjà
publiées chez Anthropos. Leur Guide de
l'interculturel en formation est publié chez
Retz.
Table des
matières
Préface
de Lucette Colin et Remi Hess, Le monde, l'Europe
et le résidu Introduction :
Dynamiques interculturelles factuelles et
volontaires
PREMIÈRE.
PARTIE : ÉCHANGES EN
EUROPE
Introduction
à la première partie
Chapitre I :
Cultures et sociétés
Chapitre II :
Évolution, évaluation de la
compréhension interculturelle en
Europe
Chapitre III :
Évolution, évaluation des
échanges franco-allemands
Chapitre IV : Une
Europe multiculturelle, transculturelle,
interculturelle ?
DEUXIÈME.
PARTIE : EXPÉRIENCES ET
MÉTHODES
Introduction
à la deuxième partie
Chapitre V :
Processus de communication et apprentissage
interculturel
Chapitre VI :
L'observation-participante
Chapitre VII :
Évaluations et animations : de
l'école au théâtre
Chapitre VIII La
recherche-formation
I'ROISIEME
PARTIE : ÉVALUATIONS ET
PERSPECTIVES
Introduction
à la troisième partie
Chapitre 1X :
L'évolution historique de la notion
d'évaluation
Chapitre X : Les
champs de l'évaluation
Chapitre XI :
Groupe interculturel en discussion
évaluative de son échange
enregistré
Chapitre XII :
Évaluer : associer animation, formation et
recherche
QUATRIÈME
PARTIE : FORMATIONS APPROFONDIES POUR
L'EUROPE
Introduction
à la quatrième partie
Chapitre XIII
Formations interculturelles : une comparaison
internationale
Chapitre XIV
Formations interculturelles : compétences et
diplômes
Chapitre XV : Pays
et personnes : formations approfondies pour
l'Europe
Conclusion : Dans
l'espace-temps des nations, de l'Europe et du
monde
Bibliographie
complémentaire
Un passage
<<
L'échange de groupe enregistré est
évalué en discussion
Le
processus de la discussion de groupe part de
l'idée que l'on ne peut saisir l'opinion des
gens que dans un médium fluide comme l'est,
par exemple, la situation de communication. Dans
cet esprit, on renonça au questionnaire. On
tenta d'établir, autour du thème
étudié, la conversation la plus
naturelle possible comme si l'on conversait dans un
restaurant ou dans le compartiment d'un
train.
Au
départ, on a un "stimulus de base". Dans la
recherche originale de Francfort, il s'agissait
d'une lettre d'un soldat américain
rapportant ses expériences en Allemagne. La
discussion qui s'ensuit est enregistrée puis
transcrite et interprétée.
Le
thème de l'étude était la
position des Allemands par rapport au
national-socialisme. La lettre qui servait de
stimulus de base était construite de telle
façon que tous les problèmes au sujet
desquels on voulait pousser les participants
à s'exprimer se trouvaient
présentés sous forme
antithétique. Par exemple : d'un
côté, les Allemands s'efforcent
d'être de bons démocrates; de l'autre,
ils font l'éloge d'Hitler pour avoir fait
régner l'ordre et résorber le
chômage.
Cette
forme antithétique se révéla
comme la mieux adaptée à son but, car
elle provoqua dans les groupes des discussions
animées. En effet, chaque groupe pouvait
s'identifier à l'un ou à l'autre des
énoncés, les confirmer ou les
critiquer. C'est ainsi que des chercheurs
francfortois, sous la direction de Theodor W.
Adorno eurent accès à un riche
matériel qui aurait été
difficile à obtenir au cours
d'entretiens.
Cette
méthode est parfaitement adaptée
à l'évaluation des processus de
groupes interculturels. L'objection principale que
l'on pourrait faire consiste à dire que
malgré une situation de parole relativement
naturelle par rapport à celle de
l'entretien, on ne supprime pas la distance entre
le chercheur et le groupe. C'est exact, dans le
projet francfortois, les participants restent les
objets d'une expérience et les chercheurs
sont toujours les maîtres du processus. La
modification de la méthode s'est par la
suite développée dans des projets de
la HSFK puis dans le cadre d'un programme de
l'OPAJ. Les conditions suivantes (devaient alors
être réunies : les chercheurs sont
membres du groupe. ils prennent part à la
discussion comme les participants ; le stimulus de
base est le thème ou le
métathème de la rencontre ; la
discussion est enregistrée sur
magnétophone ;la transcription en est
adressée à chacun des participants
;la transcription et un play-back de
l'enregistrement sont «
interprétés - au cours d'une seconde
discussion du groupe (Krüger, Nicklas,
Schülein, 1990).
Par cet
engrenage, la discussion de groupe devint
elle-même une partie du processus de groupe.
Cette discussion n'a pas directement pour but de
résoudre des problèmes
d'évaluation. Elle a cependant toute une
série d'avantages qui la recommande
particulièrement dans le cas d'une
évaluation de processus d'apprentissages
interculturels.
Précisons
ces avantages. La discussion de groupe est tout
à fait apte : à rendre visible la
dynamique des groupes interculturels ; à
permettre la formation des opinions en relation
à cette dynamique ; à étudier
comment les informations externes se transforment
à l'intérieur du groupe ; à
mettre en oeuvre des processus d'apprentissage et
à les reproduire ; et même à
favoriser la découverte et
l'élaboration des structures de conscience
latentes chez les participants.>> p.197,
198
Commentaire
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