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Une société en quête de sens

Jean Baptiste Foucauld Denis Piveteau

 

 Editions Odile Jacob. ISBN: 2-7381-352-9 (1996)

Dernière de couverture

             L'exclusion est à la société de demain ce que la question ouvrière fut à la société d'hier. Notre génération est en train de rater son rendez-vous avec l'emploi là où les précédentes, celles de l'après-guerre en particulier, avaient réussi à surmonter les échecs du passé et à assurer une croissance pour tous.

             La crise de l'emploi ne peut être dissociée de deux autres crises, celle du lien social et celle du sens. En effet, perdre son emploi a des conséquences bien au-delà de la sphère professionnelle. Et, à l'inverse, retrouver un emploi, pour celui qui l'a perdu depuis longtemps, passe bien souvent par la reconstruction d'une identité et d'un lien relationnel.

             Aucun projet politique ne peut se borner à des mesures purement techniques. II faut que la société s'anime : davantage de coopération, plus d'initiative ; il faut aussi qu'elle accepte de nouvelles contraintes et organise l'expression des conflits.

 

Jean-Baptiste de Foucauld, ancien commissaire au Plan, fut également conseiller de Jacques Delors. II préside, depuis 1985, l'association "Solidarités nouvelles face au chômage".

Denis Piveteau, maître des requêtes au Conseil d'Etat, est spécialisé dans les questions sociales et intervient comme bénévole du Secours catholique dans une permanence d'accueil pour chômeurs.

 Table des matières

PREMIÈRE PARTIE

La recomposition de l'emploi à l'épreuve

Chapitre premier : LES NOUVELLES EXIGENCES DE L'EMPLOI .

L'ardente obligation d'initiative

La requalification professionnelle permanente

Une nouvelle exigence : la qualification relationnelle

Pas d'individualisme possible sans davantage de coopération

Les nouvelles contradictions du capitalisme « tertiaire »

Chapitre 2: LA RECHERCHE TÂTONNANTE DE NOUVELLES RÉGULATIONS

Les pièges de la désinflation compétitive

La résistance à la baisse des taux d'intérêt réels

Une mondialisation accélérée et mal régulée

De nouvelles relations entre coût du travail et emploi

Flexibilité, précarité et sécurité

L'introuvable régulation par le temps

Une société en quête de sens

Chapitre 3 : L'ALTÉRATION DES RESSORTS DE I.A COHÉSION SOCIALE

Les Trente glorieuses, ou le « carré parfait » de la cohésion sociale

Une initiative désormais sans collier

Une contrainte toujours plus décalée

La dilution croissante du conflit

Un cadre coopératif bouleversé

 

 

 

 

DEUXIÈME PARTIE

Le lien social aléatoire

Chapitre 4 : LE LIEN INTERPERSONNEL EN LIBRE SERVICE

Constituer son lien social à la sueur de son front

Au supermarché des relations sociales

Décomposition et recomposition du lien social

À la recherche de l'< entourage » perdu

Des relations électives, ou comment éviter le conflit

La solidarité froide

Institutionnalisé, le « social » se rétrécit

Le paradoxe de la revalorisation du travail

 

Chapitre 5 : L'EXCEPTION FRANÇAISE ET LE CHÔMAGE

Le double refus français

Peur du face-à-face et méfiance du côte-à-côte

Une gestion archaique des conflits

Conflits du « tout-ou-rien » et conflits du « plus-ou-moins »

Le mirage des face-à-face qui n'en sont pas

 Chapitre 6 : LA MODERNITÉ ET LE CHOC DU SENS

L'aliénation de tous fait l'exclusion de quelques-uns

La fin des grands systèmes de sens

Sens et progrès : la quête inachevée d'une dynamique

La cohésion sociale et le choc de la modernité

TROISIÈME PARTIE

L'exclusion du sens

 Chapitre 7 : CRISE DU SENS, CRISE DU LIEN SOCIAL, CRISE DE L'EMPLOI : TROIS SYMPTÔMES D'UN MAL UNIQUE

Les emplois de service, un choix de société au quotidien

Les services de proximité et le rapport à l'autre

Le partage du travail, c'est aussi une question de sens

Crise du sens et lutte des places

Une nouvelle étape de la démocratie : combattre pour le sens ,

Chapitre 8 : L'EXCLUSION, DE L'APPROCHE HUMANITAIRE AU CONCEPT POLITIQUE

Un paradigme contesté

Exclusion et exploitation

L'aliénation des « inclus »

Mobiliser de nouvelles ressources politiques

  QUATRIÈME PARTIE

Le « carré parfait » de la cohésion sociale

 Chapitre 9: INITIATIVE, COOPÉRATION, CONFLIT ET CONTRAINTE : LA QUADRATURE DU SENS

Sens « autonomie » et sens « participation »

Les quatre pôles de l'échange social

Les sociétés instables de l'échange social bipolaire

Conjuguer les quatre pôles du carré parfait

L'équilibre du tabouret

Une pensée politique qui sache hybrider les contraires

 Chapitre 10 : DES ACTEURS DE SENS POUR RÉENCHANTER LE MONDE

Agir immédiatement pour refuser l'inadmissible

Acteurs économiques, acteurs politiques et acteurs de sens

Une fonction, mais pas de statut

Les acteurs de sens, pionniers du réenchantement du monde

CINQUIIÉME PARTIE

Un modèle de développement

choisi et solidaire

Chapitre II : L'ENGAGEMENT COOPÉRATIF POUR L'EMPLOI

L'échiquier de l'emploi

Prise de conscience, incitation publique, négociation : le nouveau

discours de la méthode

La question du salaire minimum, ou le débat sans débat

L'allégement des charges sociales, levier de négociation collective

L'engagement coopératif pour l'emploi

Chapitre 12: LE TEMPS CHOISI, OU L'INITIATIVE POUR LE SENS

Remettre en perspective la vie professionnelle

Le temps embastillé

La « longue marche » de la révolution du temps choisi

Instaurer un cadre attractif: les « protocoles de temps choisi . Des instruments pour amener le « temps choisi » à la reconnaissance sociale

De nouvelles régulations pour le travail

Temps choisi et temps réduit

La semaine de quatre jours : offrir l'option

Chapitre 13 : LE CONFLIT PARTICIPATIF

Aider ceux qui se taisent à prendre la parole

Une révolution copernicienne pour le syndicalisme

Faire participer les chômeurs sans légitimer le chômage

Les « usagers fragiles » des services publics

Un chèque associatif et syndical pour les chômeurs

De la représentation au partenariat

Chapitre 14: LES NOUVEAUX HORIZONS DE L'ÉTAT-PROVIDENCE

Redistribuer les droits et les devoirs

Du lien social naturel au lien sociétaire organisé : le devoir

d'entourage

L'État à visage humain

Planifier du bas vers le haut, en partant des besoins

lie service civil de solidarité

La caisse nationale d'assurance-temps

Conclusion Annex

Un passage

<<CRISE DU SENS ET LUTTE DES PLACES

Nous vivons une époque de survalorisation de l'individu. Nous vivons une époque d'individualisation du travail. Et, comme par transitivité, nous vivons une époque de sur-valorisation du travail. Ces trois mouvements complices concourent à ce que les questions économiques, sociales, et de sens, se conjuguent dans les mutations de notre vie collective. Ils ont aussi pour effet important d'introduire des rigidités supplémentaires.

Car plus nous sommes à nous-mêmes notre seul horizon et notre seul projet, et plus nous nous crispons sur nos situations acquises. Nous savons que nous ne sommes plus transportés par des cursus sociaux et professionnels, sur lesquels nous pourrions nous reposer comme les voyageurs d'une grosse berline sur leur voiturier. Chacun désormais est son propre cocher. Alors il faut serrer fort les rênes de son existence, puisque personne ne les tient plus pour nous, et que nous savons pouvoir tout perdre à ne les lâcher qu'un instant.

Bien différente de la vieille défense collective des « acquis sociaux », il naît une lutte nouvelle, plus sourde, plus groupusculaire et plus sauvage, de protection de notre petit pré. On a déjà eu l'occasion de souligner qu'au moment où le travail devient le passage toujours plus obligé de l'insertion sociale, il devient aussi, et pour les mêmes raisons, le bien très précieux auquel chacun se cramponne. Il faut ajouter maintenant que, par conséquent, alors que s'accumulent les raisons pour faire du travail un bien collectif, largement accessible et équitablement distribué, les ressorts d'un tel partage s'affaiblissent du même coup.

En somme, plus le travail est une chose importante, et plus il serait souhaitable qu'il se répartisse. Mais plus il est important, et plus il est précieux, donc plus on est enclin à l'accaparer. Paradoxe d'évidence, mais qui montre qu'on ne peut déployer le travail pour tous qu'en contribuant à ce que le non-travail ait aussi du sens. C'est là une des rigidités les plus ignorées de notre organisation économique : on pense souvent que l'individualisation croissante de la « valeur-travail », et l'affranchissement des rigidités statutaires et corporatives n'ont offert que des souplesses nouvelles. On oublie qu'elles ont fait naître un climat psychologique qui crée d'autres rigidités, puisqu'il fait obstacle à certaines formes de répartition du travail.>> p. 134

Commentaire 

Un livre bien utile pour nous aider à réfléchir à notre époque.

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