Face à la
violence dans la classe Ces enseignants
qui réussissent Rémi
Casanova Editions Matrice;
(2004) ISBN:
2-905642-77-7 (24 €) Dernière de
couverture II y a aujourd'hui
sur les terrains scolaires des praticiens qui sont
des experts. Ici nous allons à leur
rencontre, au coeur de l'enseignement primaire. Ils
réussissent à la fois à
enseigner et à prévenir la violence,
plutôt bien, dans ce même mouvement
intime et professionnel qui fonde une
pédagogie. Avec le temps, ils ont mis en
place un réseau de compétences qui en
fait des « maîtres d'école
». Cette formation tranquillement
pluridimensionnelle est à la portée
de tout enseignant, on ne peut que la souhaiter, y
compris dans le secondaire et le supérieur.
Ce sont des enseignants qui soient formateurs et
chercheurs qui manquent cruellement à
l'école, pour réussir. Jacques
Pain Rémi
Casanova a été pendant
vingt ans enseignant dans le primaire,
dans des écoles sectorisées
en ZEP Auteur d'une thèse en
Sciences de l'éducation sur la
violence dans la classe, il coordonne et
anime de nombreuses formations sur ce
thème. II est aujourd'hui
maître de conférences
à l'université Lille 3.
L'IRRAV (Institut de recherche, de
réflexion et d'action sur les
violences) s'intéresse à
toutes les initiatives qui apportent des
réponses aux
phénomènes de violence dans
le monde contemporain. Table des
matières Préface de
Jacques Pain. Avertissement.
Introduction. Des parcours de
réussite face à la violence dans la
classe Pourtant
déjà, une limitation externe: la
pédagogie ne peut pas tout Des parcours de
réussite Des personnes
très différentes Des tendances
pédagogique, relationnelle, juridique et
empirique, non enfermantes Des limites
internes à chaque tendance : le temps,
l'espace, la constance et l'amplitude L'efficacité
éthique, cadre pour un modèle
socialisant, pour des valeurs et des attitudes
Le concept
d'efficacité éthique Le modèle
socialisant des 4R : Repères,
Responsabilisation, Reconnaissance,
Respect Des attitudes
générales le pédagogue, le
maître, le cherchant La
"décentration éthique" comme valeur
déclinable Les attitudes en
classe : justesse et justice Vivre les
situations en classe : l'intériorité
distanciée Faire la classe :
la double logique de prévention
réactive et de réaction
préventive Pour un
fonctionnement en réseau L'aspect
relationnel La Loi et les lois,
ou la distanciation nécessaire La transgression et
la sanction. L'approche
individuelle La gestion du
groupe vers une "communication non-violente"
? L'axe
pédagogique (Pour une pratique
personnalisée) . Des contenus
signifiants adaptés ; des situations
cohérentes et variées Une
évaluation effective et non
stigmatisante. Un espace
accueillant : partagé, marqué,
décentralisé La question du
temps scolaire. Travailler avec
les familles, ou la "double estime articulée
et réciproque" Penser la
dialectique implication / distanciation
l'équipe, la formation,
l'extérieur Qu'est-ce qu'une
situation violente ? La violence dans la
classe, ses manifestations Se connaître
pour intervenir avec mesure. Une personne et un
cadre contenants Un modèle
à copier, imiter, ou à construire
? Pistes pour une
formation initiale et continuée Bibliographie
sélective. Postface de Jean-Pierre
Bagur Un passage <<Instauration de la
loi Dans le domaine
éducatif, la loi, qui pourtant
préexiste aux personnes, ne peut pas
s'imposer. Elle s'élabore, elle s'institue.
Elle décline, dans le domaine de tous les
apprentissages, les interdits fondateurs qui
assurent la pérennité des
sociétés depuis les origines
l'interdit du meurtre, car sa légalisation
entraîne des confrontations mortelles
permanentes, et rapidement la disparition du groupe
par manque de combattants , l'interdit de
l'inceste, car le renfermement sur soi -
au-delà de la question morale -
empêche l'extension du groupe , l'interdit du
parasitage, car il faut des producteurs et une
répartition des tâches pour
subsister. Face aux dérives de la
permissivité et de l'autoritarisme, la
définition de la loi est indispensable.
À ce niveau, apparaît encore la
liaison entre construction psychique et insertion
sociale. En effet, « le travail
éducatif proprement' dit consiste à
confronter la jouissance pulsionnelle à
l'ordre de la loi, aux interdits symboliques 162
». Dans l'articulation évoquée
précédemment, il faut « une Loi,
des points de repères, des règles,
pour qu'advienne un Sujet de désir 163
». Mais la frontière est parfois mince
entre Loi à visée
émancipatrice et lois à
conséquences liberticides. Il ne faut pas
confondre Loi et règles, de même
qu'imposition et institution de la loi. C'est la
raison pour laquelle des investissements
différents méritent d'être
proposés : d'un point de vue psychique,
l'interdit de la régression peut être
supporté par le permis de la parole , d'un
point de vue social, les contraintes
comportementales sont rendues acceptables par des
activités qui rendent possible un
investissement ailleurs jugé
transgressif Le plus souvent, loi
symbolique et loi juridique s'épaulent,
à l'image des dispositifs de y
triangulation, notamment « lorsque la parole
paternelle n'a pas correctement
opéré, la loi juridique - et
particulièrement la loi pénale -
fonctionne comme un point de butée, comme
une limite aidant le sujet à se
repérer », à trouver a
posteriori les éléments de
construction de la personnalité qui lui
firent défaut auparavant "'. À partir
de ce moment, l'Individu social peut devenir
être de désir, car « le
désir ne saurait naître lorsque les
pulsions ne rencontrent aucunes "bornes" ' ni non
plus lorsque l'enfant se trouve encapsulé
dans un narcissisme qui l'immobilise
».>>P. 88