PLAN
DU SITE
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Les enfants au
carré?
Une
prévention qui ne tourne pas rond
!
Collectif "Pas
de 0 de conduite"
Editions Erès
ISBN:
978-2-7492-1405-4 (2011)
12 €
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Dernière de
couverture
Le collectif
PasdeOdeconduite, fort de ses 200 000 signataires
et des 50 organismes qui le composent, oeuvre,
depuis 2006, pour faire reconnaître
l'importance et l'urgence de la prévention
prévenante en faveur des enfants. Mais pas
n'importe laquelle, et pas à n'importe quel
prix humain, social, éthique.
Dans ce nouvel
ouvrage, il dénonce les hiatus entre
prévention et évaluation des
comportements des enfants. Il précise en
quoi l'accompagnement vers la socialisation se
différencie des apprentissages
précoces de conduites adaptatives et analyse
les programmes dits de « promotion de la
santé mentale » concernant tous les
enfants dès 24 mois, leurs méthodes,
leurs fondements théoriques, leur cadre
d'application. Comment une politique
bénéfique pour l'enfance et la
famille pourrait-elle émerger de la logique
de contrôle qui prévaut actuellement ?
Malmener la dimension éthique dans le
rapport à l'enfant n'ouvre-t-il pas... sur
une impasse ? Car, enfin, mettre les enfants au
carré, ça ne tourne pas rond
!
Conformément
à l'esprit de travail multidisciplinaire et
citoyen du collectif PasdeOdeconduite, ces
questions sont ici abordées sous les aspects
psychologique, médical, éducatif,
philosophique, sociologique et
politique.
Avec la
participation de :
Claire Blain,
Daniel Calin, Pierre Delion, Pierre Frackowiak,
Vincent de Gaulejac, Nathalie Georges, Sylviane
Giampino, Bernard Golse, Roland Gori, Tim Greacen,
Marina Julienne, Christopher Lane, Isabelle Millon,
Sylvain Missonnier, Hubert Montagner, Michel
Parazelli, Christiane Simon-Lang, Pierre Suesser,
Serge Tisseron.
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Table des
matières
Prologue
Pierre Delion
Introduction
Pierre Suesser
ADAPTATION,
PRÉVENTION : QU'EST-CE QUI RIME, QU'EST-CE
QUI PRIME ?
Normer ou
prévenir ? Nathalie
Georges
Le projet Promat
:promouvoir la socialité à
l'école maternelle Tim
Greacen
Une alternative au
dépistage précoce : le Jeu des trois
figures en école maternelle Serge
Tisseron
Enfants, graines de
délinquants ? Témoignage
Marina Julienne
Les programmes
positivistes de prévention précoce.
Vers quel horizon politique ? Michel
Parazelli
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DE LA
SOCIALISATION À L'ÉDUCATION, PENSER
ET GRANDIR
Prédiction
et anticipation de la dynamique du grandir chez
l'enfant Sylvain
Missonnier
À la
rencontre des autres à La Maisonnée
Christiane Simon-Lang
Les ateliers philo
à l'école Isabelle
Milton
Du maternage
à l'éducation Daniel
Calin
La
résurgence de l'idée simpliste qu'on
peut et qu'il faut détecter
les « graines de violence » au cours de
la petite enfance Hubert
Montagner
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ENFANCE ET
FAMILLE :CONTRÔLE DES BILLETS OU INVITATION
AU VOYAGE
La
médicalisation des sentiments par la
psychiatrie et l'industrie pharmaceutique Interview
de Christopher Lane
L'obsession
évaluatrice et la nouvelle gestion publique
Vincent de Gaulejac
L'in-discipline et
l'indiscipline, des savoirs vers l'éducation
... Pierre Frackowiak
Démocratie
et subjectivité Roland
Gori
Conclusion
Bernard Golse
Postface
Sylviane Giampino
ANNEXES
Programmes de
« prévention en santé mentale
» quels fondements théoriques et quels
effets pratiques ?....
Santé
mentale pour tous à l'école
Claire Blain
Le dépistage
des bébés agités pour
prévenir la délinquanc c'est encore
et toujours non !
Socrate, la
ciguë et les futurs délinquants
Alerte ! La
prévention de la délinquance rapte
les bébés !
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Un passage
<<J'ai
toujours été frappé par ce
constat que l'école est organisée
depuis toujours pour le contrôle des acquis
provisoires des élèves dans les
matières scolaires, les disciplines, bien
cloison-nées, objets de progressions
rigoureuses, de répartitions par niveau et
par période de l'année. Les
interrogations après chaque cours, les
exercices de contrôle notés, les
compositions, les classements, les remises de prix,
les rituels comme la remise solennelle des
classements dans les classes : le directeur ou la
directrice qui passait dans chaque classe pour
distribuer les classements, avec ses éloges
et ses menaces, tantôt du premier au dernier,
tantôt du dernier au premier. Ennui profond
pour la moitié des élèves, de
la moyenne de la fameuse et incontournable courbe
de Gauss, terreur et humiliation pour les
élèves du quart faible, plaisir de la
compétition pour les élèves du
quart fort. Instituteur, je me demandais à
quoi servaient ces rites, s'ils avaient un sens,
s'ils étaient nécessaires pour
apprendre. On allait à l'école pour
être noté et classé, pas pour
apprendre. J'avais le souvenir de
l'élève qui avait remarqué que
les enfants des riches étaient tous dans le
quart fort. Il est vrai que, gosse de pauvre, j'y
étais aussi. Je ne voulais plus faire de
compositions et de classements malgré les
exigences de la directrice et les pressions du
collège quand j'avais un cM2, comme si
j'allais empêcher le collège d'assurer
sa rentrée si je ne classais pas les
élèves en y ajoutant des
précisions sur leur caractère et la
qualité de leur travail. Un jour, je
proposai à la directrice de faire le
classement devant elle à main levée,
qu'elle fasse les compositions, les corrige,
établisse le classement et compare avec le
mien. Évidemment, elle a refusé. J'ai
fait des compositions comme la classe
parallèle à la mienne et j'ai obtenu
le même classement que celui qui avait
été fait au
pifomètre
Je me demandais
comment les parents vivaient ce folklore ou ce
psychodrame. En interrogeant les parents des
enfants du quart faible, des gens comme ma famille,
je constatais le senti-ment de fatalité
terriblement répandu. J'ai observé
plus tard, étant inspecteur,
libéré des classements par la loi de
1989, que les parents des milieux les plus
défavorisés étaient aussi
attachés aux classements, pas pour les
mêmes raisons sans doute que les parents du
quart favorisé, attachés à
l'idée d'émulation et de
compétition entre enfants du même
milieu. Peut-être avec l'espoir ou le
rêve que leurs enfants seraient mieux
classés qu'eux quand ils étaient
élèves.>> p.184 Pierre
Frackowiak
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Commentaire
Un livre utile
où je retrouve certaines de mes idées
sur les risques de l'évaluation et de la
médicalisation.
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