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DU SITE
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Est-il encore
possible d'éduquer?
Paul
Malartre
Editions de l(Atelier,
Editions Ouvrières. ISBN: 978-2-7082-3942-5
(2007) 10,90 €
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Dernière de
couverture
L'école
s'interroge et doute. Éduquer est-il
toujours possible ? L'inquiétude face
à l'avenir des jeunes, les profondes
évolutions de la société, les
aspirations à la confiance et à la
reconnaissance ont toujours conduit l'enseignement
catholique à relire son projet
d'éducation. Particulièrement
attentifs aux attentes des jeunes, les grands
fondateurs ont ouvert de nombreux chemins pour
vivifier l'espérance éducative
nécessaire à chacun. Ainsi, en
partant des initiatives de ses
établissements et des assises ouvertes en
2000, l'enseignement catholique a entrepris une
réflexion sur le sens et l'organisation de
l'école. Cette démarche,
portée par tous les acteurs des
communautés éducatives, a mis en
évidence les enjeux éducatifs qui
tiennent d'abord aux attitudes et aux postures des
éducateurs ; la nécessité pour
les établissements d'être
cohérents entre ce qu'ils disent et ce
qu'ils font ; l'exigence pour les adultes d'une
conversion du regard permettant à chaque
élève de grandir et de réussir
avec ses fragilités.
Au terme de son
mandat de secrétaire général,
Paul Malartre redit simplement les fondements du
projet de l'enseignement catholique. Un projet
qu'il a porté pendant huit ans et qui puise
dans l'Évangile sa source et ses
repères pour faire découvrir aux
jeunes qu'ils sont citoyens du monde et
frères en humanité.
Paul
Malartre a été successivement
professeur de philosophie puis chef
d'établissement avant d'assurer, de 1988
à 1999, la mission de directeur
diocésain de l'enseignement catholique de
Saint-Étienne. Depuis 1999, il assure le
poste de secrétaire général de
l'enseignement catholique. Durant ce mandat, il a
particulièrement invité les
communautés éducatives à
changer de regard sur la personne.
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Table des
matières
Introduction
Une
fidélité créatrice
L'enseignement
catholique
en
assises
L'enseignement
catholique aujourd'hui :
pourquoi? pour
qui?
Conclusion
Annexes
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Bibliographie
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Un passage
<<Les
raisons du choix des. familles (pour
l'enseignement catholique)
L'accroissement du
nombre de de-mandes d'inscription dans
l'enseignement catholique depuis quelques
années soulève la question des
motivations des familles. Des enquêtes
sociologiques s'accordent pour montrer que le
critère religieux n'est pas dominant mais
que les parents recherchent d'abord un encadrement,
une proximité, en un mot un suivi de leur
enfant. Si l'on ajoute à ces critères
de choix le fait, confirmé par ces
mêmes enquêtes, qu'une famille sur deux
en France inscrit aujourd'hui au moins l'un de ses
enfants dans l'enseignement catholique, on peut
comprendre l'argument selon lequel nous sommes
choisis pour des raisons très
conjoncturelles, parfois peu avouables, comme la
possibilité de contourner la carte scolaire
de l'enseignement public.
Mais cette
apparente évidence, à savoir que ce
n'est pas le caractère catholique de
l'établissement qui explique nombre
d'inscriptions, mérite d'être
regardée de plus près. Nous observons
une forte demande éducative. Les parents
attendent de l'établissement scolaire qu'il
ne soit pas seulement un lieu d'enseignement. Ils
ont parfois du mal à le formuler mais, s'ils
espèrent légitimement un enseignement
de qualité, ils attendent aussi que leur
enfant puisse trou-ver des repères et ce
qu'ils nomment souvent des «valeurs ».
Ces valeurs leur paraissent nécessaires pour
apprendre à vivre en société
mais surtout pour donner à leur enfant des
raisons de vivre et d'espérer. Sans vouloir
penser à la place des parents, nous sommes
de plus en plus convaincus qu'ils attendent un
éveil spirituel. Nous pensons même que
l'enseignement catholique n'a pas toujours
été assez attentif à ce
souhait. Un chef d'établissement nous
confiait récemment son propre
étonnement quand, interrogeant lors de
l'inscription une famille de religion musulmane sur
les raisons de son choix, il obtint cette
réponse: «... parce qu'on espère
qu'ici notre enfant entendra parler de Dieu.»
Nous sommes nous-même forte-ment
interpellé quand d'anciens
élèves, après quelques
années de recul, nous disent leur
déception au regard de la différence
de qualité entre un enseignement dont ils
sont satisfaits et des propositions de chemine-ment
et d'approfondissement spirituels qu'ils ont
trouvées bien ténues.
Mais surtout, par
rapport au risque d'in-différenciation
lié à la diversité des
critères de choix des familles, nous devons
répondre que le projet éducatif de
l'enseignement catholique n'est pas adaptable aux
fluctuations des demandes d'une clientèle.
Notre responsabilité ne se situe pas en
amont; elle se situe en aval. En effet, quels que
soient leurs critères de choix, que vont
trouver les parents dans l'établissement?
Nous devons être parfaitement clairs,
dès la première rencontre entre le
chef d'établissement et la famille, sur la
spécificité chrétienne de
notre projet. L'inscription n'est pas une
formalité, même dans un
établissement qui a encore beaucoup de
places, mais adhésion volontaire de la
famille en toute connaissance du projet
spécifique de l'établissement. C'est
à la condition de cette clarté que
nous pouvons avancer que toute inscription
d'élève est un contrat moral entre
l'établissement et la famille.
Pour
répondre à ce risque
d'indifférenciation due à la
variété des familles, nous devons
redire que l'enseignement catholique n'est pas
catholique par son recrutement mais par son projet.
Le préambule du statut de l'enseignement
catholique l'affirme sans ambiguïté :
« L'enseignement catholique se veut ouvert
à tous ceux qui acceptent son projet
éducatif.>> p.67
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Commentaire
Pour connaître
l'enseignement catholique.
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