Ecole: sens
commun...ou bon sens? Manipulation,
réalité et avenir Gérard
De Vecchi Editions Delagrave. ISBN:
978-2-206-01368-8 (2007) 18,50
€ Dernière de
couverture Gérard
De Vecchi est professeur agrégé,
maître de conférences en sciences de
l'éducation, chercheur au LDES (Laboratoire
de Didactique et d'Épistémologie des
Sciences) de l'université de Genève.
Instituteur, professeur de collège et de
lycée, puis d'École Normale et
d'IUFM, il a formé pendant plus de vingt ans
des enseignants de la maternelle à
l'université. Aujourd'hui, on
n'apprendrait plus rien à l'École ?
Le niveau des élèves aurait
considérablement baissé, les
pédagogues seraient incompétents et
proposeraient des méthodes aberrantes ? Il
serait absurde de « mettre
l'élève au centre des apprentissages
», de lui demander de « construire son
propre savoir », il faudrait en revenir aux
« bonnes vieilles méthodes qui ont fait
leurs preuves » (mais les preuves de quoi !) ?
Et si on arrêtait d'affirmer tout et
n'importe quoi sur l'École ? Et si une bonne
partie de ce que l'on croyait
généralement, et qui est largement
diffusé par beaucoup de médias,
appartenait au domaine des
stéréotypes... du sens commun
plutôt qu'à celui du bon sens
? Cet ouvrage fait le
point sur tous ces sujets et propose une analyse
argumentée de tous les problèmes que
pose aujourd'hui l'éducation. II montre
comment on manipule les parents... mais aussi les
enseignants. Il analyse comment va
véritablement l'École aujourd'hui, ce
qu'il en est exactement du niveau des
élèves et ce qu'ils doivent apprendre
en priorité. II fait le point sur les
résultats et la valeur des méthodes
traditionnelles (en lecture, orthographe,
grammaire, calcul). Il montre ce qu'il y a
derrière cette « pédagogie
» moderne que beaucoup voudraient voir bannir.
Il analyse quelles peuvent être les
conséquences de l'élimination de la
carte scolaire, de l'autonomie des
établissements... Et il avance un grand
nombre de propositions sur ce que pourrait, ce que
devrait être l'École de
demain. Table des
matières Sommaire Introduction DE LA
MANIPULATION AUX VRAIS
PROBLÈMES 1. Comment on nous
manipule ! 2. Comment se
construit l'opinion ? 3. Aller vers une
culture... mais laquelle ? 4. Des
problèmes... mais sont-ils bien posés
? LE NIVEAU
BAISSE... VRAIMENT ? 5. Le niveau
baisserait... mais depuis quand ? 6. Le niveau
baisse... mais de quel « niveau »
s'agit-il ? 7. Pourquoi ce
besoin de retourner en arrière ? COMMENT VA
L'ÉCOLE ? 8. Un vaste complot
international pour «
décérébrer » nos enfants
? 9. Notre
École... dans quel état ? 10. «
Liberté, égalité,
fraternité »... ou «
docilité, élitisme et mépris
» ? 11. Doit-on
mépriser la « racaille » ?
FAUT-IL
EXTERMINER LES PÉDAGOGUES
? 12. Enseigner... ou
« en saigner » ? 13. Les «
bonnes vieilles méthodes qui ont fait leurs
preuves » mais les preuves de quoi
? Cinquième
partie LIRE,
ÉCRIRE ET COMPTER... SEULEMENT
? 15. La langue
française à la dérive
? 16. Interdire la
« méthode globale » en lecture :
réaction saine... ou manipulation
démagogique ? 17. Orthographe et
Dictée : avec des majuscules... comme Dieu
? 18. Calcul : 2 et 2
ne font même plus 4 ? 19. Lire,
écrire et compter... seulement ? Et les
nouveaux programmes ? QUELLE EST CETTE
« PÉDAGOGIE » QU'IL FAUDRAIT
BANNIR ? 20. Comment on
caricature les pédagogies modernes
! 21.
L'élève doit-il être
placé « au centre » des
apprentissages ? 22.
L'élève peut-il « construire
» ses savoirs QUELLE
ÉCOLE POUR AUJOURD'HUI... ET POUR DEMAIN
? 23. Oser penser
autrement les structures 24. Des contenus
adaptés au monde d'aujourd'hui 25. Des enseignants
en adéquation avec leur mission 26. L'École
que l'on nous prépare Conclusion Un engagement vers
l'utopie...et même au-delà Quelques personnes
sur lesquelles s'appuient nos
thèses et qui sont
citées dans cet ouvrage Bibliographie Un passage <<-
Utiliser une belle formule... qui prend valeur de
vérité Un slogan qui est
bien tourné nous marque, nous fait sourire
ou nous surprend ; nous le comprenons, nous le
goûtons... et nous l'acceptons comme argent
comptant. II en est de même quand on utilise
l'ironie qui permet, par une formule qui accroche,
d'éliminer l'argument ou même de
discréditer le problème. Le meilleur
moyen de rejeter un argument est... de ne pas lui
permettre de s'exprimer. C'est tellement plus
facile ! «
Aujourd'hui, l'école est morte.
» « C'est
Rimbaud que l'on assassine. » « Dans
l'idéal, l'école sera elle-même
l'un de ces supermarchés du rien, où
"l'apprenant" viendra faire le plein de vide.
» « Pour
les pédants à la mode, l'ignorance
c'est la force. »l Mais où sont
les arguments qui soutiennent ces affirmations ?
Nulle part ! Cette technique est largement
utilisée par les publicitaires. Et que ne fait-on
pas passer en s'appuyant sur le spectaculaire !
« En matière scolaire, l'apocalypse est
à la mode et le saignant fait la une. Qu'on
se hasarde à faire état d'une
initiative où des élèves,
contre toute attente, témoignent de leur
capacité de réflexion et de
création... et l'on est
considéré comme un pauvre
attardé qui s'attendrit sur des bluettes de
patronage. Qu'en revanche, on décrive
l'École comme un chaos livré à
de petits tyrans vindicatifs et machistes
d'origine étrangère de
préférence - où règnent
l'ignorance et la barbarie... et l'on est
considéré comme un intellectuel
lucide qui ose regarder la réalité en
face. »2 Plus les formules
sont fortes, plus elles développent un
certain catastrophisme, plus elles tiennent lieu
d'arguments solides... que l'on ne prend pas la
peine de présenter !>> p.
12 Commentaire Un livre qui remet les
pendules à l'heure dans bien des
domaines