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DU SITE
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L'image
inconsciente du corps
Françoise
Dolto
Editions du
Seuil, ISBN: 2-02-006929-6 (1984) 28, 53
€
Editions du
Seuil, Collection Points essais 8,50 €
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Dernière de
couverture
Il
ne faut pas confondre l'image du corps avec le
schéma corporel. Le schéma corporel
spécifie l'individu en tant que
représentant de l'espèce: il est, en
principe, le même pour tous. L'image du
corps, par contre, est propre à chacun :
elle est liée au sujet et à son
histoire. Support du narcissisme, elle est
éminemment inconsciente. C'est l'incarnation
symbolique du sujet désirant.
Sur la base de ce concept, et
en s'appuyant à chaque instant sur
l'expérience analytique, Françoise
Dolto suit l'élaboration de l'image du
corps, phase après phase, en montrant que,
chaque fois, le pas est franchi par une castration.
Ce qui l'amène aussi à décrire
la pathologie de l'image du corps, laquelle est,
chaque fois, un échec de la symbolisation :
autant dire une insuffisance du langage
adressé à l'enfant et un manquement
de l'interdit.
Car c'est bien le paradoxe de
ce que l'élaboration de Françoise
Dolto enseigne : le moi se supporte de l'image du
corps, mais celle-ci, à son tour, ne
s'élabore que par une série de
castrations dont il ne faut pas hésiter
à dire qu'elles sont symboligènes.
C'est la clé de l'«
humanisation».
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Table des
matières
1. Schéma
corporel et image du corps,?
Le schéma
corporel n'est pas l'image du corps,
Image du corps.
Pulsions de vie et de mort,
Les trois aspects
dynamiques d'une même image du
corps,
2. Les images du
corps et leur destin : les
castrations,
La notion de
castration symboligène,
La castration
ombilicale,
La castration
orale,
La castration
anale,
Le
miroir,
La castration
primaire dite parfois castration génitale
non oedipienne,
Complexe d'OEdipe
et castration génitale oedipienne
(interdiction de l'inceste),
L'apport
narcissique de la castration oedipienne comme
libératrice de la libido,
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3. Pathologie
des images du corps et clinique
analytique,
Premiers risques
d'altération de l'image du corps,
La période
orale avant l'âge de la marche et de la
parole. Le sevrage, ses ratés,
Age oral, anal et
périodes ultérieures jusqu'à
la castration primaire,
Pathologie de
l'image du corps dans la phase de latence
(après un OEdipe pourtant résolu
à temps),
Hystérie et
psychosomatique,
D'engendreurs en
engendrés : la souffrance
D'imaginaire en
réalité : les dettes et les
héritages,
Cas cliniques de
troubles de l'image du corps,
De quelques
thèmes annexes abordés,
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Un passage
<<Mettre des
mots sur la souffrance d'une épreuve, pour
qui peut entendre ces mots, et prêter son
attention au sujet qui parle en lui faisant
confiance, cela apaise l'angoisse. Et, sans
angoisse, la vie, la survie, permettant à
celui qui a dépassé l'aigu de
l'épreuve de trouver la solution par
lui-même. Cela veut dire que les pulsions
dont la satisfaction est interdite provoquent des
surtensions libidinales et, de ce fait, de
l'angoisse, comme tout ce qui est surtension chez
un être humain. Une sous-tension libidinale
provoque le repli et le sommeil ; la sur-tension,
elle, provoque l'angoisse. Et l'angoisse par
surtension provoque un malaise, et le
mal-être est ressenti comme
culpabilité au premier degré
déjà; puis, comme il fige les forces
vives de l'individu, celui-ci se sent
secondairement coupable de ne pas faire face, de
manquer à la dignité liée au
fait d'assumer son désir, qui est
enracinée dans l'être humain depuis
son origine. C'est pourquoi l'angoisse a besoin de
s'exprimer. Si elle ne peut s'exprimer en paroles,
c'est par le comportement ou le fonctionnement
corporel, par le comportement du corps en
société ou le comportement
caractériel, ou par un dysfonctionnement du
corps végétatif ou moteur que
l'angoisse s'exprime. Tout est langage chez
l'être humain. Le corps lui-même, par
la santé, ou par la maladie, est langage.
>>p.367
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Commentaire
Un classique, parfois
difficile à lire, mais
fondamental.
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