INTRODUCTION
Personne n'a su
voir que la douce et jolie Marilyn Monroe
n'était pas revenue à la vie,
après ses multiples abandons. Alors que le
petit Hans Christian Andersen, mille fois plus
agressé, a été
réchauffé par l'amour de quelques
femmes et l' encadrement de sa culture.
I - LES
BAMBINS OU L'ÂGE DU LIEN
Sans surprise
rien n'émergerait du
réel
Un coup fait
mal, mais c'est la représentation du coup
qui fait le traumatisme.
Quand la chute
de la serpillière devient
terrifiante.
.Un
événement est une saillance
sensorielle et sensée.
Une ronde
enfantine comme une baguette magique.
L'événement
est une inauguration, comme une naissance à
l'idée qu on se fait de soi.
C'est ainsi que
les hommes font parler les choses
Une cerise dans
un tas d'ordures peut signifier l'espoir autant que
1a souillure.
L'alliance du
deuil et de la mélancolie
La perte de la
capacité d aimer et de travailler se
retourne en agressivité contre le sujet
lui-même.
Le vide de la
perte est-il plus délabrant qu'un entourage
destructeur?
La
séparation protège l'enfant mais ne
soigne pas son traumatisme.
Une braise de
résilience peut reprendre vie quand on
souffle dessus
Trois sales
gosses abandonnés se sentant responsables
d'une vieille dame vulnérable ont
retapé la maison et l'estime
deux-mêmes.
Comment amener
un enfant maltraité à
répéter la
maltraitance
Le plus
sûr moyen de vérifier la
véracité de ce slogan, c'est de ne
pas s'occuper de ces enfants.
Le triste
bonheur d'Estelle était quand même un
progrès.
Elle fait un
métier quelle n'aime pas, en compagnie d'un
homme qu'elle n'aime pas : elle va beaucoup
mieux.
Résilience
des enfants des rues en Suisse au xvie
siècle
L'école
devient un événement majeur parce qu
elle constitue leurs premiers pas vers la
socialisation.
Ils se sentaient
aimables puisqu'on les avait aimés, ils
avaient appris l'espoir
C'est dans les
premiers mois que cet attachement est le plus
facile à imprégner. Après
ça reste possible, mais c'est plus
lent.
Donner aux
enfants le droit de donner
Donner un cadeau
ou offrir un spectacle permet de rétablir
l'égalité.
On ne peut
parler de traumatisme que s'il y a eu une agonie
psychique.
Sinon, c'est une
épreuve.
La narration
permet de recoudre les morceaux d'un moi
déchiré
L'outil qui
permet ce travail se nomme « narration
».
Empreinte du
réel et quête de
souvenirs
La force du
réel crée des sensibilités
préférentielles et des
habiletés relationnelles.
Quand un
souvenir d'image est précis, la
manière d'en parler dépend de
l'alentour
Les souvenirs
d'un enfant sont lumineux, mais les paroles sur
l'enfant peuvent les troubler.
L'école
révèle l'idée qu'une culture
se fait de l'enfance
Quand on
pense l'enfant différemment, c'est que la
culture est en train de changer.
Le jour de sa
première rentrée scolaire, un enfant
a déjà acquis un style affectif et
appris les préjugés de ses
parents
Aimer,
travailler et historiser, ces trois conditions de
toute vie humaine sont entièrement à
repenser à cause des découvertes
scientifiques.
Quelques
familles-bastions résistent au
désespoir culturel.
Même dans
un contexte de grande misère on trouve des
familles structurées qui dynamisent leurs
enfants.
Quand les
enfants des rues résistent aux agressions
culturelles.
La
vulnérabilité sociale d'une
mère n'entraîne pas obligatoirement la
carence affective.
On a
négligé le pouvoir façonnant
des enfants entre eux.
Dès
l'âge de 6 ans, les enfants commencent
à échapper à l'influence des
parents.
Une rencontre
muette mais lourde de sens peut prendre un effet de
résilience
Un minuscule
petit signe peut transformer une
relation.
On peut
surinvestir l'école pour plaire à ses
parents ou pour leur échapper
Tu vas faire
notre fierté ou tu vas nous
trahir.
La croyance en
ses rêves comme une liberté
intérieure
Ne pas
répondre aux autres pour mieux
réaliser ses
projets.
Une
défense légitime mais coupée
des autres peut devenir toxique
Un repli sur soi
protège de la douleur mais peut entraver la
résilience.
L'école
est un facteur de résilience quand la
famille et la culture lui donnent ce
pouvoir.
Quand la menace
ne vient que des adultes, l'école est une
réprimande, mais quand elle vient de
l'extérieur, l'école devient un havre
sécurisant.
L'étrange
foyer de l'enfant adultiste
Quand les
parents sont vulnérables les enfants en
prennent grand soin.
L'oblativité
morbide, don excessif de soi, comme une
rançon pour la
liberté.
On ne gagne pas
sa liberté
impunément.
Se
dégager du sacrifice pour gagner son
autonomie.
Prendre soin des
faibles pour revaloriser et non pas pour
dominer.
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II - LES FRUITS
VERTS OU L'ÂGE DU SEXE
La narration
n'est pas le retour du passé
Faire le
récit de soi, c'est reconstruire son
passé, modifier l'emotion et s'engager
différemment.
Tout
récit est un outil pour reconstruire son
monde
Un
événement n'est pas ce qu on peut
voir, c est ce qu'on en fait pour devenir
quelqu'un.
Se
débattre puis rêver.
Quand on vit une
détresse, la rêverie donne un espoir
fou.
La
ménagerie imaginaire et le roman
familial.
Un enfant se
sécurise par la bonne compagnie qu'il vient
de s'inventer. Il n'y a pas de création sans
effet.
Donner forme
à l'ombre pour se reconstruire. La
toute-puissance du désespoir
Quand le
réel est inassimilable, tout dessin nous
sécurise en donnant forme au
monde.
Les livres du
moi modifient le réel
Quand la fiction
agit sur les faits, le réel en est
poétisé.
La
littérature de la résilience
travaille à la libération bien plus
qu'à la révolution .
Dans les
sociétés totalitaires nous ne sommes
pas sûrs d avoir le droit de raconter notre
vie privée.
Faire semblant
pour fabriquer un monde
Toutes nos
activités fondamentales sont d abord mises
en scène dans notre théâtre
prêverbal.
Le mensonge est
un rempart contre le réel, la mythomanie un
cache-misère
Le menteur se
protège. Le mythomane se répare dans
l'instant du leurre.
La fiction
possède un pouvoir de conviction bien
supérieur à celui de
l'explication
Aucune fiction n
est inventée à partir de
rien.
Prisonnier d'un
récit
Quand le
réel donne la nausée, la
beauté n'arrive que dans
l'imaginaire.
Le pouvoir
réparateur des fictions peut modifier le
réel
Il s'est servi
du mensonge pour se construire
lui-même.
Un
vétéran de guerre âgé de
12 ans.
Il
dévalorise les victimes, dénie sa
souffrance et rêve de retourner à
l'école.
Quand la paix
devient effrayante
Comment fait-on
pour vivre dans un pays en paix où il n'y a
aucune structure affective ni
culturelle?
Malheur aux
peuples qui ont besoin de
héros
Ils sont
humiliés et se réparent en sacrifiant
l'un deux.
Au bonheur du
petit blessé qui a besoin de
héros
Je ne sais pas
pourquoi j'ai 1'admiration si facile.
L'angoisse du
plongeur de haut vol.
On me demande de
plonger dans la vie sociale, mais a-t-on mis de
l'eau ?
Même les
plus costauds ont peur de se lancer
I1 n'y a pas de
rapport entre la dose et les effets : ce n'est pas
1e plus aimé qui est le plus
costaud.
La croyance en
un monde juste donne un espoir de
résilience.
Le chercher
c'est déjà la
construire.
Peut-on faire
d'une victime une vedette
culturelle?
Quand l'horrible
conte de fées correspond à une
attente sociale.
Comment
réchauffer un enfant gelé
La
négligence affective est certainement la
maltraitance qui augmente le plus en Occident, mais
c'est aussi la plus difficile à
voir.
Apprendre
à aimer malgré la
maltraitance
Les amours
naissantes provoquent des
métamorphoses.
Se recoudre
après la déchirure
La
manière dont les amoureux se rencontrent
peut empêcher la fêlure de devenir
cassure.
C'est à
la culture de souffler sur les braises de
résilience
Quand
l'idéologie du lien empêche ce retour
de flamme.
Prendre des
risques pour ne pas penser
En contraignant
à l'immédiat, l'intensité du
risque permet d'éviter de
penser.
Balises
culturelles pour la prise de risque:
l'initiation
Tout
affrontement nous aide à découvrir
qui l'on est. Tout événement nous
aide à thématiser notre
existence.
Sécurité
affective et responsabilisation sociale sont les
facteurs primordiaux de la
résilience
On ne peut pas
dire qu'un attachement troublé mène
à la drogue. Mais on peut dire qu'un
attachement serein n'y mène presque
jamais.
CONCLUSION
A la fin de son
existence, une personne sur deux aura connu un
événement qualifiable de traumatisme.
Une personne sur dix restera mortifiée,
prisonnière de la blessure. Les autres, en
se débattant, reprendront vie grâce
à deux mots : le « lien » et 1e
« sens ».
NOTES
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