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Conditions de l'éducation

Marie-Claire Blais, Marcel Gauchet, Dominique Ottavi

 

Editions Stock ISBN: 978-2-234-06179-8 (2008)

Dernière de couverture

 Ce livre propose un diagnostique: ce sont les conditions de possibilité même de l'entreprise éducative qui se volent aujourd'hui remises en question par l'évolution de nos sociétés. Toute une série de données qui semblaient aller de soi et qui servaient de socle à l'institution scolaire ont été ébranlées, voir son en passe de disparaître. Il ne s'agit pas de déplorer l'évanouissement d'un passé vers lequel aucun retour n'est imaginable ni souhaitable. Il s'agit de mettre en lumière l'impact d'une série de transformations majeures et de faire ressortir le défit qu'elles représentent. Ce n'est qu'à ce niveau qu'on peut véritablement comprendre les difficultés auxquelles l'éducation est en butte et prendre la mesure de la tâche de refondation qui est devant nous.

L'analyse se développe sur quatre fronts : les relations de l'école avec la famille, le sens des savoirs qu'elle dispense, l'autorité dont elle a besoin, sa place dans la société.

Marie-Claude Biais est maître de conférences à l'université de Rouen ; Marcel Gaucher est directeur d'études à l'EHESS et rédacteur en chef du Débat; Dominique Ottavi est professeur à l'université de Caen. Ensemble, ils ont publié Pour une philosophie politique de l'éducation (Bayard, 2002 ; « Pluriel », 2003).

Table des matières

Avant-propos

 PREMIÈRE PARTIE

LA FAMILLE CONTRE L'ÉDUCATION?

De la connivence à la discorde

Mutations de la famille, mutations du rapport à l'enfant

L'éducation est-elle possible sans le concours de la famille ?

 DEUXIÈME PARTIE

DES SAVOIRS PRIVÉS DE SENS?

L'impact de la détraditionalisation

L'individualisation contre l'anticipation

L'extériorisation des savoirs

Vers la recomposition

 Annexes

1. La question du sens dans les enseignements littéraires

2. La question du sens dans les enseignements scientifiques

TROISIÈME PARTIE

FIN OU MÉTAMORPHOSE DE L'AUTORITÉ?

Critiques de l'autorité

Le fait de l'autorité

Raisons de l'autorité

Expressions de l'autorité

Fonctions de l'autorité

L'enseignement, le savoir, l'institution

 Annexe

Esquisse d'une histoire des critiques de l'autorité en éducation

 QUATRIÈME PARTIE

UNE ÉDUCATION SANS SOCIÉTÉ?

L'expérience quotidienne de l'enfant

Dewey et l'expérience de l'enfant

L'enfance sans culture ?

Un passage

<<Critiques de l'autorité

 Mais si l'on a peu réfléchi à la nature de l'autorité, c'est surtout parce que l'on s'est préoccupé en priorité de la dénoncer. Sous cet angle, le corpus est aussi vaste que le précédent est mince. La critique de l'autorité remplit des bibliothèques. Elle constitue l'un des axes majeurs de la culture moderne. Et pour cause, puisque la modernité n'est autre chose que le produit de l'émancipation de ces deux incarnations par excellence de l'autorité que sont la religion et la tradition.

L'illusion d'optique avec laquelle nous nous débattons découle directement de cette source. La modernité est venue à bout de la religion et de la tradition, de leurs succédanés et de leurs ramifications, et cependant l'autorité est toujours là. On a confondu, autrement dit, des figures historiques de l'autorité avec le fait même de l'autorité. Ou en d'autres termes encore : l'autoritarisme nous a caché l'autorité.

La confusion a touché tout le monde, les adversaires de l'autorité comme ses défenseurs. Personne, ainsi, n'associe plus fortement les trois termes d'Hannah Arendt. Elle écrit dans une note de 1953: « Tradition-religion-autorité forment une trinité à ne pas séparer: les trois piliers du monde occidental, tous trois forgés par Rome. Tous troisont été brisés ensemble i. » Elle ajoute un peu plus loin : « L'effondrement de la tradition est identique à l'effondre-ment de l'autorité et de la religion2. » Un diagnostic d'autant plus révélateur qu'il s'est révélé hâtif. La religion et la tradition ont perdu complètement leur emprise sur la vie sociale. L'autorité, elle, perdure, même sur un mode problématique, en tant que rouage du mécanisme collectif. La vérité est que la religion et la tradition n'étaient que des mises en forme de l'autorité susceptibles de s'effacer sans que cette dernière en soit affectée dans son principe.>> p.140

Commentaire

Un livre très intéressant permettant de faire le point sur notre métier et ce que nous avons à faire évoluer.

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