Illustrations et
désillusions du travail
psychanalytique André
Green Editions Odile
Jacob ISBN:
978-2-7381-2468-5 (2010) 23
€ Dernière de
couverture Depuis la mort de
Freud, la psychanalyse a connu un
développement répondant à
l'extension de ses indications. Il s'est en-suivi
certaines avancées qui ont correspondu
à des conquêtes nouvelles, mais aussi
à de nombreuses désillusions,
généralement passées sous
silence dans les écrits des
psychanalystes. S'appuyant sur une
étude théorique fouillée,
André Green propose une vaste investigation
clinique qui décrit de nombreux exemples
où le travail analytique s'est
révélé décevant.
Comment expliquer ces déceptions ? Pour lui,
elles peuvent être mises au compte des
pulsions de mort ou de destruction que Freud a
introduites dès 1920. Le présent
ouvrage est l'une des premières
évaluations cliniques à tenir compte
de sa dernière théorie des pulsions.
Il permet ainsi de mieux connaître les causes
de ces désillusions et vise à les
éclairer sans pessimisme systématique
ni optimisme excessif. La
vérité de ce qu'est le travail en
analyse expliquée par l'un de ses auteurs
majeurs. André
Green a notamment publié Narcissisme de
vie, narcissisme de mort, La Folie privée,
Le Travail du négatif, La Causalité
psychique, Les Chaînes d'Eros, Un
psychanalyste engagé, La Pensée
clinique et Sortilèges de la
séduction. Cet ouvrage est son
vingt-septième livre. Table des
matières Présentation
Marilyn Monroe : mort d'une icône CHAPITRE I.
Du traitement des névroses à la crise
de la psychanalyse CHAPITRE II.
La pensée lacanienne sur le
langage Le langage dans la
psychanalyse (1983) Premier temps : apports
freudiens initiaux Deuxième temps : les
particularités de la fonction
poétique Troisième temps des
hypothèses sur la conception du langage en
psychanalyse : il faut compter avec le
cadre La voix, l'affect et l'autre
(2005) Langue, parole
psychanalytique et absence (2007) CHAPITRE III. - Le cadre
et son interprétation CHAPITRE IV. - Die
Entstellung CHAPITRE V. - La
métaphorisation de la parole
analytique CHAPITRE VI. - La
réaction thérapeutique
négative CHAPITRE VII. - La
notion d'échec CHAPITRE VIII. -
Variété des traumas CHAPITRE IX. - Des
effets du surmoi primitif CHAPITRE X. - Le moi
en deçà du refoulement CHAPITRE XI. - Styles
libidinaux CHAPITRE XII. - Fusion et
défusion pulsionnelles CHAPITRE XIII. - Les
modifications du moi et le travail du
négatif CHAPITRE XIV. - De
diverses situations critiques et des
somatisations aiguës CHAPITRE XV. -
Causes et remèdes.
Questions Deuxième
partie
ÉTUDE
CLINIQUE INTRODUCTION 1. Quelques exemples
tirés de l'expérience de
collaborateurs Axelle : un contre-transfert
à toute épreuve. Observation de M.-F.
Castarède Cendrillon. Observation de
Z Alceste : une réaction
thérapeutique négative. Observation
de X Adam : un symptôme en
béton. Observation de Y De la transmission
intergénérationnelle d'un deuil aux
interrogations intrapsychiques. Observation de
Catherine Kriegel Une mystérieuse
aphonie : Dora. Observation de Lisa
Resare Ariane : un transfert non
liquidable. Observation de Litza
Guttieres-Green 2. Souvenirs personnels de
quelques histoires de cas Aude : la malheureuse
Vicomtesse Mélanie
Blanche Nanon : une énigme
diagnostique May : une analyse
paradoxale Troisième
partie
ILLUSIONS ET
DÉSILLUSIONS
DU TRAVAIL
PSYCHANALYTIQUE I.
L'Intériorisation du
négatif II. Hypothèses
sur le négatif en dehors des données
cliniques III. Rencontre en fin
de parcours POSTFACE.
Passion clinique, pensée complexe par
Fernando Urribarri L'itinéraire
d'André Green : une vision panoramique
. 1960-1970: les
débuts 1980-1990 : les
décennies de la maturité
L'époque tardive : le tournant des
années 2000 et le paradigme
contemporain Le modèle clinique
contemporain La structure encadrante :
modèle théorique implicite de la
clinique La destructivité et
ses destins : la question problématique de
la pulsion de mort Le Temps éclaté
: « la compulsion de répétition
est un meurtre du temps » « La mort dans la vie
» : les pulsions de destruction à
double orientation Pourquoi les pulsions de
destruction ou de mort ? L'échafaudage du
narcissisme Un passage <<Voilà
donc la malheureuse histoire d'une patiente
indiscutablement psychotique que j'ai essayé
d'améliorer par une psychothérapie en
face à face, deux fois par semaine. Sans
prétendre avoir réussi, je pus lui
éviter toute nouvelle hospitalisation.
J'avais le sentiment qu'une amélioration ne
serait sensible qu'après un très long
traitement psychothérapique qui permettrait
enfin d'aborder ses problèmes. J'avais
à la fois le sentiment de ne pas parvenir
à grand-chose et d'être indispensable
au maintien de sa vie hors de toute institution
psychiatrique. Elle se trouvait ballottée
entre diverses familles qui se la renvoyaient
à tour de rôle. Sa grand-mère,
qui consentit à s'occuper d'elle quelque
temps, devait satis-faire ainsi sa
culpabilité d'avoir eu avec son gendre des
relations sexuelles qui avaient provoqué le
divorce de sa fille. En fin de compte, il
était clair qu'Aude était de trop. La
flambée psychotique consécutive
à la séparation forcée d'avec
moi n'entraîna bien évidemment aucun
questionnement ni de la part du pharmacologue qui
se mêlait de questions qu'il ignorait, ni de
celle du chef de service de psychiatrie,
organiciste convaincu que je connaissais et qui
n'éprouva jamais le besoin de me demander
mon avis. À la réflexion, j'aurais
dû me manifester et lui rendre visite dans le
service où elle était
hospitalisée. Je me suis abstenu de le
faire, n'ayant pas été
sollicité. J'ai observé une
abstinence que je pense avoir été
malheureuse, même si une visite n'aurait
probablement rien changé. Il ne fait pas de
doute pour moi qu'Aude vécut cette
interruption comme un abandon tragique. Elle ne
chercha pas à me revoir de son propre chef.
J'ai la faiblesse de penser que cette mort aurait
pu être évitée.>>
p.176 Commentaire Un livre qui sort des
sentiers battus et qui fera date.