Je
m´appelle BERNARDO et je suis professeur
de mathématiques en Montevideo , Uruguay. Je
suis marié avec BEATRIZ , qui est
maître d´école primaire et nous
avons deux enfants EUGENIA (15) et GASTON (12) . Je
raconterai un jour de vie , un jour de travail
.
A 7 heures du
matin nous
prenons le petit déjeuner : café au
lait et galettes avec beurre ou marmelade
.
On prend la voiture et à toute
vitesse (parce toujours il nous manque du temps)
nous voyageons les 15 minutes qu'il nous faut pour
arriver au SEMINARIO , le college des jesuites
où étudient nos enfants et travaille
BEA .
On arrive à peine en temps , nous
nous saluons avec un baiser et je pars maintenant
lentement (il est 7.45 et mon premier classe est
à 8.15) pour l´Institut JEAN PIAGET
où j´enseigne GEOMETRIE aux
élèves de BAC . C´est un petit
groupe que j´ai au JEAN PIAGET ; ce sont
seulement 9 élèves. Ce fait, permet
de bien connaître chaque élève
et de suivre de tout près
l´apprentissage de chacun . On peut faire du
recherche, travailler avec CABRI 2, construire des
modèles en 3D pour étudier
géometrie de l´espace mais parfois il y
a eu aussi des jours pendant lesquels il a
éte plus important de donner l´avis
comme un père, que la géometrie
.
A demi matin
je pars
vers le COLEGIO INGLES où j´enseigne du
GÉOMETRIE ANALYTIQUE (et aussi un peu de
géométrie projective) . Ici
c´est bien différent : je fais une
suppléance à un profeeseur ami qui
est malade; dans les groupes la plupart sont des
garçons à l´envers que dans le
Jean Piaget . Il m´ont invité à
jouer au football demain et j´irai avec
goût car j´aime le football . Quelques
uns (qui ont échoué la
dernière épreuve) m´ont fait des
plaisanteries en me disant que je devrai soigner
mes jambes pendant la partie .
Au fond de ma maison j´ai un salon pour
enseigner mathématiques et physique
appelé : ACADEMIA BOLZANO (je l´ai
appelé ainsi d`après le
mathématicien Bernardo Bolzano qui a le
même prénom que moi) .
Alors pendant
l´après midi ou le
soir
j´enseigne aux quelques élèves
de différents niveaux du lycée et du
Bac dans ma Académie Aussi j´ouvre le
courrier élécrtronique et
réponds quelques mails . Parmi les classes
on doit toujours trouver du temps pour aller au
supermarché pour acheter du lait, du viande,
lettuce, tomate, riz, fruit et tout ce qu´il
faut pour les repas et n´oubliant pas de
prendre aussi cet article de nettoyage qui
s´est éppuisé .
On arrive
à 7 heures du
soir mais
la journée de travail n´est pas finie
encore . A 8 heures du nuit je dois continuer
à enseigner mathématiques dans le
Lycée Public Nocturne N010 . Comme disait
une amie professeur : c´est difficile
d´aller à travailler quand tous les
gens retournent de leurs travaux, mais
étant, BEA et moi, deux enseignants en
Uruguay, il faut travailler beaucoup pour pouvoir
payer les dépenses d´avoir une maison,
une voiture, Internet, une famille; enfin il faut
travailler beacoup pour vivre .
Alors avec peu d´envie de sortir de ma
maison je pars un peu fatigué vers le
lycée nocturne . On commence de nouveau avec
la géométrie analytique mais
maintenant aussi avec la géometrie
descriptive et l´algèbre. Les
élèves sont bien différents ;
la plupart d´eux travaillent et parfois il y a
quelques uns qui sont plus âgés que
moi (41). Ils ont très peu de temps pour
étudier en dehors du lycée alors on
doit bien méditer quoi enseigner pour ne pas
perdre du temps en choses inutiles ou peu
importantes; on doit focaliser sur l´essenciel
. Rapidement la fatigue disparaît et je
retrouve l´envie d´enseigner et
d´apprendre ou a l´envers car c´est
mon désir de toujours apprendre la raison
pour laquelle j´aime l´enseignement . On
rit avec les choses que disent certains
élèves, mais aussi on doit grogner
avec d´autres. Il y a des élèves
qui n´apprenent pas et on ne peut pas
comprendre pourquoi et il y a d´autres qui
nous posent des questions que nous ne pouvons pas
repondre .
Plusieurs fois on s'émerveille, on
s´étonne avec la pensée de
quelqu´un. Comme cet élève,
FEDERICO, qui avait obtenu la pire qualification de
sa classe dans l´épreuve dont on venait
de rendre les résultats et devant le
problème proposé de calculer
l´aire d' un triangle quelconque sachant les
coordonnées des points (c´était
la première classe de
géométrie analytique) tandis que
j´attendais seulement un approximation du
résultat il a trouvé le
résultat exact avec un nouveau chemin
(valide pour tous les cas ) qu´il a
découvert. L´heure avance. Pendant les
récréations de 10 minutes on boit
quelque chose de la cantine et on parle avec les
collègues .
Finalement arrive la dernière classe;
les forces nous manquent; et nous nous bougeons
moins. On attend la cloche avec la même envie
que les élèves (malgré que
bien sûr on ne l´avoue pas) . Il faut
encore répéter une explication ou
aider un élève à
compléter un exercise et en demi d´une
phrase la cloche sonne finalement. On peut
seulement finir la phrase et dire " HASTA
MAÑANA "; ils ne vont écouter plus
.
C´est
11.40 de la nuit;
il est le 5 de juin; on est près
d´hiver et il fait froid; je mets mon
cache-nez et ma casquette et sors du lycée
pour prendre ma voiture .
Je sens un sentiment de bonheur, d´avoir
ma tâche accomplie. La journée est
finie. Demain ce sera un autre jour; on peut penser
qu´il sera semblable à aujourd´hui
mais en vérité il sera tout à
fait différent sourtout parce que pendant ce
jour j´ai changé et je ne peux plus
être demain la personne que
j´étais hier .
Au fond de ma maison,
j´ai ma propre Académie (presque un
petit laboratoire)
où au même
temps que j´enseigne je fais du recherche en
didactique .
Cette fenêtre pentagonale, avec ma
fille Eugenia derrière, je l´ai
dessinée moi-même et l´ai fait
construire dans ma Académie Bolzano.
C´est exactement où est Eugenia, que je
suis maintenant, assis devant l´ordinateur en
vous écrivant.
Bernardo JUIN DE
2003 MONTEVIDEO, URUGUAY AMERIQUE DU SUD
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