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Une Journée d'un professeur en Algérie

Par Abbes Malek

             Bonjour !Je m'appelle Malek et je suis professeur ingénieur dans un lycée technique à Ain-Benian (ex-Guyotville) ville côtière qui se situe à seize kilomètres à l'ouest d'Alger

la capitale. Je suis marié avec Anissa qui est professeur de Physique et nous avons trois enfants de dix ans,sept ans et un bébé de dix mois.

             La rentrée scolaire 2003-2004 a été retardée cette année à cause des dégâts occasionnés aux établissements scolaires lors du séisme du 21 mai 2003(6,8 sur l'échelle de Richter) et aussi à cause des pertes humaines importantes parmi le personnel enseignant.

             Nous habitons Chéraga en banlieue ouest d'Alger,ma femme y enseigne ce qui lui confère une autonomie de déplacement qui me soulage énormément ; le réveil s'effectue à 7 heures : réveil toujours difficile pour notre fils gros dormeur, toilette ,petit déjeuner,départ vers 7h30.Première étape : déposer les enfants à leur école ,ensuite il me reste à peu prés 10 minutes pour parcourir avec mon vieux tacot les cinq kilomètres qui me séparent de mon lieu de travail : le Technicum de Ain-Benian ,ville coquette au bord de la mer avec un port de plaisance célèbre : La Madrague.

             Huit heures je suis en classe de dessin avec un groupe de 17 élèves de terminale de la filière " bâtiment et travaux publics ",l'enseignement se fait en arabe, après les présentations d'usage je dresse le programme de l'année ainsi que les objectifs visés ;je sens les élèves inquiets , sur le qui vive car il y a toujours des répliques du séisme et le moindre passage de camion sur la route adjacente à la classe provoque sursauts et angoisse,difficile donc de capter leur attention en permanence surtout lorsqu'il s'agit de séance de quatre heures comme c'est le cas pour le dessin en bâtiment.

             Midi : fin du cours ,je m'engouffre rapidement dans mon véhicule , direction Hydra (16 Km à parcourir) quartier chic de la nomenklatura D'Alger où j'enseigne la technologie dans un collège d'enseignement privé français.

             Déjeuner dans la voiture (casse -croûte) ,exemple à ne pas suivre,coup de fil sur portable (re-exemple à ne pas suivre) pour vérifier que le grand -père a bien récupérer les enfants à la sortie de leur 'école .Arrivé à 12h50 soit 10 minutes avant les cours,je dois me concentrer pour me préparer à enseigner en langue française ce qui n'est pas évident après un cours de quatre heures en arabe !Les élèves sont moins nombreux et la prise en charge plus facile.16heures fin des cours. Retour vers mon lycée pour animer le club Internet et consulter ma boite électronique.

             18 heures : je suis à la maison au bout de mes peines ? non ! les enfants sont là !Ils réclament une part de leur papa pour jouer et pour aider à faire leurs devoirs !La maman ayant finit ses cours tard ne peut leur consacrer le peu de temps qui lui reste sinon pas de dîner !

             Ainsi va la vie !En ce moment les enseignants en Algérie poursuivent des grèves cycliques afin de faire valoir des revendications sociales et salariales car il faut bien le dire la situation des enseignants s'est dégradée et notre niveau de vie est devenu lamentable d'ou le recours à des emplois en parallèle pas toujours en relation avec l'enseignement. Une lueur d'optimisme quand même avec la prochaine réforme de l'enseignement envisagée par le gouvernement qui promet un nouveau statut pour l'enseignant. Attendons pour voir !

malekk2006@yahoo.fr

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