Remarque: DURÉE:
de trois quarts d'heure à une
heure NOMBRE DE PARTICIPANTS:
de 8 à 25 MATÉRIEL NÉCESSAIRE:
une salle fermée, un foulard par
stagiaire.
La salle devra être d'autant plus
grande que les stagiaires sont nombreux. Si cet
exercice a lieu en début de stage, il pourra
se faire dans la salle même où a lieu
le stage. Par contre si les stagiaires ont
vécu dans cette pièce depuis un
certain temps, il est préférable de
les amener dans une nouvelle salle inconnue
d'eux.
Dire aux stagiaires qu'il s'agit d'un
exercice portant principalement sur la
communication non verbale et que la
méthodologie est la suivante : pour mettre
en relief cette communication non verbale, on
accepte momentanément de supprimer les
autres vecteurs, c'est-à-dire les moyens de
communication les plus utilisés
habituellement, la parole et le regard.
On va donc se priver de ces deux moyens, en
ne parlant pas et en se bandant les yeux avec un
foulard. On pourra ainsi rester très
attentif à ce qu'on ressent ou
perçoit par d'autres moyens de
communications. Après l'exercice il y aura
un échange sur ce que chacun a vécu
ou remarqué. Insister sur l'importance de
ces deux temps et préciser qu'un des
animateurs propose, au fur et à mesure, des
éléments de centration. On peut aussi
ajouter que le ou les animateurs ne mette(nt) pas
de foulard pour s'assurer du bon déroulement
de l'exercice et de la
sécurité. CONSIGNES
On ne parle pas durant tout
l'exercice;
Cet exercice se compose de deux parties,
(ou une, suivant ce qu'a
décidé
l'animateur)
L'animateur indique, au fur et à
mesure, ce qui est à
faire. - DÉROULEMENT 1°
Les stagiaires sont groupés, debout, on leur
demande de se bander les yeux. Quand tous l'ont
fait, l'animateur leur propose de tourner deux ou
trois fois sur eux-mêmes pour perdre, un peu,
certains points de repère. 2°
II annonce le début de la première
partie qui consiste à découvrir la
pièce par d'autres moyens que le
regard. 3°
Pour cela, il propose aux stagiaires de mettre les
mains en avant pour prendre contact avec ce qui les
entoure. 4°
Après un léger temps et pendant que
les stagiaires poursuivent l'exploration de leur
environnement, l'animateur (trice) propose aux
stagiaires des sujets de réflexion
silencieus: Que
cherchez-vous, en priorité, dans cette
pièce ? Vous
attachez-vous à retrouver de grands
espaces ou plutôt certains détails
? Que
remarquez-vous plus particulièrement : la
forme, la texture des objets, la chaleur
? Que
provoque en vous la rencontre d'un obstacle
(objet ou personne) ? Est-ce
que vous vous servez de votre
représentation mentale de la pièce
ou allez-vous au hasard sans
représentation générale
? Quelles
sont les parties de la pièce que vous
privilégiez ? Quelles sont les parties de
la pièce que vous oubliez ? Comment
utilisez-vous votre corps pour faire cette
découverte ? vos mains ? vos pieds ? le
reste de votre corps ? En
définitive, avez-vous utilisé une
« stratégie » de
découverte ou non ? si oui, laquelle
? 5°
L'animateur avertit que l'on va maintenant passer
à la deuxième partie de l'exercice
qui se déroule toujours en
silence. 6°
II demande à chaque stagiaire de
trouver un partenaire en marchant au
hasard, de lui prendre les mains et de les
garder ainsi dans les siennes. Le
deuxième animateur aide, au besoin,
les stagiaires trop
isolés. 7°
L'animateur dit lentement et en se
conformant à l'allure du groupe
:
vous touchez maintenant le cou
;
puis les cheveux ;
puis de nouveau ses cheveux,
son cou,
ses bras,
ses mains,
et maintenant, lentement, vous vous
séparez et vous cherchez une
autre personne. » 8°
Cette partie de l'exercice sera reprise
encore deux fois, selon le même
schéma, et ainsi chacun aura
l'occasion de faire trois rencontres et de
constater la diversité des
réactions. 9°
Après la dernière
séparation, il laissera un peu de
temps pour que les stagiaires
s'éloignent les uns des
autres. ( 5' 04 ) -
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les Vidéos
Le (ou les) animateur(s) ont durant cet
échange à : pointer
les différences de représentation
; profiter
des témoignages apportés pour
proposer rapidement quelques aspects
théoriques de l'exercice.
Par exemple : mettre en évidence la
subjectivité de la perception avec ses
« oublis », ses « rajouts »,
ses « déformations » : l'un
n'avait pas vu en arrivant dans la pièce
qu'il y avait deux portes ; l'autre croyait que les
murs étaient revêtus de tissu,
etc... les «
silences », ce dont on ne parle pas. Par
exemple, pour certains groupes : «
Jusqu'à présent, toutes les
remarques portent sur la première partie
de l'exercice, n'a-t-on rien vécu dans la
deuxième ? », etc. Faire remarquer
les « consignes supplémentaires
» que certains stagiaires introduisent :
« Je croyais que le but était de
reconnaître celui avec qui on était
! » On pourra remarquer
dans cet échange des
thèmes: Sur la
pièce : - Découverte
par le toucher d'éléments qui
n'avaient pas été vus. -Différences
entre les représentations, avec ou sans la
vue (la pièce me paraissait plus grande,
plus petite...). -
Différences entre les représentations
de chacun des stagiaires : plus grande pour les
uns, plus petite pour d'autres. -Différences
entre ceux qui ont démarré sans
idée préalable et ceux qui se sont
donné un objectif ("je me suis
précipité sur un mur comme
repère "...). -Importance de la
recherche de repères, leur
variété. -Différences
entre les stratégies : suivre les murs,
aller au hasard... - Peurs : « Je
ne voulais pas aller au centre », « Je ne
voulais pas m'éloigner du point de
départ », « Je me suis senti
perdu, sans repères », « J'ai
pensé à quelqu'un que je connais et
qui est aveugle ». -Diversité
des indices choisis : « Je suivais des lignes
droites », « J'avais plaisir à
toucher des matières différentes qui
me procuraient des sensations différentes.
» - Diversité
des objectifs : avoir des sensations, retrouver les
différents éléments de la
pièce présents dans le schéma
mental, rechercher des rencontres avec des
personnes, ne pas bouger, ne pas se faire de mal,
savoir où on était, etc. Dans tout cela,
l'important c'est de découvrir
: que
l'autre ne réagit pas forcément
comme nous ; que nous
laissons de côté bien des
éléments de la
réalité. Sur les
rencontres : Découverte
de la différence des réactions :
« Certains fuient vite, d'autres s'attardent.
», « C'était super avec un »,
« II y en a avec les mains froides et d'autres
avec les mains chaudes », « Certains
effleurent, d'autres massent ; les uns
pétrissent, les autres caressent en touchant
». La
diversité des sentiments vécus :
« C'était agréable »,
« Je n'aime pas cela », « J'ai pas
l'habitude de toucher des gens que je ne connais
pas ». La surprise
que cela ait pu être possible, que
l'existence de limites favorise la liberté :
« Dans la salle des professeurs, on ne se
touche pas, et ici, au bout d'une demi-heure cela
devient possible », « C'est parce qu'on
nous mettait des limites précises, qu'on se
l'est permis ». La
découverte de sensibilités
différentes : « J'étais
très attentive au parfum de chacun »,
« Je recherchais des objets-signes : bague,
barbe, etc. », « J'étais sensible
à la douceur de la peau ». Certains ont
envie d'identifier la personne, d'autres n'y
pensent pas ou ne le veulent pas, etc.
A l'occasion de toutes ces remarques,
l'animateur pourra pointer que l'autre est toujours
autre, alors qu'on aurait tendance à
anticiper une réaction identique à la
sienne. Il pourra renvoyer à la classe
où l'enseignant s'adresse à un groupe
d'élèves dont les réactions
peuvent être très différentes
de l'un à l'autre. « Autrefois, je
voyais ma classe comme un groupe, maintenant, je la
découvre comme constituée de
personnes. »
Bien veiller au silence des stagiaires ; au
besoin, rappeler la consigne.
La partie "rencontre" doit être
menée ni trop lentement (cela effraie
certains stagiaires), ni trop rapidement (fuite de
l'animateur qui a peur), et avec des consignes
très précises. La précision
des consignes rassure les stagiaires. Le flou est
angoissant (jusqu'où va-t-on aller
?).
Cet
exercice peut se faire de deux façons
différentes selon l'importance du
groupe, l'habitude des stagiaires pour ce
genre d'exercice et la compétence de
l'animateur. Pour une façon plus
simple de mener cet exercice on pourra se
contenter de la première
partie.
Proposer
une situation inhabituelle et grossissante de
certains phénomènes courants dans une
classe, de façon à les rendre plus
perceptibles ;
Approcher
la notion de représentation, grâce
à l'utilisation de deux champs : un lieu, la
pièce où se trouvent les stagiaires ;
des personnes, les stagiaires eux-mêmes
;
Faire
prendre conscience de la relativité de nos
perceptions ;
Faire
découvrir la subjectivité des indices
que nous utilisons pour connaître la
réalité ;
Mettre en
évidence la variété des
stratégies utilisées par les
stagiaires pour prendre contact avec une
réalité (celle d'une discipline,
celle d'un élève...) ;
Mettre en
valeur des moyens de communication oubliés
ou sous-estimés dans la vie
courante.
Comment êtes-vous parti ? au hasard ? avec
un objectif : lequel ? une
stratégie : laquelle ? ;
« Vous vous touchez les bras et
vous êtes attentifs à ce
que vous ressentez ;
10° II annonce alors qu'on peut
retirer son foulard et qu'on se retrouve pour un
échange sur ce qui a été
vécu et observé durant les deux
parties (ou une seule) de l'exercice.
maintenant, vous vous rapprochez et
vous sentez l'odeur de votre partenaire
;
faciliter la parole, permettre l'écoute,
l'expression, jusqu'au bout ;
la
diversité des réactions dans les
rencontres, la peur que chacun a de «
gêner l'autre » sans que cela
corresponde à une réalité,
etc. ..
qu'une même situation peut être
vécue de façons très
diverses ;