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L'évaluation est plus souvent

un "message" qu'une "mesure"

Un message que l'enseignant envoie

il dit à l'élève la représentation que son enseignant a de lui

<<Tu es un bon élève>>, <<Tu peux faire mieux>>...<<Tu fais ce que tu peux!...>>

 

il dit à l'élève quelque chose de la représentation

que l'enseignant a de son travail d'enseignant, de sa discipline

<<Pour moi seuls les résultats comptent>>, <<Pour moi tu travailles , c'est le principal>>, ...<<je pense qu'il est impensable ( sauf cas exceptionnel de ne pas donner au moins la moyenne pour montrer à l'élève qu'on a bien mesuré l'investissement et le volontarisme qui ont conduit son travail>> <<.....Note-t-on le niveau ou la gentillesse de l'élève au bac? Attention à la dérive.>>

<<En ce qui concerne l'évaluation d'un TPE, à partir du moment ou l'une des disciplines est représentée je ne vois pas pourquoi l'autre examinateur doit obligatoirement être enseignant de la deuxième discipline TPE, cela peut être un documentaliste>>

 

il donne à l'élève des éléments de la personnalité de l'enseignant

<<Je ne veux pas d'ennuis, je vais m'arranger pour que tout le monde ait la moyenne>> , <<Je vais vous montrer que je suis le plus intelligent, le plus fort, vous, vous êtes que des crétins>>

<<j'évalue le niveau d'un élève à partir de ses résultats -ou de sa production - en milieu contrôlé ( D. surv.), et non à partir de que je crois savoir de sa famille : ce serait la porte ouverte à tous les arbitraires, ( la note de gueule ou de CSP n'est pas loin ) Si un élève atteint les objectifs, je ne vais pas nuancer sa note en fonction de la quantité de travail perso ou du fait que ses parents se séparent ;ok ? Ces facteurs sociaux, j'en tiens compte dans ma relation à l'élève, dans les conseils que je lui donne, ou dans les commentaires que j'exprimerai sur lui, par ex en conseil de classe ou dans le bulletin trimestriel.>>

Un exemple de souvenir d'un enseignant

Pascale <<- C'était un type qui dictait un cours. Il marchait de long en large dans la salle, et il s'arrêtait au milieu d'une phrase et disait: «Un tel, continuez. » Et le "un tel", c'était toujours les filles, ma copine et moi. Alors que nous, on "ramait" et on était terrorisées. On ne savait pas de quoi il s'agissait, on ne comprenait rien... on n'a plus rien compris toute l'année. On essayait de s'en tirer, d'apprendre pour les colles. C'était affreux, mais vraiment épouvantable! (...) Son grand plaisir, c'était de fourguer des exercices qu'on ne pouvait pas trouver et, en colle, ce n'était que cela, des exercices avec des astuces.

N. - Comment as-tu vécu cette année?

P. -J'ai été malade, j'ai eu une colite toute l'année. A la fin, mes parents sont venus me chercher, affolés... Je veux dire qu'il y a même eu des symptômes physiques. On arrivait à deux heures de l'après-midi, après le repas. On attendait, on le guettait: il va arriver... il va arriver... la porte s'ouvrait: il rentrait. Tu vois, c'était du théâtre: « Interrogation écrite. Prenez une feuille. » Sur le repas! On ne digérait pas, nous. Ce n'est pas étonnant que j'aie eu une colite! ... Je me suis laissée avoir parce que je ne voyais pas le grotesque de la situation, je marchais dans la terreur, le sadisme et tout ça! Je marchais complètement.>>

 

Il dit quelque chose de son désir de réussite ou d'échec pour ses élèves.

<<Je vous ai choisi un devoir facile>> , <<Il n'y a que les "bons" qui réussiront ce travail>>....

<< Et plutôt que "d'organiser" (?) les TPE dans de mauvaises conditions, c'est-à-dire mettre les élèves en situation d'échec annoncé, prenons nos responsabilités. nous avons refusé de les mettre en place en 1 ère et il n'y en a pas ! De même qu'il n'y a pas d'ECJS... Personne ne nous a tués et pourtant en 1 ère, ce sont des enseignements obligatoires. Il faut savoir aussi mettre l'administration centrale devant ses responsabilités.>> <<Je trouve honteux cette façon de souligner la "nullité" des élèves quand soi-même, "adulte", on n'applique pas les règles institutionnelles. Et ce sont des enseignants comme vous qui ensuite se plaignent du manque de civisme des élèves! Les mauvaises conditions que vous déplorez, c'est en partie vous qui en êtes responsables.>>

 

Il dit quelque chose de la relation de cet enseignant avec ses collègues

<<Ma vision du TPE a toujours été que les "encadrants" fonctionnent un peu en osmose , or , nous cohabitons, nous nous supportons à peine. Comment travailler en interdisciplinarité , dans un établissement lorsque certains de mes collègues , estiment que mes élèves produisent "des horreurs" ? le message, déjà de ma matière, ne passe pas auprès des "dinosaures"! alors comment travailler avec ces autres qui méprisent le travail d'un groupe d'élèves? On ne résoudra ce problème que lorsque tous les enseignants n'exprimeront aucun mépris pour leurs élèves !!!!>>

 

C'est un message que l'élève reçoit

Même s'il n'en a pas entièrement conscience l'élève va décrypter les éléments envoyés et y réagir

<<C'est un c..>> <<Il est content de moi>> , <<Il m'aime bien>> , <<il n'est pas d'accord avec ses collègues et il veut me le faire savoir>>

 

Il va ensuite le déformer et l'interpréter à sa façon:

Ce message peut être reçu en particulier comme une atteinte à son narcissisme:

<<Je suis bête, il n'y a rien à faire>>

Un exemple d'entretien d'élève:

Élève:<< Bon ! vous donnez l'équation, vous savez, vous, la faire... Enfin, ça vous amuse, j'ai l'impression que vous posez des colles à vos élèves : " Hein ! vous y arrivez pas !... " Enfin ! c'est pas pour...

N. - Non, non. Allez-y !

Élève- Alors, ça m'a toujours fait..., et puis surtout..., et puis il y a des jeunes professeurs qui vraiment se foutent du monde ; et s'il y a des choses dont j'ai horreur, c'est qu'on se foute du monde, qu'on se moque de quelqu'un. Le gars qui arrive les mains dans les poches, qui pose un problème de vingt lignes au tableau et qui le résout comme ça en cinq minutes, pour nous... sécher pendant des heures, ça me fait penser à un jeu : au chat et à la souris. Le chat, c'est le prof, et puis moi !... Salut les gamins ! Il y a des mecs qui ont trouvé ça, et vous, vous y arriverez pas !

N. - Quelqu'un qui vous rabaisse.

E. - Hé ! oui, c'est ça ! Oui, je crois que c'est ça ! Enfin, ce n'est pas une généralité. En tout cas, moi, ce que j'ai comme expérience mathématique, c'est ça !... C'est intéressant, parce que je n'avais jamais... (Rires.) » (Garçon de 1 ère)

 

Ce message est aussi conditionné par le contexte

Des réactions

un écrit et un oral diffèrent

<<En évaluant une dissertation de français, de philosophie etc. arrive-t-on plus facilement à faire la part des choses entre ce qui relève du travail personnel et de l'héritage culturel, que lors d'un entretien oral avec un candidat? Je n'en suis pas sûr du tout.>>

 

travail individuel ou collectif

<<Il ne s'agit pas de remettre en cause l'évaluation d'un contenu disciplinaire mais d'estimer possible aussi l'évaluation de la démarche de recherche documentaire. Je ne vois pas le scandale à envisager une évaluation collective d'un travail qui comporte plusieurs facettes. D'autant plus que la mise en place des TPE ouvre une vision un peu différente du contenu disciplinaire que l'on peut maintenant relier à des problématiques plus ouvertes.>>

 

proche ou loin de l'examen

<<Je maintiens que nos élèves accèdent à l'enseignement supérieur par leurs notes des 2 premiers trimestres ... et que le bac est une validation ultérieure. Quand un élève est admis en prépa, que disent les statistiques sur le pourcentages d'admis qui n'auront pas le Bac ?>>

<<Et s'il fallait enseigner autrement (et évaluer autrement ) pour des élèves qui n'ont plus la même origine sociale que par le passé ?>>

 

 

L'évaluation est pourtant nécessaire:

L'élève a besoin d'un retour sur son travail

l'enseignant a besoin d'un retour sur sa façon d'enseigner

le ministère a besoin d'un retour sur le fonctionnement du système.

On peut chercher à améliorer les procédures d'évaluation mais ceci n'aura d'effet que dans la mesure où le mythe d'une évaluation objective tombera.

Alors une souplesse s'installera dans les jugements, des possibilités de rectification apparaîtront, le temps prendra sa place dans l'orientation.

Là encore c'est plus un changement culturel que technique qui est nécessaire.

Vos  Réactions

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Commentaire

 Réaction

<<Bonjour, Ce que vous dites est très objective. Il est contradictoire même avec les méthodes archaïques, évaluatives de certains enseignants. en conséquence , permettez-moi de vous posez cette question à laquelle j’y attendrais une réponse: Que pensez -vous d’un professeur qui a enseigné 04 ans un élève , et qui lui donne dans l’évaluation continue une note statique de (1/20)sur le bulletin trimestriel. Je souhaite que vous me donniez votre avis sur la méthode évaluativ et pédagogique de cet enseignement et que faudrait-on à son encontre.Merci >>

<<Apprendre, c’est commencer par se tromper. L’évaluation est une remise sur les rails en cas de dérapage. Elle fait partie de l’apprentissage. Evaluer c’est guider et conduire les apprenants vers la découverte de nouveaux savoirs. L’évaluation n’est pas une punition, ce n’est pas la menace d’une crainte à venir. Sinon, amusez-vous! demandez à vos élèves de vous évaluer en fin d’année. C’est un très bon exercice. A vous la peur!>>

<< L'evaluation elle doit etre constant, on doit evaluer un eleve dans tout sa globalite, des atitudes, emotions et sa connaisance.>> un enseignant du Brésil

<<Bonjour M. Nimier, C'est un plaisir pour moi de voir arriver la nouvelle édition de votre site à chaque mois. Dans l'ensemble j'adhère facilement au discours que vous avez concernant l'évaluation. Que cela est complexe et que l'objectivité n'est pas accessible, je suis vraiment d'accord. Face à mes élèves en difficulté, (surtout ceux que je sais que les parents réagissent négativement) je crains que les résultats d'évaluation nuisent plus qu'ils peuvent aider. À ce compte, je pourrais diminuer le rythme mais comme nombreux sont les élèves qui travaillent avec application (dans l'état actuel des choses) seulement lorsqu'ils savent qu'il y a évaluation, je ne dois pas non plus trop les distancer. Je sais que les commentaires que j'écris, qui donnent surtout des pistes d'apprentissage et des encouragements à la persévérance peuvent pour certains élèves revêtir plus d'importance que la note. (D'ailleurs je n'indique pas toujours de notes, surtout pour des productions écrites qui me semblent tellement personnelles dans leur expression) Croyez-vous que les élèves qui me disent qu'ils ont peur de doubler peuvent simultanément exprimer un désir de continuer de travailler, d'apprendre avec moi? (une sensation) Ce que j'ai appris d'essentiel cette fois-ci, c'est une meilleure compréhension de la peur d'apprendre qui est souvent exprimée en classe par une passivité face à l'engagement cognitif, la réflexion. Comme dernier point, mon côté provocateur m'a donné l'idée de faire parvenir votre éditorial aux professeurs qui m'ont mis en échec dans la première partie de ma démarche au troisième cycle à l'université. Mais non, je vais être sage... Ce que j'ai trouvé de plus souffrant dans cette histoire, c'est lorsqu'ils ont coupé la communication. En vous remerciant.>>Céline

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