Définition de
l'infantile
<<L'infantile « Structure de base aux
franges de notre animalité,
dépositaire et conteneur de nos pulsions,
tant libidinales ou haineuses
qu'épistémophiliques, l'infantile est
cet alliage de pulsionnel et de structural
"souple", qui fait que l'on est soi et pas un(e)
autre. Irréductible, unique, et par
là même universel, l'infantile est
donc bien ce par quoi notre psychisme va advenir,
dans tous les développements de sa
bisexualité psychique organisée par
l'oedipe » (Guignard FI., 1996).
Le concept d'infantile est né avec la
psychanalyse dans la mesure où la
découverte de la sexualité infantile
par Freud a fait passer l'observation des
phénomènes psychiques du niveau
conscient au niveau inconscient. L'enfant que l'on
regarde dans la réalité, l'enfance
dont on se souvient attirent la réflexion
sur des processus de secondarisation qui ne font
pas la spécificité de l'infantile tel
qu'il est découvert au sein de la situation
analytique elle-même...
L'infantile est donc ce qui traduit une strate
de la vie psychique aussi inaccessible à la
conscience que le fonds inconscient qui l'habite,
et qui, cependant, sert de point nodal permettant
d'effectuer des allers-retours entre le
passé et le présent.
Bernard Brusset a dégagé
l'infantile de l'historique, de telle sorte que la
biographie causale (celle de l'infantile) se
différencie de la biographie reconstruite
(celle de l'enfant). On est ainsi parvenu à
assimiler l'infantile et l'inconscient
(Agnès Oppenheimer), dans la mesure
où l'infantile n'est pas observable ou ne
l'est qu'en reconstruction et en après coup.
L'infantile constituerait alors une
charnière de remaniement des fantasmes
originaires....>>Cléopâtre
Athanassiou-Popesco. Dictionnaire international
de la psychanalyse sous la direction de Alain de
Mijolla. Ed. Calmann-Lévy. p.816
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