Esprit du site
Moteur de recherche
Recherche d'article par auteur
Pedagopsy.eu
Recherche de livres par motsclefs
Plan du site
L'auteur

 

L'absurdité des mathématiques

 

Certains élèves manifestent l'absence d'implication personnelle à l'égard des mathématiques. Pour eux, les mathématiques ne représentent rien. S'il font des mathématiques, c'est contre leur gré, parce qu'on leur a dit d'en faire ou parce que cela est obligatoire ; il y est alors si peu impliqué qu'ils se sentent dans ce cas des objets (une machine...). Toute pulsion à l'égard des mathématiques est absente. J'émettrai ici l'hypothèse qu'en réalité, toute pulsion possible à l'égard des mathématiques est refoulée. Il n'y a plus de la part de ces élèves bonne volonté, mais souvent « indifférence » ; il arrive même que s'ils sont contraints d'en faire, elles deviennent pour eux négatives (absurde).

PLAN DU SITE

 

E : Pour moi les x et les y, ça ne représente rien, c'est tout à fait abstrait (Fille de seconde).

E : Il fallait copier des théorèmes qui étaient complètement idiots (Fille de seconde)

E : Maintenant, je ne sais pas ce qu'on a tellement de concret ? On calcule des chiffres, on fait n'importe quoi ! enfin n'importe quoi... Moi, ça me semble aberrant. Moi, les chiffres, encore que je n'étais pas tellement fort à l'école primaire, mais ça me plaisait parce que c'était quelque chose de concret, d'évident, on calculait des poids, des mesures. Mais là maintenant, on calcule avec des lettres. On nous a jamais appris à dire a par b faisait c ; je ne sais pas si c'est çà ! mais je ne sais pas, ça me semble absurde finalement... Je ne retiens rien, c'est justement parce que c'est absurde que je ne retiens rien (garçon de seconde).

Absurde au point qu'on se demande si le professeur y croit lui-même :

E : Vous, en tant que prof de maths, vous y croyez vraiment, à tous ces théorèmes ? (Fille de seconde).

Les mathématiques ne leur semblent pas importantes, car elles sont loin de la vie pour eux :

E : «Quand je discute politique, je ne pense pas à certains nombres statistiques disant que l'U.R.S.S. ou la Chine a un développement plus grand ; ça serait plutôt : l'individu est libre dans tel pays et il ne l'est pas dans un autre. » (garçon de seconde)

On ne peut pas s'en servir dans la conversation de tous les jours :

E : « Et puis, ce qui montre aussi que les mathématiques coupent du monde, c'est qu'en ce moment je travaille, les mathématiques ne me servent à rien ; alors que les discussions, les idées que j'ai retenues, je peux toujours en parler avec n'importe qui. Alors que si je parle comme cela, à une fille, dans le bureau, de la surjectivité, premièrement je n'en verrais pas l'intérêt, elle non plus, et puis on aurait l'impression de se rendre un peu idiotes, quoi, de parler de cela. Ben, c'est vrai ! » (Fille de terminal)

E : «Les auteurs français, on peut en parler dans la vie, citer leurs oeuvres, leurs paroles et tout, ce qu'on ne peut pas faire avec les maths ; parler maths au cours d'une réunion, ça paraîtrait un peu cocasse. » (garçon de seconde)

E : «Ça m'a fait drôle de savoir, de connaître que l'injustice existe et c'est pas en faisant des maths que je la résoudrai. » (garçon de seconde)

 

Si tous les signes mathématiques deviennent des signifiants vides (absurdes), c'est qu'ils ne sont plus investis d'aucune signification personnelle apparente ; le refoulement a permis un retrait de tout investissement pour des raisons qui peuvent être très diverses, mais qui sont le plus souvent utiles à l'équilibre parfois précaire de la personnalité de l'élève. Cc qui pose la question du bien-fondé de l'obligation des mathématiques pour tous. N'est-il pas parfois même dangereux d'exiger une réussite dans cette discipline « à tout prix ».

La rééducation mathématique n'est pas, comme on peut le sentir ici, seulement du ressort de l'apprentissage ; la personnalité entière y intervient.

Vos  Réactions

Adresse mail facultative

Commentaire

Réaction
<<Ce serait peut-être intéressant de fixer notre regard sur cette phrase d’une romancière de langue anglaise dont le nom me revient vaguement. Elle disait dans son roman que l’amour est comme les maths. Il commence par quelque chose de très simple qui se complique à petit feu... Les additions, les multiplications, la logique, l’Algèbre de Boole... La complexité en devient immense!!!>>
Esprit du site
Moteur de recherche
Recherche d'article par auteur
Pedagopsy.eu
Recherche de livres par motsclefs
Plan du site
L'auteur