Dernière de couverture Sommaire Éditorial Renaud Hétier DOSSIER : "LA RECONNAISSANCE DU SUJET
SENSIBLE 1. Fondements L'avenir du sensible, entretien avec
Claudine Haroche L'apprentissage sensible du sujet adulte.
Pierre Dominicé Rencontre éducative avec le sujet
sensible, entretien avec René Barbier
(Carole Baeza) Le corps aujourd'hui, entretien avec
Isabelle Queval La reconnaissance du sujet sensible dans
les politiques de l'éducation artistique :
entre utopie et réalité. Laurence
Loeffel La perspective éco-relationnelle
et l'éducation interculturelle dans
l'entrelacs d'affections : la décolonisation
du savoir. Joao Figueiredo Comment sentir que ça veut dire
quelque chose ? Le loup et la mésange : un
récit à pleines dents. Renaud
Hétier 2. Pratique L'enfant, la littérature et la
philosophie. Edwige Chirouter Dans le sens du texte. Lorine Bost Dispositifs transitionnels et approche
intégrative pour l'accompagnement en
éducation : de la zone urbaine sensible au
« sujet sensible ». Béatrice
Clavel L'intégration du sensible dans
l'apprentissage des mathématiques par la
médiation des albums de littérature
de jeunesse. Isabelle Dague 3. Recherche Regards sur l'authenticité de la
rencontre. Carole Buffa-Potente Du sensible au sens : un chemin
d'autonomisation du sujet connaissant. Ève
Berger & Dani Dubois Un poète à l'antenne :
l'affectivité dans un parcours de recherche
autobiographique. Henrique Beltrao Paul Fauche, éducateur du sensible
: Ateliers et École du Père Castor
Jean-François Marchat 4. Variations - Témoignages Paolo Freire et sa pédagogie
sensible à l'humanisation d'autrui. Karla
Patricia Martins-Ferreira L'artiste intervenant, entre
démarche pédagogique et processus
esthétique. Véronique Chappuis La danse de couple, une éducation
au sensible. Remi Hess & Katia Mendez De la sécurité du cadre
à l'épanouissement des
potentialités de l'enfant, entretien avec
Sarah Venuat Sport, place du corps et rapport au
corps, entretien avec Jérôme
Godineau La réponse institutionnelle au
phénomène du harcèlement
à l'école : dépasser la répression pour
instaurer une justice restaurative. Arnaud Lamy De la robe à la culotte :
dépasser le sensible pour entrer dans
l'éducation. Étude de la
pensée d'Alain. Caroline Richard Lectures - Découvertes
Un passage << LA QUESTION QUE NOUS NOUS SOMMES
POSÉE, pour ce numéro de Chemins de
Formation, présente plusieurs aspects. La
thématique de la reconnaissance, devenue
prégnante dans notre société,
apparaît au premier plan. Mais nous n'avons
pas voulu la traiter dans sa
généralité. Il s'agit bien de
parler du « sujet sensible », ce qui est
déjà une manière d'indiquer
à quelle reconnaissance on s'est plus
particulièrement intéressés.
On pourrait voir le « sensible » comme
une augmentation de la dimension subjective :
quelque chose qui tout à la fois appartient
en propre au sujet, mais qui lui est si propre que
cela lui est en partie inaccessible. Qu'entend-on alors par sensible? Tout à
la fois les sens, les émotions, la
sensibilité et, au-delà de tout cela,
une manière d'être et de sentir le
monde, qui n'est pas réductible au langage
ni à la rationalité. Dans un contexte
éducatif et formatif qui a tendance à
être abandonné à l'illusion de
la maîtrise, cela signifie qu'il y a à
cultiver des dimensions oubliées du sujet et
en même temps, à les protéger.
Il ne s'agit pas d'opposer schématiquement
le « sensible » à «
l'intelligible », à la manière
platonicienne, ni de vouloir restaurer les droits
du sensible contre ceux de l'intelligible, mais d'y
reconnaître aussi bien une dimension
constitutive du sujet qu'un chemin. Chemin sensible
qui peut permettre de s'aventurer au-delà,
sans se couper de son origine, sans se
séparer de ce qui fait le propre de
soi-même, sans se perdre. Et, peut-on
l'espérer, sans cesser d'être sensible
à autrui. C'est bien toute la
difficulté : parvenir à prendre de la
hauteur, pouvoir abstraire, mais sans s'abstraire
soi-même, au risque d'une perte de sa propre
humanité. On devine combien une telle perspective peut
avoir de prix et de difficulté en
éducation, s'il faut conduire le «
petit » vers le grand qu'il est appelé
à devenir, s'il faut favoriser tout ce qui
peut croître. La tentation est souvent celle
de la ligne droite, du plus court chemin, au risque
du déracinement, de l'emballage de la
course. Au risque de la programmation à
laquelle « on » arrive, même si
personne n'y arrive.>> p.5 Commentaire Intéressant car cette revue aborde un
thème rarement étudié.
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