L'approche
biographique me paraît très
intéressante et prometteuse en formation
d'enseignants. Sa finalité est de leur
offrir la possibilité d'élucider
leurs pratiques, à la lumière des
expériences éducatives ayant
jalonné leur parcours de
formation. Mais il ne s'agit pas de
les amener à l'utiliser auprès de
leurs élèves.
Les dispositifs
relevant du travail de l'histoire de vie
nécessitent de la part des formateurs une
connaissance approfondie et une appropriation des
théories relatives à cette
approche.
Cette pratique est
régie par une association, l'ASHIVIF, dont
la déontologie implique, au plan
méthodologique, que les formateurs aient au
minimum réalisé une démarche
personnelle d'histoire de vie. L'engagement dans de
telles sessions de formation n'est pas sans effet
sur les personnes, et les formateurs sont garants
de respect de celles-ci.
Ces approches sont
extrêmement attirantes, mais elles
présentent de très grands risques de
dérive, si elles ne sont pas mises en
place comme il se doit. A fortiori dans le cadre de
l'école.
Ainsi, j'ai
rencontré quelques enseignants qui ont
été 'sensibilisés' à
cette approche en formation continue et qui ont
proposé à leurs élèves
un dispositif faisant appel à des
événements de leur vie passée,
dans le but de leur faire réaliser leur
'ligne de vie'
Ils ont alors
été confrontés, ainsi que
l'ensemble des autres élèves, au
récit d'expériences graves et
traumatisantes
dont ils n'ont su que
faire.
Voici une
illustration des risques encourus lors d'un
transfert non réfléchi, d'une
méthodologie spécifique à la
formation des adultes.
Ces
réserves concernent l'utilisation
'sauvage' qui pourrait être faite des
histoires de vie par des enseignants séduits
par cette approche.
Il n'en reste
pas moins qu'une présentation de celle-ci,
dans le cadre précis de la formation des
enseignants, pourra contribuer à faire
connaître cette démarche et amener les
enseignants à s'y engager pour eux
mêmes.
|