Dernière de couverture Comment, dans les relations humaines, les
impasses apparaissent-elles ? Qu'est-ce qui fait
que, souvent, nos tentatives de provoquer un
changement ne fcnt que nous emmurer dans un jeu
sans fin ? Car il ne suffit pas de vouloir changer
pour qu'une mutation se produise; il y a des
changements qui ne sont que sources de la
permanence. Dire : « plus ça change,
plus c'est la même chose »
équivaut, si l'on prend les choses par
l'autre bout, à affirmer que ça
change quand on s'y attend le moins. Partant des théories des groupes et des
types logiques, les auteurs épinglent ici
les impasses du « bon sens ». Un grand
nombre de nos difficultés quotidiennes
proviennent d'une erreur dans le niveau de
changement requis, les solutions habituelles
étant généralement
appliquées au mauvais niveau et au mauvais
moment. Ce qu'ils découvrent se situe
délibérément à la
surface : barrer le pourquoi ? question qui
porte sur les causes « profondes »
pour mettre en avant le quoi ? interrogeant
une situation ici-maintenant. Un chemin est
frayé dans la forêt des paradoxes
humains, qui va de Russell, Wittgenstein et Bateson
à Groucho Marx. Entre la logique et
l'humour, une thérapie est mise en place qui
ne prétend point guérir autre chose
que notre rapport présent à
autrui. Les auteurs sont « associés de
recherche » au Mental Research Institute de
Palo Alto, en Californie. PAUL WATZLAWICK Docteur en psychologie,
reçoit une formation jungienne à
Zürich; aux Etats-Unis, il collabore aux
travaux de G. Bateson et Don D. Jackson. Auteur
principal d'Une logique de la communication. JOHN WEAKLAND Successivement,
ingénieur chimiste, anthropologue et
psychothérapeute. RICHARD FISCH Docteur en médecine,
travaille depuis de nombreuses années au
Mental Research Institute, où il a
créé le Brief Therapy Table des matières Avant-propos par Milton H. Erickson Introduction 1. PERMANENCE ET CHANGEMENT 1. La perspective théorique 2. La perspective pratique 2 LA GENÈSE DES
PROBLÈMES 3. « Plus de la même chose s, ou :
quand le problème, c'est la solution 4. Les terribles simplifications 5. Le syndrome d'utopie 6. Paradoxes 3 LA RÉSOLUTION DES
PROBLÈMES 7. Le changement 2 8. L'art de trouver un nouveau cadre 9. Pratique du changement 10. Illustrations « Moins de la même chose ».
Rendre explicite l'implicite Annoncer,
au lieu de cacher Grands effets et petites
causes. Le « coup de Bellac »
Utiliser la résistance
Accusations inattaquables et
dénégations sans preuves
Sabotage bienveillant, Les bienfaits de
l'indifférence Problèmes
d'études La manière d'aborder
les utopies Le a pacte du diable », 11. Vers de nouveaux horizons Bibliographie Un passage <<La recette consistant à faire
"plus de la même chose" est une "solution"
qui crée le problème. Nous estimons qu'on retrouve cette même
complication dans un grand nombre de
problèmes humains réfractaires, dans
les cas où le bon sens porte à
opposer son contraire à un fait
pénible ou douloureux. Par exemple, rien ne
paraît plus raisonnable tant aux parents
qu'aux amis, que de « remonter » une
personne déprimée. Or, il est fort
vraisemblable que la personne
déprimée ne s'en sentira pas mieux,
mais, au contraire, s'enfoncera un peu plus dans sa
tristesse. Voyant cela, les autres redoublent
d'efforts pour lui faire voir le bon
côté des choses. i Guidés par
la « raison » et le « bon sens
», ils ne peuvent pas se rendre compte (et le
patient ne peut pas dire) que Iëür aide,
aü"fond, consiste à exiger que le
patient ait certains sentiments (de joie,
d'optimisme, etc.) mais pas d'autres (de tristesse,
de pessimisme, etc.). Il en résulte qu'au
lieu de connaître un épisode, qui,
à l'origine, aurait pu n'être qu'un
accès passager de tristesse, le patient est
maintenant envahi de sentiments d'échec, de
dévalorisation et d'ingratitude envers ceux
qui l'aiment tant et font tout cela pour l'aider.
C'est bien cela qui constitue la dépression,
et non pas la tristesse du
début.>>p.52 Watzlawick <<Ceux qui ont du mal à s'endormir
(trouble banal, bien qu'irritant que nous
connaissons tous), prennent d'habitude des mesures
essentiellement semblables et aussi
stériles, pour résoudre leur
difficulté. L'erreur la plus répandue
chez les insomniaques consiste à se forcer
à dormir par un acte de volonté
pour découvrir en fin de compte
qu'ils restent complètement
éveillés. De par sa nature, le
sommeil est un phénomène qui survient
spontanément, mais ne peut plus être
spontané quand il est voulu. Pourtant, c'est
ce que fait l'insomniaque dont le désespoir
s'accroît avec le tic tac du réveil,
et le « traitement » qu'il s'inflige en
arrive à devenir sa maladie. Pour lui,
« plus de la même chose » peut
signifier changer de régime alimentaire, se
coucher plus tôt ou plus tard, prendre des
somnifères qui créeront une
accoutumance : chacune de ces mesures, loin de
résoudre son problème,
l'exaspère.>> p. 53
Watzlawick << Le but de l'intervention de type
changement 2 est donc celui ci: Comment peut-on
l'empécher de vouloir s'endormir? et non,
comme le voudrait le bonsens: Comment le faire
dormir?>> p. 108 Watzlawick << (la technique du changement 2 consiste
à "recadrer") En terme très abstrait,
en effet, re-cadrer signifie faire porter
l'attention sur une autre appartenance declasse,
tout aussi pertinente, d'un mêê objet,
ou surtout introduire cette nouvelle appartenance
de classe dans le système conceptuel des
personnes concernées>> p. 119
Watzlawick <<A plusieurs égards, cette
façon de résoudre les
problèmes ressemble à la phiosophie
et a a technique du judo où n'arrête
pas l'attaque de l'adversaire par une
contre-attaque de force au moins égale, mais
où on la laisse venir et on l'amplifie en
s'effaçant et en l'accompagnant. C'est
à quoi l'adversaire ne sattend pas, car il
joue un jeu de force contre force, de "plus de la
même chose", et selon les règles de ce
jeu, compte sur une contre-attaque et non sur un
jeu totalement différent. Le re-cadrage, pour utiliser une fois de p lus
le langage de Wittgenstein, n'attire pas
l'attention sur quoi que ce soit ne produit
pas de prise de conscience mais enseigne un
nouveau jeu qui rend l'ancien caduc. Le
sujet voit « maintenant quelque chose d'autre
et ne peut plus continuer naïvement à
jouer ». Donnons un exemple. Le pessimiste est
habituellement un adepte du « jeu »
interpersonnel suivant : il commence à
inciter les autres à émettre des
opinions optimistes, et, lorsqu'il y a
réussi, met leur optimisme au défi,
en montrant un pessimisme encore plus accru, ce qui
pousse les autres à essayer « plus de
la même chose » ou, le cas
échéant, à abandonner le jeu ;
dans ce cas, le pessimiste a « gagné
» une nouvelle manche, à ses propres
dépens évidemment. Ce modèle
change complètement au moment où
l'autre devient plus pessimiste que le pessimiste
lui-même. Leur interaction cesse alors
d'être un cas de « plus ça
change, plus c'est la même chose, »,
puisque l'élément du groupe (le
pessimisme) n'est plus composé avec son
inverse ou symétrique (l'optimisme) ; ce qui
main-tiendrait l'invariance du groupe selon la
quatrième propriété des
groupes. Au contraire, il y a production de
changement 2 par l'introduction d'une «
règle de composition » tout à
fait nouvelle. Pour arriver à ce
résultat, on utilise le « langage
» propre du pessimiste, c'est-à-dire
son pessimisme.>> p. 126
Watzlawick Commentaire Un classique
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