Donc ces nombres ont fait des petits, des enfants partout, alors j'ai pu faire une thèse ... mais j'ai été nommé à Bordeaux pour enseigner les probabilités, la statistique que je n'avais jamais faites: cela m'a appris beaucoup de choses. Là, j'ai essayé aussi d'avoir des élèves: je n'en ai eu qu'un, c'était DAVID et un collègue que j'ai réussi finalement à intéresser à la question; nous avons travaillé, puis finalement quand on m'a proposé d'aller à Paris, j'ai beaucoup hésité parce que je me trouvais bien à Bordeaux, mais je suis allé à Paris parce que c'était là que je pouvais trouver des élèves dans les écoles et lentement, j'ai commencé par un, deux élèves et finalement cela s'est développé et maintenant, il y a à peu près deux cents théoriciens des nombres en France et cela marche très bien.
- N: Vous avez beaucoup de descendants ...
- P: Pour ma thèse, c'était même assez compliqué parce qu'il n'y avait personne qui pouvait en faire un rapport, il a fallu l'envoyer à l'étranger pour avoir un rapport de quelqu'un de compétent, alors que maintenant, il y a des théoriciens des nombres, je crois, dans toutes les Universités. En même temps, j'ai essayé aussi de rentrer à Polytechnique parce que je pensais qu'il n'y avait que par l'intérieur qu'on pouvait atteindre les polytechniciens et je dirai que presque la moitié des gens qui font de la théorie des nombres sont des polytechniciens.
- N: C'est important pour vous d'avoir des élèves ...
- P: C'est le rôle du professeur (rires), un professeur sans élève ! ... et, qu'est-ce que vous voulez, quand vous avez trouvé une jolie chose, il faut quand même avoir un public auquel le raconter... et si vous n'avez pas d'élèves, vous ne pouvez raconter à personne!
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