Le "déclic" de la découverte

- N: Quand vous travaillez les mathématiques, comment ça se passe ? Vous êtes dans votre bureau ?

- P: Oh ! ici ou chez moi, n'importe où ... on travaille par exemple à autre chose et brusquement on pense à telle chose ... on sent d'ailleurs quand cela représente réellement un pas nouveau, il y a une espèce de déclic et même sans faire aucun calcul on sent déjà que cela marche. Alors on va à la maison et on va essayer de voir si cela colle.

Il y a quelquefois des déceptions d'ailleurs. Ma femme me le disait très souvent "Oh! toi, je te connais, tu m'as dit que tu as trouvé quelque chose et demain, tu viendras me dire que c'est faux ...". On peut avoir une idée avant de s'endormir ou quand on a une insomnie. On pense à certain problème qui vous a passionné et très souvent la solution se présente à ce moment-là. Le fait d'écrire n'est pas absolument indispensable. Par contre, on ne peut pas faire une démonstration sérieuse sans écrire, mais l'idée est en dehors de toute écriture. Comment se présente-t-elle ? Il faut s'accrocher, il faut tourner, retourner la question qui vous préoccupe sous tous ses aspects, il faut y penser tout le temps, et à certain moment il y a quelque chose qui se déclenche et il y a quelquefois des choses très simples auxquelles on n'avait pas pensé, et on y pense que lorsqu'on a tourné et retourné la question ..